Par: Amar Zitouni Tout au long de ses meetings de campagne, le nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune a expliqué que les difficultés auxquelles fait face l'Algérie, la crise politique qui perdure l'ont motivé pour le fauteuil présidentiel et qu'il savait à quoi s'en tenir et ce qui l'attendait. Une fragilité de plus en plus grande de l'économie nationale, une précédente gouvernance corrompue, un indice de développement humain bas, une structure sociale complexe, une dépendance accrue à l'égard de la rente des hydrocarbures, une forte croissance démographique marquée par une explosion de la jeunesse, un champ politique contradictoire et divergent, etc. Mais passé à l'euphorie de la victoire, le nouveau locataire du Palais El-Mouradia va devoir désormais faire face à la réalité du terrain pour entamer les priorités de son programme politique. Lors de sa première sortie médiatique de vendredi il a donné le ton. " je veux être un rassembleur " fondé sur la volonté collective, l'engagement de tous pour une rupture totale et définitive avec les pratiques du passé pour ramener la stabilité socio-politique, le changement, de nouvelles réformes et la consolidation de l'autorité de l'Etat condition sin qua non pour retrouver la confiance entre le peuple et l'Etat. A l'évidence, la lutte contre la corruption est un des premiers dossiers de l'agenda de M. Tebboune. Cet épineux phénomène est depuis une vingtaine d'années la principale plaie de l'Algérie, de la société algérienne avec des racines profondes dont le népotisme et le clientélisme. Pour le nouveau chef de l'Etat, il faut stopper dans l'urgence cette hémorragie. Autant que cette question les attentes sont grandes. C'est d'ailleurs, l'une des exigences du mouvement citoyen. Pour s'y faire, il faut une moralisation accrue de la vie politique et publique et le renforcement de la bonne gouvernance à travers notamment la séparation de l'argent et de la politique. Question sensible sur laquelle M. Tebboune, a vendredi, mis l'accent fort. Cela donne plus d'arguments pour la consolidation de l'Etat de droit, de l'autorité de l'Etat sous l'angle de l'évolution de la société algérienne qui a désormais besoin de plus d'aires de " respiration " et qui présentent encore de nombreux espaces fragiles qu'il faudra combler par le dialogue et la concertation. Selon le volet socio-économique du programme du chef de l'Etat, il s'agira de " la promotion d'une démocratie participative où le citoyen sera acteur et finalité de l'action publique, à travers notamment un dialogue collaboratif et un échange constant entre les collectivités territoriales, les citoyens, les associations, les entreprises et autres acteurs locaux, pour l'identification des problèmes et l'évaluation des politiques publiques ".Et ce, dans la finalité d'avoir une société civile libre, dynamique et capable d'assumer pleinement son rôle de " contre-pouvoir " et d'évaluateur de l'action publique au service exclusif du citoyen et du pays. Une politique intérieure qui semble vouloir dire la construction d'un nouveau système de " contrepoids " dans les verticales du pouvoir. Aussi, il ne peut s "agir que d'un relâchement du pouvoir politique pour que la société algérienne puisse exprimer librement son opinion et ses décisions. Une idéologie d'Etat de droit invincible et qui incarne l'éternel désir de revanche des Algériennes et des Algériens humiliés par le tragique passé vécu pendant une vingtaine d'années sous le règne d'un pouvoir ne servant que ses propres intérêts et privilèges. Quoi qu'il ait été pendant deux décennies ou l'est encore, le temps est venu pour tous les Algériens de vaincre ensemble les séquelles de l'ancien pouvoir, une période vraiment dramatique qui a ordonné des actes et des comportements au détriment de l'intérêt du pays et de la nation. Avec la réussite du scrutin présidentiel de jeudi dernier, l'élection de M. Abdelmadjid Tebboune, le peuple algérien a fait preuve d'honnêteté envers lui-même, puisqu' "il se doit la vérité à travers le choix démocratique de sortie de crise appropriée démontrant ainsi sa meilleure qualité et légitimité politique. Une démonstration d'une grande volonté et d'une sérieuse détermination nationale regroupées autour du progrès (politique, économique et social) servant la stabilité du pays. En effet, le peuple algérien n'est pas dupe : en un quart de siècle, il n'a eu ni, l'un, ni l'autre de ce progrès à travers une gouvernance durable sans partage. Pour le reste tout s'est fait sans l'approbation du peuple. Au lendemain de l'investiture du nouveau président de la République dans quelques jours, c'est toute l'Algérie qui s'apprêtera à vivre la phase la plus active de son histoire contemporaine. Les thèmes correspondent au programme politique de M. Tebboune largement accepté et choisi par le peuple. Un programme dans lequel on ne peut pas trouver que ses propres accents de rupture et de changement, mais aussi les attentes et les préoccupations du peuple et aussi les revendications du Hirak. Les segments politiques, économiques et sociaux de ce programme mettent en relief tout ce qu'il a de très important pour l'instauration d'un authentique Etat de droit. Pour le président de la République, les objectifs principaux sont clairs de sa politique économique, sociale et culturelle : l'affirmation et la promotion des composantes de l'identité nationale à savoir ; l'Islam, l'Arabité et l'Amazighité comme ciment de l'unité nationale. Il s'agit également de changement de l'orientation de la politique économique. En rapport de ce qui a été dit ci-dessus, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, président du Comité d'état-major Opérationnel, Ahmed Gaïd Salah dans un message de félicitations au nouveau président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a souligné : " En effet, le peuple algérien vient d'exprimer, son choix souverain, avec conscience, maturité et une totale liberté, et a démontré son sens élevé et son profond patriotisme, lors de cette échéance nationale qui constitue une étape cruciale et un pas important et fondamental pour aller de l'avant dont la consécration de l'Etat de droit, et amener notre pays vers une nouvelle phase aux horizons prometteurs, où le peuple algérien jouira des richesses de son pays et réalisera ses ambitions légitimes pour une vie digne ". "En cette louable occasion, je tiens à exprimer à tous les fidèles citoyens du peuple algérien, attachés aux principes et valeurs éternelles de Novembre, les plus hautes marques de considération, de gratitude et de reconnaissance pour leur participation massive dans cette importante échéance électorale et leur choix réussi, en toute transparence, intégrité et conscience, de Monsieur Abdelmadjid Tebboune, en tant que président de la République ; l'homme qui convient et expérimenté, apte à mener notre pays l'Algérie vers un avenir meilleur. Son excellence Monsieur le Président à qui nous saluons toute la réussite et le succès dans ses nobles missions nationales, affirmant par la même occasion, que l'ANP demeurera mobilisée et appuiera le Président que le peuple a élu, et ne déviera jamais de ses engagements constitutionnels, tout en restant aux aguets contre les ennemis de la patrie, afin de préserver le legs des vaillants Chouhada ".