L'Agence internationale de l'énergie prévoit 50 % de capacités d'énergies renouvelables en plus dans le monde d'ici à 2024. La croissance est tirée par le solaire grâce à la chute du coût des panneaux photovoltaïques et à des politiques publiques encourageantes. Les énergies renouvelables repartent de l'avant. Après une année 2018 décevante en raison d'un ralentissement en Chine, les nouvelles capacités de production d'électricité à partir d'éoliennes ou de panneaux photovoltaïques vont progresser de 12 % cette année, la croissance la plus forte enregistrée depuis quatre ans. Ces prévisions sont dévoilées ce lundi par l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Le mouvement est tiré par l'énergie solaire qui progresse à vive allure dans l'Union européenne, en Inde ou encore au Vietnam. L'éolien à terre est en forte croissance lui aussi, en Europe, aux Etats-Unis et en Chine notamment.
Appels d'offres pour l'éolien en mer L'AIE prévoit 1.200 gigawatts de capacités supplémentaires pour les énergies renouvelables d'ici à 2024, une augmentation de 50 % par rapport au parc installé aujourd'hui. L'équivalent de la totalité des capacités en service aux Etats-Unis. Le solaire représentera à lui seul près de 60 % de l'augmentation et l'Agence constate une montée en puissance des installations privées (sur les toits des maisons, des immeubles, des commerces…), en plus des centrales solaires de plus grande envergure. Une croissance " spectaculaire ", selon l'AIE. La Chine deviendrait le numéro un mondial dans ce domaine en 2021, dépassant l'Union européenne.
L'éolien en mer français espère rattraper le temps perdu L'éolien terrestre arrive en deuxième position. L'éolien en mer verra sa base installée tripler au cours des cinq prochaines années, tiré par l'Europe où les appels d'offres se multiplient, les Etats-Unis et la Chine, mais restera très minoritaire (seulement 4 % des nouvelles capacités sur cette période). L'énergie hydroélectrique ralentit, mais elle représentera encore un dixième de la croissance.
Nouveau recul des coûts Le boom annoncé du solaire est tiré par des coûts en chute libre pour les cellules photovoltaïques, désormais produites massivement en Chine. Ils devraient encore reculer de 15 % à 35 % d'ici à 2024. Dans plusieurs pays, les nouvelles fermes solaires coûtent désormais moins cher à mettre en place que des centrales fonctionnant au charbon ou au gaz, relève l'AIE. Une première. Les coûts baissent aussi pour l'éolien à terre et en mer.
Les pays émergents vont faire exploser la demande d'électricité L'AIE a revu ses prévisions à la hausse grâce aux Etats-Unis et à l'Europe, où les perspectives sont meilleures qu'attendu. Les politiques publiques fixant des objectifs ambitieux en sont partiellement responsables. La croissance est forte aussi en Chine et en Inde, mais de nombreux obstacles demeurent dans ce dernier pays : accès aux financements, faiblesse du réseau électrique, difficultés pour acquérir des terrains.
La croissance bridée en Afrique L'Afrique subsaharienne est la seule région pour laquelle l'AIE a revu ses prévisions à la baisse. La croissance y est bridée par la qualité des réseaux, le risque élevé pour les investisseurs et les retards dans la mise en œuvre des politiques publiques. " Les renouvelables sont déjà la deuxième source d'électricité du monde, mais leur déploiement doit s'accélérer ", déclare le directeur général de l'Agence, Fatih Birol, cité dans un communiqué. Pour spectaculaire qu'elle soit, la croissance prévue par l'AIE est très insuffisante pour tenir les objectifs de l'Accord de Paris. Il faudrait installer 280 gigawatts de capacités renouvelables pour y parvenir, moitié plus que le rythme actuel.