La demande mondiale en pétrole pour 2007 revue à la baisse par l'Opep. Ça y est, le prix du baril de pétrole a franchi «le seuil psychologique» des 50 dollars pour un court moment seulement. Une façon d'envisager de tester la résistance d'un plancher à 50 dollars. Selon certains analystes, les investisseurs vont se poster autour d'un cours du baril de pétrole se situant entre 50 et 51 dollars. Ils s'attendent, toutefois, à court terme, à une hausse des prix du brut autour de 55 dollars. Jeudi 18 janvier 2007, le baril de Light Sweet Crude pour livraison en février, a connu son plus bas niveau depuis 18 mois (mai 2005), affichant 49,90 dollars, clôturant en baisse de 1,76 à 50,48 dollars. La raison? Une hausse importante, sans doute plus que prévue des stocks de brut américains combinée à la douceur d'un climat qui ne cesse de persister dans une des régions du monde (nord-est des Etats-Unis), la plus consommatrice en produits de chauffage au niveau de la planète, frappée d'une récente vague de froid qui n'a, cependant, pas réussi à inverser la tendance. Elle s'est manifestée plus tard que prévu, selon certains observateurs. Mais ce n'est pas tout. Les deux décisions prises par l'Opep à Doha, puis plus récemment, à Abuja, pour réduire la production des pays membres de l'organisation, ne semblent pas vouloir porter leurs fruits de par l'indiscipline ambiante qui règne au sein de l'organisation pour mettre en application ces décisions. C'est la crédibilité même de l'Opep qui en prend un coup. L'Opep pensait gagner du temps tout en maintenant la pression sur les cours en ramenant sa production journalière à 25,8 millions de barils, ce qui avait pour objectif, de défendre dans l'immédiat un prix plancher du baril de l'or noir à 60 dollars. Peine perdue. Car à persister à ne pas parler d'une seule voix, cela finit par l'effet inverse, et en effet, l'Arabie Saoudite, un des chefs de file de l'Opep, vient de se prononcer contre une réunion d'urgence avant le 15 mars pour tenter d'enrayer la chute du prix du baril de pétrole. Préférant attendre les effets qu'auront les deux décisions¸dont la deuxième entrera en vigueur à partir du 1er février, sur le marché. Une des premières réactions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a été de revoir à la baisse la prévision de la demande mondiale de pétrole pour l'année 2007, qui devrait progresser de 1,5% au lieu de 1,6% prévu. Et c'est toujours la même rengaine puisque cette décision est imputée à la clémence d'une météo paradoxalement inattendue pour la saison. Ce qui a pour effet immédiat de réduire la consommation en fioul domestique. La demande en pétrole s'en trouve altérée provoquant ainsi une baisse sensible. Depuis la capitale française, Paris, l'Agence internationale de l'énergie qui représente les principaux pays consommateurs de pétrole, a présenté des conclusions qui vont dans le même sens. La prévision de la demande vue par l'AIE (Agence internationale de l'énergie) a été revue à la baisse pour l'année 2007 passant de 1,7 à 1,6%, soit 85 millions de barils/jour. La demande de consommation de pétrole des 30 pays de la zone Ocde, qui forment à eux seuls 60% de la consommation mondiale, devrait connaître tout de même une légère hausse. La croissance des Etats-Unis d'Amérique qui devrait connaître un net ralentissement combiné aux températures anormalement douces pour la saison ainsi que le recours au gaz naturel, alternative au fioul, sont autant de facteurs baissiers de la demande. Toutefois, la demande pétrolière pourrait être «boostée» par des pays émergents tels que la Chine dont les besoins sont grands pour satisfaire une économie en plein essor. Ce qui a fait dire au directeur exécutif de l'AIE, Claude Mandil: «Si rien ne change, la consommation d'énergie augmentera de plus de 50% entre 2005 et 2030 avec des énergies fossiles dominantes.» Encore un quart de siècle de règne pour l'or noir...
