L'Etat doit jouer encore un rôle de régulateur dans la sphère économique nationale. Le constat émane du président de la Confédération nationale du patronat algérien. Naït Abdelaziz, invité de l'émission "En toute franchise" de la radio Chaîne III, a souligné que l'entreprise algérienne n'est pas assez outillée pour faire face à la concurrence "déloyale", parfois émanant de l'extérieur, avec "l'importation qui continue de fragiliser l'économie nationale". Ce n'est pas tout puisque le commerce informel a pris également de l'ampleur en Algérie. Naït Abdelaziz appelle les pouvoirs publics à prendre les mesures idoines pour "permettre à l'entreprise algérienne de se replacer et d'être un outil efficace dans la création de richesse". Pour le président de la CNPA, les différents programmes de mise à niveau n'ont pas réussi pour l'heure à remettre sur pied les entreprises. "Nous avons perdu beaucoup de temps et d'argent", dira Naït Abdelaziz pour qui "une halte pour faire l'évaluation des réformes engagées s'impose aujourd'hui". Des contraintes liées à l'environnement économique de manière globale se posent encore, comme "le difficile accès au financement et au foncier industriel". Il propose en outre "de venir en aide aux entreprises algériennes mais en établissant au préalable un cahier des charges". Abordant le pacte économique et social, le président de la CNPA a déclaré que ce document "reste une référence et un programme qui lie les différentes parties". Néanmoins, le travail d'évaluation doit être régulier d'autant qu'un comité de suivi est installé sous l'égide du ministère du Travail, préconise Naït Abdelaziz, qui a souligne que les réunions ne sont pas tenues depuis deux ans. Il souhaite au passage "une rencontre mensuelle avec le chef du gouvernement". Au volet social, le président de la CNPA n'y est pas allé par le dos de la cuillère en affirmant qu'"il est contre les subventions des produits alimentaires". Cette mesure a-t-il souligné ne profite pas à la production nationale qui a besoin d'être soutenue pour mettre "un terme à la dépendance alimentaire de l'étranger". L'érosion du pouvoir d'achat est, selon le président de la CNPA, "une préoccupation majeure" et par ricochet les récentes augmentations dans la fonction publique sont jugées "conséquentes". Par ailleurs, Naït Abdelaziz a précisé que le secteur public n'arrive toujours pas à décoller malgré l'intérêt que lui accordent les pouvoirs publics. D'où son appel à "plus de transparence dans le processus de privatisation". L'invité de la radio a déclaré que "l'après-pétrole est une étape que l'Algérie doit préparer sereinement" mais actuellement, déplore-t-il, "nous sommes au stade des discours". Enfin Naït Abdelaziz a fait savoir que le prochain congrès de son organisation patronale "est prévu pour le mois de mai prochain".