L'Algérie aspire à bâtir une économie solide et compétitive, qui doit lui permettre à l'Algérie de jouer un rôle fondamental et important au niveau régional d'abord, puis continental et international. C'est en ces termes que le président de la République a décrit les objectifs des réformes engagées depuis la fin des années 90, dans une interview au journal qatari «Al Arab». Le chef de l'Etat expliquera, dans ce contexte, que l'Algérie oeuvre aujourd'hui à développer des activités économiques dans lesquelles elle jouit d'une haute compétitivité et ce, en adoptant les stratégies nécessaires dans différents segments de l'agriculture, de l'industrie, du tourisme et des services. Il affirmera également que l'accord d'association avec l'Union européenne est censé entrer en vigueur depuis le 1er septembre 2005. Il évoquera, en outre, l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, pour laquelle notre pays a pris les mesures nécessaires susceptibles de promouvoir la capacité d'émulation des entreprises économiques et financières activant en Algérie. Le président de la République reviendra aussi dans le détail sur le programme de relance économique (2005-2009). Il affirmera, dans ce sens, que l'objectif premier de ce programme est le développement des infrastructures de base, tant économiques que sociales, pour soutenir la croissance économique, consolider le développement et réaliser l'équilibre entre les différentes régions du pays. Il indiquera que l'enveloppe allouée dépasse aujourd'hui les 189 milliards de dollars, ajoutant que les projets restants représentent dans l'ensemble 35% du total des autorisations de programmes lancés entre 2005 et 2008. Ces derniers sont, d'ailleurs, répartis par secteur, entre 43% pour les chemins de fer, 35% pour la voirie, 15% pour les grands projets hydrauliques et 7% pour d'autres secteurs. Aussi, le président Bouteflika insistera sur le fait que l'Algérie est préparée à l'investissement tout comme elle est animée d'une ferme volonté d'aller de l'avant pour réaliser le développement et le progrès et reprendre tout ce qui a été retardé durant les années précédentes pour des raisons multiples. Il affirmera, dans ce contexte, que cette volonté a d'ailleurs donné lieu à un changement profond dans les mentalités et dans la manière de traiter avec les investisseurs, tout en contribuant à la réunion des conditions nécessaires et du climat favorable pour permettre un investissement susceptible de contribuer au développement auquel aspire à réaliser l'Algérie dans les toutes prochaines années. Pour ce faire, l'Algérie a initié des mesures urgentes en appui aux réformes entamées au début des années 90 et qui ont été suivies de réformes complémentaires, notamment dans le domaine de l'administration, des finances, de l'investissement et du foncier. Il évoquera, dans ce contexte, la promulgation du nouveau dispositif juridique, lequel, estime-t-il, a constitué la plate-forme idoine pour développer le mouvement des investissements, offrir davantage de mesures incitatives et aplanir les obstacles administratifs qui se dressent devant l'investisseur, et l'investisseur arabe en particulier, y compris ceux liés au foncier. Le président de la République soulèvera le problème du foncier qui se pose devant la concrétisation de certains projets de développement foncier au niveau d'Alger et initiés par des investisseurs arabes. Il estimera également qu'hormis ce problème de foncier l'Algérie est déterminée à lever tout autre obstacle qui viendrait freiner un projet d'investissement arabe.Le chef de l'Etat estime, par ailleurs, qu'il est temps de convenir de projets de partenariat dans tous les domaines que les investisseurs arabes souhaiteraient développer. Il affirmera, dans ce contexte, que l'Algérie offre une multitude d'opportunités d'investissement dans les domaines des finances, des infrastructures, de l'industrie et du tourisme, de l'agriculture, des technologies de communication, de la pêche, de l'habitat et l'urbanisme et d'autres domaines vitaux sur lesquels l'Algérie fonde de grands espoirs. Il citera à titre d'exemple les Emiratis qui ont pris des positions en Algérie ainsi que les Egyptiens qui sont les premiers investisseurs arabes en Algérie dans différents domaines, dont les télécommunications, la sidérurgie, la cimenterie, les engrais, les mines, et l'urbanisme, ajoutant que ces investissements sont bénéfiques aux sociétés égyptiennes et profitables au développement de l'Algérie. La coordination entre l'Algérie et le Qatar est décisive pour le marché du gaz Le chef de l'Etat estimera, par ailleurs, que les investissements qataris en Algérie sont faibles et en-deçà du niveau des relations exceptionnelles qui lient les deux pays et des potentialités offertes au regard des opportunités d'investissement que recèle l'Algérie dans divers domaines outre les capacités des hommes d'affaires qataris, détenteurs de capitaux, qui maîtrisent les moyens modernes de gestion et l'utilisation optimale des technologies modernes. Abordant le volet de la coordination algéro-qatarie au sein de l'Opep, le président de la République indiquera qu'étant deux producteurs moyens, les deux pays ont pu jouer un rôle privilégié au sein de l'Opep en matière de médiation et de recherche de solutions consensuelles aux fins de garantir la cohésion et l'efficacité de l'organisation. Ces efforts ont été visibles dans de nombreuses occasions, notamment, pendant les moments difficiles que l'organisation a vécus. Et d'ajouter que l'Algérie et le Qatar sont unis par une caractéristique très importante dans la dynamique de l'Opep, les deux pays étant parmi les plus grands producteurs et exportateurs de gaz. La coordination établie entre eux au sein de l'Organisation, pour la stabilité du marché pétrolier, aura également des répercussions positives sur leurs exportations gazières, tant que le niveau du prix du gaz sur le marché mondial est lié au prix du pétrole. Toute constitution est perfectible Sur un autre registre et interrogé sur la révision de la Constitution, le président de la République a estimé que toute constitution est perfectible aux plans des objectifs et des dispositions à la lumière des difficultés qui s'en seraient résultées dans la gestion de l'Etat et des besoins nouveaux pour une meilleure visibilité de la relation entre les institutions de l'Etat et entre ce dernier et la société, dans le sens de l'édification du système qui permet de réaliser un renouveau national, conformément aux aspirations du peuple à une véritable démocratie, à la modernité et à la prospérité. Il affirmera, par ailleurs, que la prochaine élection présidentielle, se tiendra dans les délais fixés par la Constitution et que les dispositions nécessaires seront prises pour sa réussite et pour permettre au citoyen algérien d'exercer son droit à choisir son président en toute conviction, souveraineté et liberté. Pour ce qui est de la réconciliation nationale, le président Bouteflika ajoute que celle-ci a grandement contribué à éteindre le feu de la discorde au sein du peuple et au retour de nombreux jeunes, égarés y compris ceux qui étaient en prison et ceux recherchés par la justice, à leur famille et dans la société. Et d'ajouter que la réconciliation a également permis de démasquer beaucoup d'organisations terroristes qui activaient sous le couvert politique et qui s'adonnent désormais à la criminalité, au banditisme ou aux attentats à effet médiatique. Il indiquera également que le nombre des attentats terroristes en Algérie a considérablement baissé et que la lutte se poursuit par les forces de sécurité conformément à la loi et avec l'aide efficace du peuple. L'Algérie suit de prêt le projet d'Union méditerranéenne Interrogé sur le projet d'Union méditerranéenne, le président de la République a estimé que de par son appartenance à l'espace méditerranéen et eu égard à la densité des relations qui la lient à la majorité des Etats de cet espace, l'Algérie s'intéresse à tout ce qui a trait à cette région marquée par des interactions politiques, économiques et humaines d'une extrême importance. Avant d'ajouter que l'Algérie oeuvrera toujours à soutenir tout ce qui est de nature à matérialiser une volonté sincère et commune d'aller de l'avant sur la voie de la consécration et de la consolidation de la coopération efficace et du partenariat qui profite à l'ensemble des pays et peuples des deux rives de la Méditerranée. Abordant la question des relations maghrébines, le chef de l'Etat affirmera que l'Algérie est liée aux pays du Maghreb arabe par des relations historiques, culturelles et stratégiques, basées sur la fraternité, le bon voisinage, la solidarité, la coopération, le respect mutuel et la non ingérence dans les affaires intérieures. Il ajoutera, dans ce sens, que les relations entre l'Algérie et la Tunisie, la Libye et la Mauritanie ont connu une nette évolution durant les dernières années. Néanmoins, ajoutera-t-il, les relations avec le Maroc sont otages d'un gel et l'Algérie n'est pas en mesure de les relancer de manière unilatérale. Et d'ajouter que l'Algérie n'a pas cessé d'afficher sa disposition, loyale et sincère, à développer les relations de coopération tout en laissant le traitement de la question de l'autodétermination du Sahara Occidental à l'organisation des Nations unies (ONU), chargée de trouver une solution juste et équitable. A propos du Nepad, le président de la République estime que six ans après son lancement, plusieurs réalisations ont été accomplies en matière de paix et sécurité, de bonne gouvernance, d'infrastructures de base, de technologies de l'information et de la communication (TIC), d'agriculture, de sciences et technologie, de santé et d'éducation. Quant aux perspectives du Nepad, le chef de l'Etat estimera que l'Afrique nourrit de grands espoirs sur cette initiative, tel qu'avait souligné le sommet de réflexion du comité de mise en oeuvre de l'initiative tenu à Alger l'année dernière. Et d'ajouter que cette rencontre a permis d'évaluer le Nepad et d'identifier les obstacles qui se dressaient sur la voie de son application.