Le contrôle systématique des produits pharmaceutiques (médicaments et dispositifs médicaux) par le Laboratoire National de Contrôle des Produits Pharmaceutique durant la période 2014-2016 a porté sur le contrôle qualité de 110 824 lots reçus (production, importation et conditionnement), dont 54% sont constitués de produits pharmaceutiques des fabricants locaux disposant de Laboratoires de contrôle de la qualité (LCQ), validés par cette instance relevant du ministère de la Santé, a indiqué le dernier rapport critique de la Cour des comptes publié au Journal officiel du 4 décembre. 2117 dossiers relatifs à la production, l'importation, le conditionnement et l'emballage, sur une période de trois ans ont été déposés. Pour l'année 2016, le LNCPP a traité 1140 demandes qui ont donné lieu à l'enregistrement de 375 produits, précise la même source sans pour autant donner d'information sur les 765 dossiers. Et de souligner : "En outre, il a été constaté l'absence de contrôle physico-chimique dans le cadre de l'enregistrement des produits pharmaceutiques, pour manque de réactifs et d'équipements, d'où le recours aux fabricants des médicaments concernés pour demander les réactifs et équipements indisponibles." Les rédacteurs de ce rapport rappellent que deux structures interviennent dans le contrôle des produits pour s'assurer de la conformité et infirmer que le produit pharmaceutique réponde aux normes homologuées et/ou spécifications légales et réglementaires. Dans le cas contraire, le produit est déclaré non conforme. Les investigations de la Cour des comptes font ressortir que les services du LNCPP libèrent plusieurs lots de médicaments, ainsi que des réactifs et produits chimiques, sans les soumettre aux différentes phases de contrôle de la qualité requises. Les constatations relevées concernent, selon la même source, les médicaments sous autorisation temporaire d'utilisation (ATU), qui est une dérogation d'importation pour un médicament enregistré dans son pays d'origine et qui présente des preuves suffisantes d'efficacité et de sécurité. "Ils sont commercialisés par la PCH sans les soumettre au contrôle du LNCPP qui, au demeurant, n'a mis en place aucune procédure de contrôle de qualité pour s'assurer de leur conformité aux prescriptions réglementaires suscitées.Par ailleurs , plusieurs défaillances ont été relevées , notamment la non-conformité entre l'organigramme actuel du LNCPP et l'arrêté du 20 novembre 1996 portant organisation interne du LNCPP suite à la création de nouveaux services non prévus par l'arrêté suscité (service informatique, service coopération…) , le changement de la dénomination de certains départements tel que le département des contrôles spécialisés qui a été modifié en département des laboratoires d'Alger et englobe six (6) services, soit trois (3) services créés en plus, alors que les dispositions de l'arrêté n'ont pas été modifiées et l'absence d'une limitation géographique pour le LNCPP ayant le siège à Alger. De même, certaines wilayas relevant des Hauts-Plateaux et du Grand-Sud ne sont rattachées à aucune annexe, à l'exemple des wilayas de Médéa, Djelfa, Biskra et Ouargla. Ainsi, au titre de la période 2014-2017, 337 produits ont été importés et commercialisés par la PCH en l'absence d'analyses et de contrôle du LNCPP, dont 43% ont concerné la classe métabolisme nutrition diabète et 19% des antalgiques", signale le rapport de la Cour des comptes. Selon ce dernier, il en est de même pour les dispositifs médicaux, qui doivent être soumis au contrôle de qualité avant leur commercialisation. l'optimisme des opérateurs de la pharmacie La création d'un ministère délégué à l'Industrie pharmaceutique pour la première fois dans le nouveau gouvernement de Djerad rattaché au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, dirigé par Lotfi Djamel Benbahmed, pharmacien et président du Conseil de l'Ordre des pharmaciens, témoigne, selon les opérateurs de la pharmacie, notamment les producteurs et les pharmaciens d'officine, "d'un intérêt certain accordé par les plus hautes autorités publiques à ce secteur particulier de l'économie du pays", tout en souhaitant voir une prise de décisions pratiques prochainement avec plus de prérogatives à ce nouveau ministre, M. Benbahmed, qui connaît dans le détail les problèmes rencontrés par cette jeune industrie. La création de ce ministère permettra de mettre l'accent sur la nécessité d'une véritable politique adressée à un marché aussi sensible que celui du médicament dont la demande ne va que crescendo et les autorités tablent depuis des années à atteindre un objectif de couvrir 70% de la demande globale de la population en matière de médicaments et de produits pharmaceutiques sans pour autant définir les mécanismes à mettre en œuvre pour y arriver. Il faut croire que le nouveau ministère s'attachera à combler cette lacune. Si on revient sur le rapport annuel de la Cour des comptes porté sur les activités et les missions du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques , ce nouveau département ministériel doit prendre en considération ces lacunes. Ferkhi A.