Impératif pour le nouveau Président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune : s'assurer la confiance du peuple en son Etat et d'un front solide pour conduire cette nouvelle politique de changement, simplement parce que l'action commencée aujourd'hui doit être de longue haleine pour réussir .Ainsi, le chef de l'Etat dans son allocution d'investiture a-t-il jugé nécessaire, urgent, de rappeler aux Algériens et à la classe politique ce qu'impose la logique de l'étape actuelle. Le Président veut pouvoir exercer la plénitude des ses pouvoirs avec la participation du peuple pour traduire en actes et en réformes la volonté de changement qu'ils ont exprimé le 12 décembre dernier. Le chef de l'Etat à travers sa détermination de changement a souligné jeudi dans son allocution prononcée à l'issue de sa prestation de serment : " L'Algérie a besoin, en cette période délicate, de classer ses priorités pour éviter des lendemains incertains. Partant, j'avais annoncé que l'Etat serait à l'écoute des aspirations profondes et légitimes de notre peuple au changement radical du mode de gouvernance et à l'avènement d'une nouvelle ère, fondée sur le respect des principes de la démocratie, de l'Etat de droit, de la justice sociale et des droits de l'Homme ". Monsieur Tebboune, par cette invite à rechercher un consensus sur le changement, cherche également un équilibre, un processus qui se traduirait par le seul souci de rassurer, encore plus la bonne cadence du changement et afin que ce changement ne se retrouverait pas terriblement compliqué sinon compromis. Le nouveau locataire du Palais d'El-Mouradia estime à ce sujet : dans l'objectif de lever ces défis, nous devons dépasser, le plus vite possible, la situation politique actuelle pour entamer l'examen des questions essentielles pour le pays, à travers l'adoption d'une stratégie globale fondée sur une vision politique claire à même de rétablir la confiance du peuple en son Etat et assurer sa mobilisation (le peuple) afin de garantir sa stabilité et son avenir ", soulignant que cette stratégie " vise à restaurer l'autorité de l'Etat, à travers la poursuite de la lutte contre la corruption, la politique d'impunité et les pratiques relatives à la distribution anarchique des recettes pétrolières ". Dans cette optique de renouveau, peut-être trop, il ne faut pas oublier la crise et ses racines. Car, il n'y a plus de temps à perdre. Il revient à chacun et à tous d'agir pour la consolidation de l'ensemble national ébranlé longtemps par le spectre de la " misère " inouïe qui a mis en état de tristesse pérenne la population et sa perte de confiance en ses dirigeants. Après le verdict populaire des urnes, une stratégie de sortie de crise fondée sur un programme politique choisi librement par le peuple, aucune désinvolture ne devrait faire croire aux Algériens le contraire. Car, c'est l'instant d'anticipation, de précautions qui se met en mouvement pour sortir de la grave impasse politique, économique et sociale actuelle. L'action, la mobilisation durant ces derniers dix mois a permis au peuple algérien de dégager une expérience inédite dans le monde d'autant plus précieuse qu'elle s'est poursuivie dans le calme et chaque jour pacifique qu'elle a donné une maturité forte et une connaissance plus approfondie sur la question de savoir ce qu'est une crise, ses racines et ceux qui l'alimentent et comment devoir la résoudre ensemble et pour nous-mêmes sans l'injonction ou la dictée de quiconque de l'extérieur. L'élection à la haute magistrature du pays de Monsieur Abdelmadjid Tebboune dans la plus grande transparence qu'il soit, a été une réponse claire à tous les ennemis de la nation. Les Algériennes et les Algériens en se rendant aux urnes ont fait passer leur message : personne ne devrait point transiger avec la stabilité du pays, la dignité de la nation et le destin collectif. En somme, ils sont demeurés fidèles à l'unité nationale, et aux valeurs de la Révolution de Novembre-54 comme il a été toujours dans les épreuves difficiles que traverse l'Algérie. Le 12 décembre 2019, le peuple algérien dès le petit matin s'est réuni autour de l'espoir d'une Algérie nouvelle et le soir à la fermeture des bureaux de vote autour d'un Président de la République légitime pour conduire le pays à bon port. Mais aussi, la volonté d'agir contre les méfaits de la bande, ses relais qui ont gravement compromis le développement et anéanti l'économie nationale, l'histoire de l'Algérie, son prestige internationale, conséquence de la cupidité et de l'irresponsabilité d'un pouvoir et de son échec à faire les meilleurs choix et à préparer l'Algérie de demain qui tiendrait compte des profondes mutations : la multipolarisation et la mondialisation économique et financière toujours en progression et causant des ravages économiques et sociaux dans plusieurs nations riches ou pauvres, les sciences et les technologies qui accomplissent à chaque instant des progrès fulgurants. Une telle situation ajoutée à la chute drastique du prix du baril de pétrole sur le marché mondial depuis la mi-mai 2014 a été ignorée pendant un quart de siècles engendrant une forte pression sur l'économie nationale qui en fin de compte s'est retrouvée en crise et ses conséquences politiques sur la vie du pays.