Les soupçons qu'avaient les directions de campagne du candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune envers les walis, les présidents d'APW, d'APC, certains députés et sénateurs de rouler pour le candidat Azzedine Mihoubi, SG du RND semblent plus près de la vérité. Les langues commencent à se délier pour raconter la confusion qui a régné au sein de l'administration territoriale à la veille du scrutin présidentiel du 12 décembre dernier où paraît-il, se sont croisées les contradictions et surtout un certain sentiment délibéré de partialité qui n'a nullement tenu compte de la décision d'effacement de l'Administration de la gestion du processus électoral dont les prérogatives ont été transférées à l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Selon ce qui se raconte, les walis ont été instruits verbalement par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire afin de favoriser la candidature d'Azzedine Mihoubi au détriment du candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune. Un petit groupe de walis n'a pas suivi. Les autres se sont impliqués avec la complicité des présidents d'APW, présidents d'APC, Parlementaires et des hommes d'affaires (pas tous heureusement) faisant campagne pour Mihoubi. Face à cet abus de fonction d'un très grand nombre de commis de l'Etat, des élus locaux n'ont pas manqué d'aviser les directions de campagne du candidat Tebboune et même l'ANIE et les services de sécurité au niveau de chaque wilaya surtout que l'opinion publique a eu vent de conclaves supervisés par les walis, les chefs de daïra, des élus locaux pour la collecte de fonds pour soutenir le candidat Mihoubi. L'opinion publique a été convaincue lorsqu'elle a constaté que les walis ont déserté les chantiers de développement local pour s'adonner à des actions populistes qui sous-tendent l'orientation vers le candidat du RND. Selon le membre d'une ANIE locale " la partialité de l'Administration ne peut être qualifiée que d'un abus de fonction caractérisé qui avait pour but de détourner le processus électoral de ses principes de démocratie et de transparence ". Les membres des directions de campagne du candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune abondent dans le même constat. Pour ces derniers, la nostalgie de ce qu'on appelle communément " le parti de l'Administration " n'est pas morte avec ses racines toujours vivantes. Face à cette remontée surprise du "parti de l'Administration " et très certainement au parfum de ces manigances, le chef de l'Etat, Monsieur Abdelmadjid Tebboune dès son entrée au Palais d'El-Mouradia a pris la décision de limoger le ministre de l'Intérieur, Salaheddine Dahmoune. Un limogeage qui a été décrypté par les connaisseurs comme un message destiné aux walis comme quoi ils sont dans le collimateur. Cela s'est précisé encore plus et à l'instar des parlementaires, les walis et les présidents d'APW n'ont pas été conviés à la cérémonie d'investiture du nouveau chef d'Etat et même aux obsèques du général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah. Cela signifie que la majorité des walis actuellement devraient être remplacés. D'ailleurs, en aparté dans l'administration territoriale les commentaires se succèdent et se ressemblent à savoir qu'une longue liste de walis dont l'ingérence dans les élections a été prouvée se trouve sur le bureau du Président Tebboune ainsi qu'une autre liste de responsables et d'élus locaux contre qui, à l'instar des walis, des preuves d'abus sont retenues. Quoi qu'il en soit, électrices et électeurs et malgré les soubresauts de l'administration et de ses représentants au niveau territorial n'ont pas abdiqué en survolant ces injonctions qui rappellent les principes de l'Etat-Parti unique. Ils ont réussi à relever le défi et à donner l'exemple en se plaçant d'eux-mêmes observateur, contrôleur, surveillant des opérations de vote et des urnes. Une mobilisation citoyenne sans précédent qui a barré la route à la fraude électorale. Mieux encore, ce sont les citoyens qui désirent un changement radical au niveau du pouvoir local surtout que l'on sent la forte détermination du chef de l'Etat de mettre en œuvre et au plus vite une réforme globale de l'Etat dans ses démembrement et des institutions de la République et assurer ainsi l'avènement d'un Etat de droit au service du peule, un Etat moderne, efficace et légitime par sa performance et un Etat stratège prometteur de développement et garant de l'intérêt général. La moralisation de la vie publique et politique et le renforcement de la bonne gouvernance au sens le plus large, le plus profond du mot. Face à une administration territoriale aux multiples tâches et missions, multiples défis sociaux et économiques, le recouvrement de la confiance du citoyen, l'amélioration des canaux d'écoute et de proximité, l'amélioration du service public, la relance de l'investissement et de la croissance au niveau de chaque région, la lutte contre le phénomène du chômage, la problématique de la jeunesse, la lutte contre les maux sociaux, la délinquance, la maîtrise du rôle des assemblées élues (APC-APW), le renouvellement profond des commis de l'Etat au niveau du pouvoir local s'impose afin d'être au diapason des nouvelles aspirations des citoyens avec comme évitable solution un " remaniement " de la pensée en rapport avec les besoins du moment, un prise de conscience des perspectives et des enjeux de cette Algérie nouvelle. N'est-il pas aberrant de constater que dans le corps des walis, on relève que beaucoup parmi eux sont devenus les " rentiers " de l'administration locale faisant l'objet de mutation ou de permutation d'une wilaya à une autre avec dans leur bagage erreurs et mauvaise gestion, très mauvaise gouvernance du pouvoir local sans jamais être inquiétés pendant les deux décennies passées. Certains à travers leur connexion avec les hommes d'affaires sont devenus des " petits princes " régionaux… Les citoyens veulent désormais une nouvelle génération de commis de l'Etat capables de se projeter dans l'avenir, dans le développement local. Il s'agit d'une mission, d'un devoir, d'une responsabilité à construire au niveau de chaque région du pays pour s'inscrire dans le moyen et long terme et ainsi se soucier de leur rôle essentiel d'être au service de la collectivité locale en particulier et de la collectivité nationale en général. Dans le contexte économique et social difficile que travers le pays, les futurs walis que nommera le chef de l'Etat doivent être porteurs des valeurs d'empathie et de fermeté, les aspirations et les attentes de la population. Pour être un wali de la République, il faut tout d'abord respecter les 54 engagements du président de la République et ainsi devenir porteur d'une nouvelle pensée républicaine. Dans ces conditions, les walis, à l'instar de la décision prise par le Président de ne plus usiter l'appellation "Son excellence" doivent s'interdire d'un certain protocole ahurissant rejeté par les citoyens. Qu'ils s'interdissent ces cadeaux qu'ils reçoivent et qui sont souvent payés par le Trésor public. Pour l'anecdote, l'épouse d'un wali muté vers une autre wilaya au moment du déménagement a trouvé plus d'une centaine de burnous et de kachabia chez-elle. Ne sachant quoi en faire, elle les distribua aux travailleurs et autres employés de la résidence.