La résolution prorogeant le mandat de la Minurso de six mois représente un tournant dans le traitement de la question sahraouie par le Conseil de sécurité, a déclaré M'Hamed Kheddad, le coordinateur sahraoui avec la Minurso. "C'est un tournant dans l'intérêt que porte le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble à la solution au conflit ", a indiqué M. Kheddad à l'APS. D'ailleurs la France a affiché son désaccord sur cette nouvelle démarche qui consiste à ramener le mandat de la Minurso à six mois seulement pour donner la chance au Conseil d'examiner en octobre les progrès réalisés dans la recherche d'une solution politique au conflit, a-t-il fait remarquer. Son représentant à l'ONU, François Delattre, a avancé, lors du débat qui a suivi l'adoption de la résolution, que la nouvelle démarche risquait de perturber la gestion des ressources de la Minurso. Réagissant, par ailleurs, à la référence du Conseil sur la prétendue présence du Front Polisario dans la zone tampon d'El Guergarat, M. Kheddad a tenu à expliquer que la partie sahraouie "s'en tenait à l'esprit et à la lettre de l'accord de cessez-le-feu et l'accord militaire numéro 1 ". D'ailleurs, l'ONU a démenti à deux reprises les allégations marocaines sur El Guergarat et sur les deux localités sahraouies de Bir Lahlou et Tifariti, situées hors de la zone tampon, a-t-il ajouté, rappelant que les installations administratives du Front Polisario existaient dans ces territoires depuis 1991. Par 12 voix pour et trois abstentions (La Russie, la Chine et l'Ethiopie), le Conseil de sécurité a adopté vendredi une résolution prorogeant le mandat de la Minurso jusqu'au 31 octobre 2018. Le texte qui renouvelle son appui à l'émissaire Horst kohler invite les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, à reprendre les négociations en vue de parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.