On a beau dire que le 7ème art a eu un essoufflement chronique dans les années 90, mais ces dernières années quelque chose frémit dans cette galaxie du fantastique.D'un coté, des films se font à la faveur de rendez-vous épisodiques ou politiques, tels, “L'année de l'Algérie en France 2003 ” ou encore “Alger, capitale de la culture arabe 2007”, d'un autre, des projets de “ reconquérir ” des salles sombres ou de les construire ou de les retaper, sont contenus dans les calendriers des responsables du secteur. A la bonne heure! Comme un bonheur ne vient jamais seul, -même si ce bonheur demeure surfait-, l'Office national de la culture et de l'information, (ONCI), une structure qui dépend du ministère de la culture vient de lancer la création d'un “ ciné club ” qui sera “ un autre espace de projections de films algériens, arabes et étrangers avec la collaboration de cinéastes, réalisateurs, producteurs et artistes ” note-t-on dans un communiqué parvenu à notre rédaction. L'office aurait pour but “ primordial de booster l'activité cinématographique nationale en réunissant tous les spécialistes dans le domaine : artistes, chercheurs et étudiants, dans la création d'un espace d'échanges et de débats nécessaire pour son évolution ” écrit-on dans le communiqué. A la bonne heure ! Nul n'ignore que l'office national de la culture et de l'information possède les moyens de sa politique du moment qu'il gère la salle El Mouggar et la salle Atlas –en rénovation depuis huit ans-. Deux espaces dans lesquels des projections pourront se faire en présence des amateurs, de mordus de l'image et des professionnels du 7ème art. Au temps ou le cinéma connaissait son âge d'or dans les années 70, c'était la cinémathèque algérienne gérée alors par Ahmed Hocine et par la suite par Boudjemaa Karéche qui abritait ce genre de rendez- vous très prisés par la jeunesse communiste d'alors. Que d'idées bouillonnantes, que d'idées révolutionnaires et neuves étaient entendues dans ce musée du cinéma qui fut l'hôte des réalisateurs et des personnalités du cinéma les plus en vue de l'époque ! Un détail de taille, dans les années 70, l'Algérie réalisait un chiffre record de 15 films par an et importait beaucoup plus que ça de l'étranger. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, puisque hormis les productions qui se montent dans le cadre d'événements conjoncturels, la cadence des productions filmiques tournées est actuellement rabaissée à un film par an. Pour animer des ciné-clubs il faut des films algériens et étrangers bien sûr, un long-métrage qui sort tout frais dans d'autres pays est hors de prix. Il est archi sûr que ce nouvel espace qui permettra peut être de remettre le public en salle tournera avec des produits vieillots vus et revus sur support DVD ou en TPS, mais bon l'essentiel c'est de se rassembler autour d'idées fantastiques qui procurent du rêve.