Pour l'ancien occupant colonial, tout se passe dans l'esprit de la nostalgie de " tutelle ", lorsqu'il s'agit de l'Algérie dans un but bien précis d'embrouiller un peu plus les choses et d'envenimer les données par rancune de voir le pays entretenir à sa guise sa vie nationale et son développement. Après la cohue invraisemblable du Parlement européen dans ses vaines, tentatives d'ingérence dans nos affaires internes, c'est encore la France officielle qui se permet le droit d'orienter l'Etat algérien à la veille de la prise de fonction du nouveau président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Le président Emmanuel Macron a saisi à sa façon l'élection de Tebboune pour lui envoyer un message lourd de sens et qu'il faut bien lire entre les lignes pour comprendre diplomatiquement de quoi il s'agit. Oui. Ce message qui sort de l'ordinaire en pareille circonstance et plein d'arrière-pensées et de non-dits. Un manque de culture diplomatique de son signataire qui écrit : " j'ai pris note de l'annonce officielle que Monsieur Tebboune a remporté l'élection présidentielle algérienne dès le premier tour, a dit le président français lors d'une conférence de presse à Bruxelles, qui insiste sur le dialogue qui doit s'ouvrir entre les autorités et la population ". Il a rappelé que " comme vous le savez, que je suis très attentif à la situation en Algérie et aux aspirations que le peuple algérien exprime avec beaucoup de responsabilité, de civisme et dignité depuis plusieurs mois. Et je n'ai pas de là où je suis et en ma capacité à commenter ou à donner des bons ou des mauvais points ou faire des pronostics. Je souhaite simplement que ces aspirations par le peuple algérien trouvent une réponse dans le dialogue qui doit s'ouvrir entre les autorités et la population ". Et d'ajouter " Il appartient aux Algériens de trouver les voies et les moyens dans le cadre d'un véritable dialogue démocratique. Et avec respect mutuel je leur dis en ce moment crucial dans leur histoire que la France se tient à leurs côtés ". Réaction prompte du président de la République lors de sa première conférence de presse animée vendredi au CIP Abdelatif Rahal à Alger. A une question de l'un de nos confrères M. Tebboune d'un ton sec au relent nationaliste qu'on lui connaît a répondu : " Je n'ai aucun commentaire, il (Macron) est libre de commercialiser la marchandise qu'il veut dans son pays. Moi, j'ai été élu par le peuple algérien. Et je ne reconnais que le peuple algérien ". Macron dans son envolée illusoire s'est trompé de direction. La subordination de certains à la France et à certaines capitales occidentales ne fasse pas croire à Macron que le peuple algérien et sa jeunesse ont la même attitude de trahison (…). Les Algériens sont conscients de leur situation et jouent le rôle prépondérant dans le développement de leur pays. L'avènement d'une nouvelle ère à travers l'élection d'un nouveau chef d'état en est la meilleure preuve de la capacité des Algériens à résoudre leurs problèmes internes d'eux-mêmes sans l'injonction de quiconque surtout de la France officielle qui s'avère être l'épicentre de multitudes de jets orageux et à dessein envers l'Algérie souveraine, libre et indépendante et qui grâce à son peuple mature et intelligent a besoin de vire sa démocratie, son développement en paix et liberté sans demander l'avis à quiconque. A ce propos, M. Tebboune dans son envoi diplomatique à Macron lui a donné séance payante pour son argent en lui disant en sous-entendu de s'occuper des affaires de la France. Macron apprendra à ses dépens cette dure leçon que vient de lui écrire le nouveau président de l'Etat algérien : l'Histoire de l'Algérie avance mais ne recule jamais. Le manque d'égard d'un Président étranger envers un homologue fraichement élu en toute démocratie et liberté par son peuple est une dérive impardonnable. Mais dans quel but ? N'est-elle pas liée, en réalité, à la conjuration gigantesque de certaines parties européennes qui ne cessent de tisser les fils depuis de la crise en Algérie et bien longtemps avant pour sa déstabilisation. Les Algériens qui ont donné l'exemple de leur maturité politique en se mettant en mouvement pour le changement dans un cadre pacifique organisé savent à présent, qui sont ceux qui sont derrière ces manœuvres et de la " mission " qui leur fut confiée, savent bien qui tire les ficelles de telles parties et à qui elles servent. Que Macron se lamente. Cela est compréhensible. Il est le symbole de la nostalgie de " l'Algérie française ". Un appétit expansionniste au non de quel " droit historique " se permet-est-il ce mépris envers un pays souverain, un peuple qui a choisi démocratiquement son Président ? Dans l'œil du cyclone, le président français n'a plus la tâche facile. La voix des Français s'élève chaque jour plus haut avec notamment la poursuite du mouvement des Gilets jaunes, la grève générale qui dure depuis une quinzaine de jours dénonçant la réforme de la retraite et qui vient de prendre de l'ampleur avec l'entrée en mouvement des policiers qui se sont joints aux grévistes ainsi que d'autres secteurs surtout dans les transports publics. Et, paradoxalement, c'est ce même Macron qui prétend se parer de la qualité de " républicain " et impose ses idées unilatérales aux Français.