Comme la plupart des pays émergents, à savoir le Brésil, l'Argentine ou encore la Russie, l'Algérie a procédé durant l'année 2006 a l'utilisation de ses réserves de change pour le remboursements anticipés de sa dette extérieure. En effet, en raison de l'envolée des cours du pétrole, l'Algérie a accumulé ces dernières années un approvisionnement considérable de devises. C'est en 2004, que les gouvernement algérien a décidé de se lancer dans le remboursement anticipé de ses dettes et paie 1,6 milliard de dollars à ses créanciers bilatéraux et multilatéraux. Ce processus s'est vu accéléré quand, le 11 mai dernier, l'Algérie signe un accord multilatéral avec le Club de Paris lui permettant de rembourser de manière anticipée ses dettes bilatérales, estimées à 7,9 milliards de dollars. En quelques mois, le pays signe 12 accords avec ses créanciers. Fin juin 2006, l'Algérie avait déjà remboursé par anticipation 4,3 milliards de dollars à ses créanciers du Club de Paris. Par ailleurs, elle conclut, avec la Russie, un accord pour l'effacement de l'ensemble de sa dette, estimée à 4,7 milliards de dollars, en échange d'achats par l'Algérie de divers équipements russes. L'Algérie a négocié également avec les institutions financières multilatérales, en particulier la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, un remboursement anticipé pour un montant près de 3 milliards de dollars dont le règlement est quasiment terminé. La partie privée de sa dette, estimée à environ 1 milliard de dollars, devrait également être remboursée avant terme. Toutefois, les pays membres du Club de Paris ont été totalement remboursés ; l'Italie (1,7 milliard de dollars), la France (1,6 milliard de dollars), les Etats-Unis (1,2 milliard de dollars), l'Allemagne (759,75 millions de dollars), l'Espagne (690 millions de dollars), le Japon (445 millions), l'Autriche (369 millions), le Canada (255 millions), la Belgique (225 millions), la Grande-Bretagne (202 millions), la Suède (92 millions), la Suisse (66 millions), le Danemark (54,3 millions), les Pays-Bas (45 millions), le Portugal (20 millions de dollars), la Norvège (15,6 millions) et la Finlande (11,8 millions). Outre le Club de Paris, l'Algérie a réglé par anticipation, en septembre dernier, les pays membres du Club de Londres avec un montant de 800 millions de dollars. La bonne tenue des prix du pétrole, pour cette année, sur les marchés internationaux a procuré à notre pays une certaine aisance financière. Cette situation a permis à l'Algérie d'avoir, actuellement, près de 75 milliards de dollars de réserves de change, tout en portant le stock de la dette extérieure à 4,7 milliards de dollars dont 4 milliards de dollars, représentent la dette commerciale détenue sur des entreprises publiques et privées algériennes débitrices, et de 700 millions de dollars correspondant à la dette de l'Etat.