Le Président Erdogan a achevé, hier, une visite d'amitié et de travail de deux jours en Algérie, à l'invitation du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune dont voici la synthèse des résultats. Une déclaration commune portant création d'un Conseil de coopération de haut niveau entre l'Algérie et la Turquie a été signée dimanche à Alger. La déclaration a été signée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.
Au cours de cette visite du président Erdogan à Alger, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a fait état d'une "convergence totale" entre l'Algérie et la Turquie sur la nécessité d'œuvrer ensemble à la concrétisation des conclusions de la Conférence de Berlin sur la Libye.
dossier libyen Concernant la situation dans la région, "une totale convergence existe entre nous et la Turquie, pays frère, sur la nécessité d'œuvrer ensemble, avec l'aide d'Allah, à la concrétisation des conclusions de la Conférence de Berlin", a affirmé M. Tebboune lors d'une conférence de presse, animée conjointement avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à l'issue de leur entretien. L'Algérie et la Turquie "suivent de près la situation en Libye", a-t-il ajouté. Tenue dimanche dernier sous l'égide de l'ONU et avec la participation de 11 pays dont l'Algérie, la conférence de Berlin sur la crise libyenne a mis en avant les principes fondamentaux pour la préservation de la paix et de la stabilité en Libye, notamment le renforcement de l'entente politique inter-libyenne, en tant que cadre efficace pour le règlement de la crise. A ce propos, l'Algérie a proposé d'abriter le dialogue entre les frères libyens.
Au plan bilatéral Concernant les relations entre les deux pays, le Président Tebboune a indiqué avoir convenu avec son homologue turc de porter "très bientôt" le volume des échanges commerciaux entre les deux pays à plus de cinq (5) milliards de dollars, saluant la place de la Turquie devenue "aujourd'hui, l'une des grandes puissances économiques hors Union européenne (...) qui a bâti son économie sur les PME". Le président de la République a affirmé avoir convenu avec le Président Erdogan de consacrer un "échange quotidien" entre les ministres algériens et leurs homologues turcs, notamment les ministres des Affaires étrangères, pour "ne laisser place à aucun malentendu". Le président de la République a fait savoir, en outre, qu'il a accepté l'acquisition par la Turquie d'un terrain pour la construction d'un nouveau siège de son ambassade en Algérie, évoquant également l'ouverture d'un Centre culturel turc en Algérie et d'un Centre culturel algérien en Turquie. Le Président Tebboune a, par ailleurs, précisé avoir accepté l'invitation du Président Erdogan à effectuer une visite en Turquie.
Renouvellement du contrat d'approvisionnement en GNL jusqu'à 2024 L'Algérie et la Turquie ont signé dimanche à Alger un accord portant renouvellement du contrat d'approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) pour les cinq (05) prochaines années. Ainsi, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab a annoncé, en marge du Forum d'affaires algéro-turc, que "Nous avons signé un renouvellement de contrat permettant à l'Algérie d'approvisionner la Turquie en gaz naturel liquéfié (GNL) jusqu'à 2024". Le ministre a indiqué que cet accord "permet de renforcer les relations entre les deux pays dans le domaine énergétique", en rappelant que l'Algérie détenait déjà 38% du marché turc de gaz de pétrole liquéfié (GPL). D'autre part, Mohamed Arkab a annoncé que les travaux de réalisation du complexe pétrochimique de production de propylène et de polypropylène (PDH-PP), qui sera réalisé dans la ville d'Adana en Turquie, seront entamés durant le premier semestre de 2020. M. Arkab a souligné que la réception du projet et l'entrée en production du complexe sont prévues 24 mois après le lancement des travaux de réalisation. Le projet, dont l'investissement est estimé à 1,4 milliard de dollars, est détenu à hauteur de 66% par la société turque Renaissance et 34% par l'entreprise nationale Sonatrach, a précisé le ministre. M. Arkab a estimé que ce partenariat permettra également un transfert de technologie en Algérie qui compte construire un complexe pétrochimique de production de propylène et de polypropylène à Arzew.
Le Forum d'affaires pour booster les relations économiques bilatérales Le Forum d'affaires algéro-turc qui s'est tenu dimanche à Alger, a été l'occasion pour les deux pays de poser les fondements d'une nouvelle ère dans le domaine de la coopération économique et commerciale. Intervenant à la clôture des travaux de ce forum, en présence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, le Président Recep Tayyip Erdogan a, justement, estimé que ce forum "pose les fondements d'une nouvelle ère dans les relations économiques entre les deux pays", affirmant accorder, depuis son élection à la tête de la Turquie, un intérêt particulier aux relations algéro-turques. Le Président turc s'est félicité, à cette occasion de "l'accroissement du volume des investissements turcs en Algérie", tout en indiquant la détermination de son pays à "poursuivre ses efforts en vue de réaliser davantage de réussites bilatérales".
Des investissements Le Président turc a affirmé que son pays aspirait à la réalisation d'importants investissements avec l'Algérie, relevant que les deux pays avaient décidé de tenir une réunion du comité mixte de coopération économique qui ne s'est pas réuni depuis 2002. "La facilitation de la mobilité des personnes entre les deux pays et l'augmentation du nombre de visas accordés permettront aussi de hisser le niveau de coopération bilatérale", a-t-il assuré. "Contrairement aux autres pays, nous ne considérons pas l'Algérie comme un marché pour écouler nos produits mais nous aspirons aussi à la réalisation d'importants investissements", a-t-il encore dit. Soulignant que les investissements des sociétés turques en Algérie dépassaient 3,5 milliards de dollars et ont permis la création de 30.000 postes d'emploi, M. Erdogan a fait état de 377 projets d'investissements turcs établis en Algérie. Erdogan a ajouté que "l'Algérie occupe la troisième place en terme de présence des entreprises turques de par le monde"
Vers une zone de libre échange Evoquant les échanges commerciaux qui s'élèvent à près de 4 milliards de dollars, le Président turc a reconnu que ce chiffre "même s'il est acceptable, demeure insuffisant", précisant "avoir convenu avec le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, de porter très bientôt les échanges commerciaux entre les deux pays à cinq (5) milliards de dollars". A ce titre, M. Erdogan a appelé à la création, "dans les plus brefs délais", d'une zone de libre échange entre l'Algérie et la Turquie, faisant état de plusieurs mesures devant être prises "rapidement" dans ce sens. Il a aussi précisé avoir abordé avec le Président Tebboune, la question de la création d'une zone de libre échange entre les deux pays, estimant "nécessaire d'entamer, sans retarder, des négociations à ce sujet". L'Algérie est le plus important accès sur le Maghreb arabe et l'Afrique, et la Turquie compte sur elle pour la réussite du prochain sommet Turquie-Afrique, a déclaré le Président Erdogan à la clôture du Forum d'affaires algéro-turc, en présence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad.
encourager les partenariats et investissements De son côté, le Premier ministre, M. Abdelaziz Djerad a affirmé dans son allocution que le gouvernement algérien veillera à encourager la coopération bilatérale et à faire de l'investissement et des investisseurs une base solide dans sa coopération avec la Turquie, pays frère. Et dans ce même ordre d'idées, M. Djerad a salué "la disposition du Président Erdogan et des entreprises turques à investir en Algérie et contribuer au développement économique global auquel nous aspirons tous", mettant en avant "la détermination du gouvernement algérien à encourager la coopération en érigeant les partenariats et les investissements en base solide dans les relations algéro-turques". C'est ainsi que le Premier ministre a saisi l'occasion pour appeler, à ce titre, les hommes d'affaires présents en force au forum à investir dans les secteurs prioritaires en Algérie, se disant convaincu que ces secteurs "intéresseront les hommes d'affaires turcs, et l'industrie turque en général". Enumérant ces secteurs, M. Djerad a cité les industries légères, les nouvelles technologies, les start-up, l'agriculture, l'hydraulique et le tourisme, qualifiant ces secteurs de "prometteurs où la coopération algéro-turque apportera une contribution avérée". M. Djerrad a fait état de l'ouverture "d'un grand atelier" algéro-turc qui sera consacré à la mise en place d'"un nouvel encadrement" des relations commerciales bilatérales dans le cadre d'un mécanisme à même de revoir à la hausse le volume d'échange au mieux des intérêts des deux pays.