La mise en concurrence des Sociétés d'assurances dès 1995 par la libéralisation du marché avait pour objectif d'en finir avec les monopoles et d'ouvrir l'activité à de nouveaux intervenants à l'effet de mettre à la disposition des consommateurs d'assurance des prestations de qualité. Malheureusement, et il faut le dire, les insuffisances ainsi que les aspects négatifs liés à cette ouverture ont pris le dessus sur les retombées positives attendues. La concurrence s'est faite quasi essentiellement sur les tarifs ; chacun des intervenants voulant préserver sa part de marché ou en conquérir de nouveaux clients. Le processus d'ouverture du secteur des assurances aux groupes étrangers s'accélère. Après le règlement définitif, début mars, du contentieux algéro-français, le gouvernement achève l'ouverture du marché des assurances aux opérateurs privés. Les modalités d'installation en Algérie des assureurs étrangers viennent en effet d'être définies par un décret exécutif publié dans le Journal officiel. Il existe aujourd'hui 17 compagnies d'assurance en Algérie, mais malgré cela le secteur enregistre un grand retard en ce qui concerne les indemnisations. Deux raisons principales à cette faiblesse : le manque de ressources humaines qualifiées et la prédominance des sociétés publiques. Elles sont trois à dominer 67 % de l'activité, à savoir la Caat (ex-Compagnie algérienne des assurances), la SAA (Société algérienne des assurances) et la Caar (Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance). Signé par le ministre des finances Karim Djoudi, le texte définit les conditions et modalités d'octroi d'agrément de société d'assurance et de réassurance. Le document précise que l'ouverture en Algérie de succursales d'assureurs étrangers est soumise à l'autorisation préalable délivrée par arrêté du ministère des finances. Plusieurs assureurs étrangers s'intéressent au marché algérien des assurances, peu développé, avec seulement 49 milliards de dinars de chiffre d'affaire en 2007. Les compagnies françaises AXA, Groupama et AGF comptent s'installer en Algérie dans les prochains mois. Le groupe Macif a opté pour un partenariat stratégique avec la SAA avec comme objectif la création de filiales dans les différentes branches de l'assurance : assurance-vie, bancassurance, etc. Le groupe bancaire BNP Paribas, via sa filiale Cardif, s'est associé avec la CNEP Banque pour créer une filiale commune dans la bancassurance. Le groupe suisse Mutuel discute avec la compagnie privée Alliance Assurance pour lancer avant la fin de l'année une filiale commune dans l'assurance-vie. La possibilité donnée désormais aux Sociétés d'assurances étrangères de créer des succursales en Algérie ne manquera pas d'insuffler à la profession une nouvelle dynamique par le transfert du savoir faire et surtout de la façon de manager dont notre activité a fortement besoin. Néanmoins ces Sociétés vont elles venir s'installer seules ou en recherchant des partenaires locaux à travers des prises de participations il est question de voir les assureurs étrangers se bousculer pour s'établir en Algérie à l'image de ce qui s'est fait dans le domaine bancaire semble peu probable, du moins dans l'immédiat. Notre marché a d'abord besoin d'un assainissement par le retour à l'orthodoxie de l'assurance et la réhabilitation d'une conduite fondée sur la prudence ; la multiplication des actions de formation et la création d'école spécialisées dans les métiers de l'assurance, de l'actuariat et du management .