«Les investissements privés dans les infrastructures des pays de la région MENA ont augmenté considérablement depuis 1994, mais à un rythme moindre que dans d'autres régions». «Les investissements privés dans les infrastructures des pays de la région MENA ont augmenté considérablement depuis 1994, mais à un rythme moindre que dans d'autres régions». L'Algérie, comme pour les autres pays de la région du Moyen Orient et de l'Afrique du nord, a besoin de faire encore davantage d'efforts pour développer davantage son infrastructure, en comptant non seulement sur le secteur public, mais également privé. C'est l'un des moyens privilégiés qu'ont ces pays pour créer de la croissance et de l'emploi. Ce message adressé dernièrement par la Banque Mondiale aux pays MENA montre toute l'ampleur de ce qui reste encore à faire. Selon la Banque mondiale, ces pays ont besoin de générer 40 millions d'emplois en dix ans, un défi considérable et difficile à réaliser. "Les pays de la région MENA devront créer davantage d'emplois que par le passé pour répondre à la croissance rapide de la population active. Pour y parvenir, il faudra assurer une croissance économique d'environ 7 % par année pendant une longue période. Par conséquent, les pays du MENA devront accroître de manière substantielle leurs investissements dans les infrastructures", a déclaré Hedi Larbi, directeur des opérations pour l'Iran, l'Irak, la Jordanie, le Liban et la Syrie à la Banque mondiale, lors d'une Conférence régionale sur la réforme et la réglementation des infrastructures dans la région Mena tenu à Oman. Des décideurs politiques, représentants d'autorités de réglementation et fournisseurs de services en charge des infrastructures étaient présents à cette rencontre regroupant notamment l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, l'Egypte, le Liban, la Syrie, la Jordanie, le Koweït, les Emirats arabes unis, l'Irak et la Libye. A cette occasion, M. Larbi a estimé que «les partenariats public-privé peuvent contribuer à combler le manque d'investissements au niveau des infrastructures, améliorer la qualité des services offerts et promouvoir des modèles d'affaires innovants», a-t-il ajouté. Le constat qui a été fait est que «les investissements privés dans les infrastructures des pays de la région MENA ont augmenté considérablement depuis 1994, mais à un rythme moindre que dans d'autres régions». A partir de là, des défis de taille restent à relever pour que le programme relatif aux infrastructures de la région puissent aller de l'avant. Dans ce cadre, «des cadres réglementaires et juridiques robustes et transparents seront nécessaires pour mettre en place les politiques et les nouvelles institutions requises et les capacités nécessaires à leur application», ont estimé les experts. Le volume annuel des projets d'infrastructure financés dans la région MENA a progressé de 25 milliards de dollars en 2007 à 27 milliards de dollars en 2008, avant de diminuer de manière importante à 6 milliards de dollars en juin 2009 en raison de la crise financière mondiale. L'Algérie a déjà produit son effort Selon la Banque Mondiale, d'énormes efforts en investissements doivent être consentis pour combler les insuffisances. Elle estime que les pays à revenu intermédiaire du MENA devront investir l'équivalent de 9,2 % de leur produit intérieur brut annuel au cours de la période 2008 à 2015, s'ils espèrent maintenir leurs perspectives de croissance économique. Cela représente un effort d'investissement total se chiffrant entre 75 et 100 milliards de dollars par année, dont 33% sont destinés à la maintenance des infrastructures existantes. En Algérie, la consécration d'importants montants d'investissement au secteur des infrastructure au cours des dix dernières années dans le cadre des programmes de développement quinquennaux a plus tôt valu des critiques. Le gouvernement algérien a donné la priorité à la mise à niveau des infrastructures du pays, notamment, à travers le programme de consolidation de la croissance lancé en 2005 pour avec un montant de 180 milliards de dollars. Selon un rapport euroméditerranéen sur les opportunités d'investissement dans la région, "70% de ces investissements ont été consacrés aux infrastructures de base, au logement et aux équipements publics". L'effort va également se poursuivre en 2010. Parmi les actions que le gouvernement a prévu dans le cadre de la loi de finances 2010, figure l'investissement de plus de 1.150 milliards de dinars pour le développement des infrastructures, dont 501 milliards de dinars pour les routes, 502 milliards de dinars pour le réseau ferroviaire, 21 milliards de dinars pour les ports et 130 milliards de dinars pour les infrastructures administratives. L'importance d'associer le privé Selon M. Benabdallah, chercheur au Cread, qui a réalisé une étude sur les effets développement des infrastructures en Algérie sur la croissance économique et l'environnement de l'investissement, «le développement des infrastructures n'a jamais été une priorité durant toute la période allant de 1970 à 2000. Les montants qui leurs ont été alloués restaient inférieurs à 25% du budget d'équipement. Quant aux infrastructures économiques qui sont les plus importantes pour la croissance économique, leur montant n'a atteint en moyenne que 5% des dépenses de l'Etat sur la période». De ce fait, «les efforts dans le cadre des plans quinquennaux doivent être considérés d'abord comme un rattrapage». Même si certains économistes critiques l'allocation d'une majeure partie de la manne financière du pays aux infrastructures, M. Benabdallah, estime que «les pays qui détiennent les réseaux d'infrastructures économiques et sociales les plus denses sont les pays riches». Toutefois, l'investissement public doit se renforcer par l'apport du privé. «L'investissement public en Algérie peut se justifier par la capacité de financement exceptionnelle de l'Etat, le peu d'engagement du secteur privé et la reconstruction». En effet, «les investissements lourds que nécessitent les infrastructures sont hors de portée du secteur privé en l'absence d'un marché financier. Par ailleurs, l'exploitation des infrastructures nécessitent en général des réseaux de distribution à plusieurs niveaux, ce qui pose encore une fois le problème de leur financement. La rentabilité, qui n'apparaît qu'à long terme dans ce type de projets, éloigne le secteur privé non pas pour ces raisons de financement mais pour des raisons liées à sa propre nature historique (insuffisance d'esprit entrepreneurial)», observe-t-il. Cela étant, pour ce chercheur, «le capital public et le capital privé sont complémentaires. En finançant les infrastructures, particulièrement de base comme c'est le cas en Algérie, le capital public dynamise objectivement le capital privé». Dans une perspective de long terme, les résultats de l'opportunité créée par la manne financière du pays «seront d'autant plus conséquents s'il y a une amélioration du choix des projets, de leur encadrement administratif et une participation du secteur privé au financement et à l'exploitation», soutient-il. Un forum sur la réglementation des infrastructures dans la région MENA La conférence d'Oman n'a pas seulement fait des constats. Les décideurs politiques et les autorités de réglementation dans le domaine des infrastructures ont reconnu les avantages économiques, sociaux et environnementaux qui peuvent découler d'une meilleure intégration régionale et d'une plus grande collaboration au niveau de l'élaboration des politiques et des dispositions législatives ainsi que de la réglementation en matière d'infrastructures. Le principal résultat a été la mise sur pied d'un groupe de travail qui collaborera avec la Banque mondiale à la création du Forum sur la réglementation des infrastructures dans la région MENA. Les gouvernements des pays MENA ont donc été invités à créer cette organisation qui sera parrainée par la Banque mondiale. "L'objectif de ce forum réglementaire régional et plurisectoriel est de promouvoir une meilleure coopération entre les pays du MENA", a déclaré Paul Noumba Um, économiste principal du département du développement durable pour la région MENA à la Banque mondiale. "Une meilleure coopération peut être favorisée en disséminant les expériences internationales et les meilleures pratiques et en favorisant l'apprentissage par les pairs et le partage d'informations pour obtenir des services d'infrastructures de meilleure qualité et à moindres coûts dans la région MENA", a-t-il ajouté. R.E.H. L'Algérie, comme pour les autres pays de la région du Moyen Orient et de l'Afrique du nord, a besoin de faire encore davantage d'efforts pour développer davantage son infrastructure, en comptant non seulement sur le secteur public, mais également privé. C'est l'un des moyens privilégiés qu'ont ces pays pour créer de la croissance et de l'emploi. Ce message adressé dernièrement par la Banque Mondiale aux pays MENA montre toute l'ampleur de ce qui reste encore à faire. Selon la Banque mondiale, ces pays ont besoin de générer 40 millions d'emplois en dix ans, un défi considérable et difficile à réaliser. "Les pays de la région MENA devront créer davantage d'emplois que par le passé pour répondre à la croissance rapide de la population active. Pour y parvenir, il faudra assurer une croissance économique d'environ 7 % par année pendant une longue période. Par conséquent, les pays du MENA devront accroître de manière substantielle leurs investissements dans les infrastructures", a déclaré Hedi Larbi, directeur des opérations pour l'Iran, l'Irak, la Jordanie, le Liban et la Syrie à la Banque mondiale, lors d'une Conférence régionale sur la réforme et la réglementation des infrastructures dans la région Mena tenu à Oman. Des décideurs politiques, représentants d'autorités de réglementation et fournisseurs de services en charge des infrastructures étaient présents à cette rencontre regroupant notamment l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, l'Egypte, le Liban, la Syrie, la Jordanie, le Koweït, les Emirats arabes unis, l'Irak et la Libye. A cette occasion, M. Larbi a estimé que «les partenariats public-privé peuvent contribuer à combler le manque d'investissements au niveau des infrastructures, améliorer la qualité des services offerts et promouvoir des modèles d'affaires innovants», a-t-il ajouté. Le constat qui a été fait est que «les investissements privés dans les infrastructures des pays de la région MENA ont augmenté considérablement depuis 1994, mais à un rythme moindre que dans d'autres régions». A partir de là, des défis de taille restent à relever pour que le programme relatif aux infrastructures de la région puissent aller de l'avant. Dans ce cadre, «des cadres réglementaires et juridiques robustes et transparents seront nécessaires pour mettre en place les politiques et les nouvelles institutions requises et les capacités nécessaires à leur application», ont estimé les experts. Le volume annuel des projets d'infrastructure financés dans la région MENA a progressé de 25 milliards de dollars en 2007 à 27 milliards de dollars en 2008, avant de diminuer de manière importante à 6 milliards de dollars en juin 2009 en raison de la crise financière mondiale. L'Algérie a déjà produit son effort Selon la Banque Mondiale, d'énormes efforts en investissements doivent être consentis pour combler les insuffisances. Elle estime que les pays à revenu intermédiaire du MENA devront investir l'équivalent de 9,2 % de leur produit intérieur brut annuel au cours de la période 2008 à 2015, s'ils espèrent maintenir leurs perspectives de croissance économique. Cela représente un effort d'investissement total se chiffrant entre 75 et 100 milliards de dollars par année, dont 33% sont destinés à la maintenance des infrastructures existantes. En Algérie, la consécration d'importants montants d'investissement au secteur des infrastructure au cours des dix dernières années dans le cadre des programmes de développement quinquennaux a plus tôt valu des critiques. Le gouvernement algérien a donné la priorité à la mise à niveau des infrastructures du pays, notamment, à travers le programme de consolidation de la croissance lancé en 2005 pour avec un montant de 180 milliards de dollars. Selon un rapport euroméditerranéen sur les opportunités d'investissement dans la région, "70% de ces investissements ont été consacrés aux infrastructures de base, au logement et aux équipements publics". L'effort va également se poursuivre en 2010. Parmi les actions que le gouvernement a prévu dans le cadre de la loi de finances 2010, figure l'investissement de plus de 1.150 milliards de dinars pour le développement des infrastructures, dont 501 milliards de dinars pour les routes, 502 milliards de dinars pour le réseau ferroviaire, 21 milliards de dinars pour les ports et 130 milliards de dinars pour les infrastructures administratives. L'importance d'associer le privé Selon M. Benabdallah, chercheur au Cread, qui a réalisé une étude sur les effets développement des infrastructures en Algérie sur la croissance économique et l'environnement de l'investissement, «le développement des infrastructures n'a jamais été une priorité durant toute la période allant de 1970 à 2000. Les montants qui leurs ont été alloués restaient inférieurs à 25% du budget d'équipement. Quant aux infrastructures économiques qui sont les plus importantes pour la croissance économique, leur montant n'a atteint en moyenne que 5% des dépenses de l'Etat sur la période». De ce fait, «les efforts dans le cadre des plans quinquennaux doivent être considérés d'abord comme un rattrapage». Même si certains économistes critiques l'allocation d'une majeure partie de la manne financière du pays aux infrastructures, M. Benabdallah, estime que «les pays qui détiennent les réseaux d'infrastructures économiques et sociales les plus denses sont les pays riches». Toutefois, l'investissement public doit se renforcer par l'apport du privé. «L'investissement public en Algérie peut se justifier par la capacité de financement exceptionnelle de l'Etat, le peu d'engagement du secteur privé et la reconstruction». En effet, «les investissements lourds que nécessitent les infrastructures sont hors de portée du secteur privé en l'absence d'un marché financier. Par ailleurs, l'exploitation des infrastructures nécessitent en général des réseaux de distribution à plusieurs niveaux, ce qui pose encore une fois le problème de leur financement. La rentabilité, qui n'apparaît qu'à long terme dans ce type de projets, éloigne le secteur privé non pas pour ces raisons de financement mais pour des raisons liées à sa propre nature historique (insuffisance d'esprit entrepreneurial)», observe-t-il. Cela étant, pour ce chercheur, «le capital public et le capital privé sont complémentaires. En finançant les infrastructures, particulièrement de base comme c'est le cas en Algérie, le capital public dynamise objectivement le capital privé». Dans une perspective de long terme, les résultats de l'opportunité créée par la manne financière du pays «seront d'autant plus conséquents s'il y a une amélioration du choix des projets, de leur encadrement administratif et une participation du secteur privé au financement et à l'exploitation», soutient-il. Un forum sur la réglementation des infrastructures dans la région MENA La conférence d'Oman n'a pas seulement fait des constats. Les décideurs politiques et les autorités de réglementation dans le domaine des infrastructures ont reconnu les avantages économiques, sociaux et environnementaux qui peuvent découler d'une meilleure intégration régionale et d'une plus grande collaboration au niveau de l'élaboration des politiques et des dispositions législatives ainsi que de la réglementation en matière d'infrastructures. Le principal résultat a été la mise sur pied d'un groupe de travail qui collaborera avec la Banque mondiale à la création du Forum sur la réglementation des infrastructures dans la région MENA. Les gouvernements des pays MENA ont donc été invités à créer cette organisation qui sera parrainée par la Banque mondiale. "L'objectif de ce forum réglementaire régional et plurisectoriel est de promouvoir une meilleure coopération entre les pays du MENA", a déclaré Paul Noumba Um, économiste principal du département du développement durable pour la région MENA à la Banque mondiale. "Une meilleure coopération peut être favorisée en disséminant les expériences internationales et les meilleures pratiques et en favorisant l'apprentissage par les pairs et le partage d'informations pour obtenir des services d'infrastructures de meilleure qualité et à moindres coûts dans la région MENA", a-t-il ajouté. R.E.H.