Les dirigeants d'Afrique et de l'Inde souhaitent fonder un partenariat stratégique sud-sud, englobant plusieurs secteurs, tels que le commerce, l'énergie, le développement durable, le terrorisme et les changements climatiques. C'est ce qui ressort du premier sommet Inde-Afrique, lors de son ouverture hier à New Delhi. Il y a lieu de souligner que le volume d'échanges entre l'Inde et l'Afrique a été porté à 25 milliards de dollars au cours des quatre dernières années, soit une hausse de 285%. La dernière étude menée par la Fédération des chambres de commerce et d'industrie indiennes a révélé que la part de l'Afrique dans le total des échanges commerciaux de l'Inde était passée de 5,8% en 2002-2003 à 8% en 2006-2007.M. Manmohan Singh, Premier ministre indien, a déclaré à l'ouverture du sommet, que l'Inde souhaite renforcer son partenariat et sa coopération avec tous les pays d'Afrique, pour les aider à redynamiser leurs économies et à assurer la paix, la stabilité et l'autonomie. Ainsi l'Inde deviendrait un partenaire proche dans le processus de redressement de l'Afrique. Le responsable indien a annoncé à cette occasion, un système de tarif préférentiel hors taxes pour les pays les moins avancées (PMA). Selon l'Agence de Presse africaine, M. Singh a expliqué qu'avec ce système, l'Inde donnera unilatéralement un accès préférentiel de son marché à 50 PMA, dont 34 sont en Afrique. Le système couvrira 94% de la totalité des lignes tarifaires de l'Inde. En particulier, l'Inde ouvrira son marché sur les lignes tarifaires couvrant 92,5% des exportations globales des PMA.Dans ce cadre, il a ajouté que les produits africains bénéficiant de cette mesure sont le coton, le cacao, les minerais d'aluminium et de cuivre, les noix d'acajou, la canne à sucre, les vêtements prêts-à-porter, les filets de poissons et les diamants non industriels. Dans un nouveau rapport, Chatham House, un groupe de réflexion basé à Londres, indique que l'Inde s'inquiète de l'envahissement des Etats africains de l'Océan indien par la Chine, une zone que Delhi a longtemps considéré comme faisant partie de sa zone stratégique d'influence.A rappeler que les ministres des Affaires étrangères de l'Inde et de l'Afrique ont tenu lundi une réunion à huis clos et ont convenu que le sommet serait sanctionné par deux documents majeurs : la Déclaration de Delhi et le Cadre de coopération Afrique-Inde. Concernant la première, il s'agit d'un document politique sur les intérêts bilatéraux, régionaux et internationaux de l'Inde et de l'Afrique, notamment leurs positions sur les réformes de l'ONU, les changements climatiques, l'Organisation mondiale du commerce, le terrorisme international, etc.Pour ce qui est du cadre de coopération, il sera défini, les domaines de coopération convenus dans plusieurs secteurs, notamment l'éducation, les sciences et la technologie, la productivité, la sécurité alimentaire, la croissance industrielle et le développement des secteurs de la santé et des infrastructures. D'autant qu'on parle d'établir un plan d'action concret pour la coopération entre l'Inde et les pays du continent africain, lequel vise à promouvoir davantage la coopération dans de nombreux domaines. Concernant la coopération économique, les deux parties reconnaissent le besoin d'entretenir un environnement économique favorable en renforçant les efforts pour promouvoir le commerce et l'industrie, l'investissement direct étranger (IDE), le développement des petites et moyennes entreprises(PEM) et l'intégration régionale de l'Afrique.Le sommet a vu la participation de hauts dirigeants indiens et des chefs d'Etat et de gouvernement, notamment d'Algérie, représentée pour la première fois par un chef d'un parti politique, le SG du RND et ex-chef de gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, désigné par le président Bouteflika, du Burkina Faso, de la RDC, d'Egypte, d'Ethiopie, du Ghana, du Kenya, de la Libye, du Nigeria, du Sénégal, d'Afrique du Sud, de la Tanzanie, de l'Ouganda et de la Zambie, représentant les communautés économiques régionales d'Afrique ainsi que les membres fondateurs, le président et le président du comité d'application du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique).