Le service de médecine nucléaire, mis en service début janvier dernier au Centre régional anticancéreux (CAC) d'Ouargla, constitue un plus qualitatif pour améliorer la prise en charge des cancéreux. Premier du genre dans le sud du pays, ce nouveau service a été doté d'équipements médicaux de haute technologie, consistant en deux appareils "caméra-gamma" et le labo-chaud, ainsi que des salles de traitement. Cet acquis ouvrira de larges perspectives thérapeutiques à travers l'accueil, le diagnostic et le traitement, avec précision, des patients, aux premiers stades de leur maladie, leur offrant des prestations thérapeutiques de qualité et de fortes chances de guérison, a souligné le directeur de l'établissement public hospitalier EPH-Mohamed Boudiaf' d'Ouargla, Tarek Belbey. Cette structure devra épargner aux malades, grâce aux prestations de diagnostic et de traitement en médecine nucléaire offertes et traduisant les efforts déployés par les pouvoirs publics pour améliorer la prise en charge médicale, les déplacements hors wilaya pour ce type de soins, a-t-il déclaré. Selon le même responsable, ce service entend assurer de bonnes prestations médicales, à travers les différentes étapes de thérapie, du dépistage précoce à la prise en charge médicale totale. Dr. Abdelfattah Boumlit, spécialiste en médecine nucléaire au niveau du CAC d'Ouargla, a soutenu, pour sa part, que la consultation assurée sur base du scanner radio-isotopique s'avère très efficace, avec à l'injection de produits radio-pharmaceutiques pour permettre de déterminer le développement de la maladie dans le corps humain. Il a fait état de l'accueil par ce service, depuis son ouverture, de plus d'une centaine de malades pour diagnostic ou thérapie, notamment les malades atteint de cancer de la thyroïde et de leucémie. Le service réceptionnera prochainement un nouvel Accélérateur linéaire (AL) permettant d'améliorer la prise en charge des cancéreux et la réduction des périodes d'attente, a annoncé le même praticien spécialiste, ajoutant que la réception d'un appareil d'Imagerie par résonnance magnétique (IRM) au niveau de la même structure a largement contribué à la promotion des prestations, à la satisfaction des patients et du corps médical.
Plus de 1.600 cancéreux, ces cinq dernières années Plus de 1.600 cas de cancer ont été recensés ces cinq dernières années dans la wilaya d'Ouargla, quelque 900 cas chez les femmes et 700 chez les hommes, a relevé le coordinateur du Registre du Cancer à l'EPH-Mohamed Boudiaf, Hocine Bouaziz. Il a expliqué, dans ce cadre, que les tumeurs diagnostiquées sont liées notamment aux cancers du sein, du col de l'utérus et de l'appareil digestif, chez les femmes, les cancers de la prostate, du poumon et du colon chez les hommes, et la leucémie chez les enfants. Selon le même responsable, le cancer du sein reste l'un des plus dangereux types de cancer atteignant les femmes, représentant 46% à 50%, soit près de 450 cas, suivi d'un taux de 10% du cancer de l'appareil digestif, (83 cas), le cancer de la thyroïde (42 cas), et d'autres types de cancers. Chez les hommes, le cancer de la prostate est le plus répandu, avec une prévalence de 24% (162 cas), suivi des cancers du poumon et du colon avec 15% (186 cas), le cancer de la vessie (57 cas), en plus de 29 cas de leucémie chez les enfants. Selon les données fournies par le coordinateur du Registre du Cancer, l'on relève plus de 160 nouveaux cas enregistrés en 2019 dans la wilaya d'Ouargla, en majorité pris en charge au niveau de ce CAC. La prise en charge des cas de leucémie, lancé en 2017 au CAC, a été d'un grand apport pour le secteur de la santé qui s'emploie à améliorer les prestations médicales spécialisées dans la région, notamment au profit des enfants, les plus vulnérables à cette pathologie, leur épargnant les déplacements vers les structures médicales de Batna, Constantine et Alger, a expliqué le spécialiste à l'EPH de Ouargla, Dr. Abdelbaki Ferdiya. Près de 400 cas de leucémie ont été pris en charge depuis 2017 au niveau du CAC d'Ouargla, qui a été doté des moyens nécessaires et encadré par trois spécialistes en leucémie. Les statistiques du Registre du Cancer font état d'une baisse, l'année dernière, du nombre de dossiers de patients déposés au niveau du CAC d'Ouargla, par rapport aux trois dernières années où avaient été recensés près de 100 dossiers de malades par semaine. Dans ce cadre, Dr. Issam Debba (cancérologue) a indiqué que le CAC d'Ouargla accueille entre 45 à 50 dossiers par semaine, examinés par un corps médical spécialisé mixte algéro-cubain, avant d'orienter le malade selon son cas. D'après Dr. Debba a expliqué cette baisse de malades à l'ouverture de structures similaires, dans le cadre du programme national anticancéreux, à travers diverses régions du pays, contribuant ainsi à atténuer la pression sur le CAC régional d'Ouargla. Le corps médical du CAC émet le souhait de voir établir un cadre juridique devant assurer son indépendance de l'administration de l'EPH-Mohamed Boudiaf, et de désigner un directeur et un corps médical propre à lui, avant de signaler le déficit accusé en matière d'encadrement au niveau de cette structure médicale spécialisée. Fruit de la coopération algéro-cubaine, le CAC d'Ouargla est encadré par un staff médical couvrant diverses spécialités, à la satisfaction des malades issus de différentes régions.