La Commune algérienne célèbre son 53e anniversaire, le 18 janvier, coïncidant avec la promulgation du premier Code communal en 1967 et qui a établi, le cadre juridique dans lequel doit s'exercer l'action des élus et défini la commune comme étant une " collectivité politique, administrative, économique, sociale et culturelle ", définissant aussi, en outre le mode d'élection des organes de l'APC, les moyens financiers et matériels dont elle peut disposer pour son fonctionnement et pour la réalisation de son programme d'équipement et de développement. En un quart de siècle et plus, le code communal a subi plusieurs révisions pour accroître les moyens d'intervention de l'APC et assurer une pleine efficacité aux principes de décentralisation visant à conférer plus de pouvoir aux élus et à la commune en tant qu'institution politique et comme outil de développement. C'est dire en ce sens que la révision de l'actuel Code communal s'impose en urgence afin de revoir profondément la gouvernance locale, sur une approche participative des citoyens, l'amélioration de manière significative du bien-être des populations, l'accès équitable au développement et au service public et une décentralisation donnant aux communes plus d'autonomie. Des amendements ponctuels qui n'ont donné aucune vie nouvelle à la collectivité locale qui a continué d'être marquée par le poids de l'instabilité et la confusion qui règnent à l'intérieur des assemblées élues où par exemple les présidents d'APC qui se sont offert des majorités souvent partisanes ont imposé un fonctionnement établi selon des règles non conformes au code communal sans se soucier si peu que ce soit des véritables intérêts des citoyens ni des réalités du pays. Lorsque l'on recense la mauvaise gestion des communes, les différends entre les élus, le blocage de certaines APC, c'est toute la confiance placée par les électeurs en ces élus qui part en fumée. Il n'est qu'à constater les mouvements de contestation, de blocage des routes, de quartiers à l'intérieur des grandes agglomérations, la fermeture des édifices publics pour se convaincre que les élus locaux n'ont pas été fidèles, à leur engagements envers la population et de prise en charge de leurs préoccupations élémentaires.. Rien de cela n'existe sur le terrain : manque de communication de manière plus directe des élus avec les citoyens..Aujourd'hui, les administrés sont plus que jamais éloignés de leurs représentants aux assemblées élues en général (APC-APW-APN) . Ils n'ont plus de regard et de droit de parole sur la gestion de leurs affaires. Les présidents d'APC s'appuyant sur des élus partisans gèrent à leur guise les affaires de la commune. N'a-t-on pas entendu dans les marches populaires un peu partout à travers le pays des citoyens exigeant que la lumière soit faite sur les dossiers de malversations , népotisme et le clientélisme au sein des communes et demandant aux wali de remettre ces dossiers de malversations à la justice et qui sont dans leurs tiroirs ? La lutte contre la corruption, la mauvaise gestion engagée par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune ne doit épargner aucun responsable quel que soit son bord politique. La grogne est perceptible partout au sujet de la gouvernance communale par certains élus qui sont accusés de mauvaise gouvernance locale, administrative, financière, de gestion opaque, de régionalisme et de comportement calamiteux et sans vision. Et visiblement les actions prioritaires à mener pour impacter directement les conditions de vie des populations, le développement local équitable sont passées au second plan et ne sont destinées qu'aux localités qui ont leurs représentants au sein de l'APC. Ces élus se battent pour répondre aux besoins des citoyens de leurs douars, quartiers au détriment des autres composantes géographiques de la commune. Un phénomène qui prend de l'ampleur avec le silence de la tutelle, les walis en particulier qui n'engagent pas leur rôle d'arbitre en ce qui concerne le développement local et son équilibre au sein du même territoire. Un regard sur les écrits, doléances des citoyens, ce qui se rapporte dans les réseaux sociaux le constat est presque le même : toute la responsabilité de ce mal est mise sur la responsabilité directe des chefs d'exécutif de wilaya qui ont été incapables d'instaurer un cadre propice permettant aux collectivités locales à travers leurs élus de se consacrer pleinement à leur mission, leur rôle et leurs diverses prérogatives dans le cadre du Code communal et des textes de la République, de manière à mieux encadrer les préoccupations des citoyens et à optimiser la gestion de la commune dans un souci fort de modernisation de la gouvernance locale A ce propos, il est bien regrettable de constater que les walis ont occulté dans leur mission la mise à niveau de la commune en tant que cellule vivante, inciter les élus locaux à diversifier les ressources financières et humaines de la commune, le renforcement du rôle économique de la commune. Rien n'a été mis en œuvre au niveau local depuis bien des années. Ceux qui sont chargés de l'exécuter ont fait dans la routine, du sur-place au lieu d'imager la manière dont est perçue par le citoyen le rôle stratégique de la commune, le profil du développement local visant l'amélioration des conditions de vie des populations. Un travail de proximité qui n'a pas été mis en œuvre ni envers les élus locaux ni encore moins envers les citoyens. A présent que le pays s'apprête à des changements importants, il est temps de revoir le rôle, la mission des wali dans leur travail de proximité, de surveillance, de contrôle du fonctionnement des APC. Un travail de proximité à faire valoir avec la participation des citoyens et de la société civile, et qui se veut un énoncé pour ressortir une nouvelle commune avec un nouveau module à mettre en place pour exiger des élus locaux le respect de leur mandat.