La 21ème édition du festival national Mohamed Laid Al Khalifa s'est clôturée le week-end dans la capitale des Zibans à Biskra, une ville dans laquelle a vécu le poète avec sa famille dans les années 20, après qu'ils se soient déplacés de leur contrée séculaire de Oued Souf. Ce rendez-vous consacré chaque année à l'un des poètes algériens qui est de la trempe de Moufdi Zakaria aura permis aux Biskris de redécouvrir les textes ainsi que les photographies de l'artiste qui fut conservateur en certains points et réformiste en d'autres. A l'issue de cette rencontre devenue traditionnelle et organisée par la fondation éponyme, il a été décidé la réédition de toutes les œuvres consacrées au poète Mohamed Laid Al Khalifa. C'est ce qu'a annoncé le président de la fondation Al Khalifa, lors de la clôture de la 21e édition du festival poétique national Al Khalifa. Mohamed Salah Harzallâh, a souligné également que la fondation mûrit actuellement le projet d'une revue Al Khalifa qui sera dédiée à l'encouragement de la création littéraire. Il a indiqué en outre que la fondation œuvrera à maintenir ce festival et à consacrer ses prochaines éditions aux grands hommes de lettres contemporains d'Algérie dont Naïm Ennouïmi, Mohamed Labed El Jilali et El Jouneïdi Khalifa. Né en 1904 à Aïn Beida, Mohamed Laïd Al Khalifa, fut un membre influent de l'association des Ulémas musulmans algériens dès sa création en 1931. Comme tous les lettrés de son époque à l'image de Ben Badis, Al Khalifa fera ses apprentissages dans la mythique Ezitouna en Tunisie après un passage dans l'école coranique de Ain El Beida à l'Est d'Alger. C'est à 20 ans qu'il signe son premier poème alors publié dans la revue tunisienne naissante Al Achr avant de publier dans la revue algérienne réformiste, Sada Sahra. Enseigant dans une medersa de Biskra qu'il dirigea plut tard, le poète se consacrait à ses heures perdues à la confection des textes poétiques qu'il publiait dans les magazines et autres revues de l'époque. En 1966 au moment où l'union des écrivains algériens le consacra comme meilleur poète d'expression arabe, le ministère de l'éducation édita ses œuvres dans un volumineux diwan une première fois en 1967 à la SNED et réédité en 1992. Aujourd'hui les textes du poète sont intégrés dans les fascicules du secondaire et moyen sur décision du ministère de l'éducation et du ministère de l'enseignement supérieur. Les critiques ont toujours aligné sa pensée sur ceux qui luttent contre l'asservissement et l'ignorance comme Ibn Badis le réformiste, Cheikh el bachir El Ibrahimi et Tayeb El Okbi. Ses textes véhiculent des idées sincères avec ce sentiment puissant du nationaliste. C'est alors que, des paroles s'enchaînent, que des vers se constituent à l'instar de Abi Faras El-hamadani, qui, une fois en prison, fît de sa dignité et ses poèmes sa raison d'être.“ De bon augure tu me parais, petit oiseau, Annonciateur de clémence et de noblesse, Tendre présage sera ton chant, Et haut dans les cieux, tu resteras petit oiseau”. Le mystique et éducateur Al Khalifa s'éteint le 31 juillet 1979 à Biskra des suites d'une longue maladie.