Fraîchement élu président de la République, Abdelmadjid Tebboune a présenté, hier dans un tweet, ses remerciements à tous les Algériens pour " la grande confiance " placée en sa personne, les appelant à faire preuve de vigilance pour bâtir une Algérie nouvelle. Au terme de l'annonce des résultats préliminaires du scrutin présidentiel, M. Tebboune a tweeté: "Engagés pour le changement, capables de le réaliser... Je remercie tous les Algériens pour la grande confiance placée en ma personne et appelle tout un chacun à faire preuve de vigilance et de mobilisation pour bâtir, ensemble, l'Algérie nouvelle ". L'élection présidentielle du 12 décembre 2019 qui a propulsé Abdelmadjid Tebboune à la tête de la magistrature suprême est intervenue dans un contexte particulier pour l'Algérie, marqué par une rupture avec les anciennes pratiques et une volonté d'aller vers un Etat de droit et la consécration de la démocratie. Contrairement aux précédents rendez-vous électoraux, la présidentielle du 12 décembre n'a pas été organisée ou encadrée par le ministère de l'Intérieur et l'Administration, mais par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) qui a pris en charge la gestion de toutes les étapes du processus électoral, allant de la préparation du scrutin jusqu'à l'annonce des résultats provisoires. Cette Autorité qui est une instance permanente, indépendante et impartiale, jouissant du statut de personne morale et de l'indépendance administrative et financière, est dirigée par l'ancien ministre de la justice, garde des Sceaux, Mohamed Charfi, plébiscité président de l'ANIE en septembre dernier par les membres de l'Autorité. Lors de son installation, M. Charfi s'était engagé à œuvrer dans le sens de rendre la parole au peuple afin de décider de son avenir et parachever l'édification de l'Etat, assurant aussi que la priorité de l'Instance était de "concrétiser la revendication principale du peuple, celle de choisir librement celui qui le représentera au plus haut sommet de l'Etat". Biographie du nouveau président de la République Le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune, élu haut la main, président de la République avec 58,15 % des suffrages exprimés, est un homme d'Etat, ancien premier ministre et plusieurs fois ministres et walis. Le nouveau président Tebboune est né le 17 novembre 1945 à Mechria, dans la wilaya de Naâma. Diplômé de l'Ecole nationale d'administration (ENA), spécialité économie et finances (1965-1969), il a occupé les postes de ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur et des Collectivité locales, chargé des collectivités locales (1991-1992), ministre de la Culture (1999), ministre des Collectivités locales (2000-2001) et ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme (2001-2002). En 2012, M. Tebboune retrouve le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, élargi en 2013 à la Ville. Avant sa nomination au poste de Premier ministre en mai 2017, il a assuré l'intérim du ministère du Commerce suite à l'absence prolongée pour maladie du défunt Bakhti Belaib. M. Tebboune a occupé, auparavant, les postes de secrétaire général des wilayas de Djelfa, Adrar, Batna et M'sila et wali d'Adrar, Tiaret et Tizi-Ouzou. Il s'était engagé, lors de la campagne électorale, à "tout entreprendre" pour "réaliser les attentes et les aspirations légitimes portées par le Hirak du 22 février", présentant "54 engagements" pour "l'instauration d'une nouvelle République". Dans son projet présidentiel, il a promis d'engager une nouvelle politique de développement, préconisant un "nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance et l'économie de la connaissance". Il a promis également d'"ériger l'accès au logement en priorité absolue" et d'œuvrer pour "la préservation du système de sécurité sociale et de retraite" ainsi que pour "garantir à tous les citoyens un accès facile à des soins de santé performants". En matière d'emploi, il s'est engagé à réduire le taux de chômage, notamment chez les jeunes et les femmes. M. Tebboune compte également "réviser" les objectifs et les "missions classiques" de la diplomatie algérienne, en prônant une "diplomatie économique offensive" et une "diplomatie culturelle et cultuelle", tout en impliquant "pleinement" la diaspora dans le renouveau national. Dans une déclaration à la presse nationale et étrangère, à l'issue de l'accomplissement de son devoir électoral, le président élu a réaffirmé que cette échéance électorale constituait "une opportunité pour l'instauration d'une nouvelle République dont les jeunes seront les piliers", promettant de "débarrasser cette nouvelle République des corrompus et de la corruption".