Alors que les Etats-Unis viennent de supprimer la liste noire relative aux pays à risque en matière de sécurité aérienne, la France n'a toujours fait aucun commentaire sur la question. Alors que les Etats-Unis viennent de supprimer la liste noire relative aux pays à risque en matière de sécurité aérienne, la France n'a toujours fait aucun commentaire sur la question. La France et les Etats-Unis étaient les seules démocraties occidentales à avoir établi une liste des pays à risque incluant l'Algérie. Une décision qui a suscité le courroux d'Alger. Depuis, Washington joue l'apaisement. Des ballets diplomatiques incessants ont pris la direction d'Alger pour expliquer le bien fondé d'une décision motivée par des considérations sécuritaires et non pas à l'effet de fâcher Alger. Les Etats-Unis ont tout bonnement supprimé la liste noire. Exit la stigmatisation à travers l'origine. Désormais, la nouvelle décision américaine prévoit que tous les voyageurs, y compris américains, seront soumis aux mêmes conditions. Si les Etats-Unis ont opté finalement pour la sagesse, ce n'est pas le cas de la France qui, à la différence de la position américaine sur la question, utilise le prétexte sécuritaire pour exercer une forme de pression diplomatique sur Alger. C'est en substance l'avis de bon nombre d'observateurs. Interrogé par Le Midi Libre, le chercheur à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS-Paris), Barrah Mikail, dira qu'«il est absurde de pointer du doigt l'Algérie ou un autre pays. N'importe quelle personne peut opter pour un transit et frapper à un endroit ou un autre du monde. Au contraire, le fait de stigmatiser des pays de cette manière, ne tend qu'à augmenter le risque de voir les terroristes venir d'autres pays. Par ricochet, on donnerait l'impression d'être moins contrôlés, donc nous devenons nous-mêmes un pays vulnérable». Pour lui, «le risque demeure international. Si un pays se voit beaucoup plus surveillé que d'autres, rien n'empêchera un terroriste potentiel d'opter pour une autre destination». A l'image de l'affaire du diplomate Hasseni, l'affaire des moines de Tibhirine, le devoir de mémoire ou encore les récents dérapages verbaux de Kouchner sur la génération de 1962, l'affaire de la liste noire s'inscrit dans une litanie de dossiers qui continuent d'empoisonner les relations entre Alger et Paris. Récemment encore et après une période de relative accalmie, l'affaire Hasseni a ressurgi contre toute attente, alors que l'on croyait le dossier clos, à la faveur d'une décision de la justice française qui avait blanchi Hasseni. Mais, c'était sans compter sur les nouveaux rebondissements dans l'affaire. S'il est admis que Paris avait observé un certain suivisme sur la position américaine dans l'établissement de la liste noire, il est tout aussi évident que faire machine arrière comme l'a fait Washington serait perçu comme un affront pour Paris. Par conséquent, le département de Bernard Kouchner se trouve ainsi dans une position délicate parce qu'il parait plus évident que le motif sécuritaire n'est pas suffisamment valable pour justifier le maintien da la liste noire. D'autant plus que Paris fait maintenant figure d'exception. Ainsi, il n'est pas dit que Paris en fasse de même que les américains d'autant plus qu'elle n'entend pas faire ce «cadeau» à l'Algérie après que Paris ait engagé une bataille politique tous azimuts sans précédent sur le champ politique. Ainsi, la porte parole du mouvement des Indigènes de la République y voit là, ni plus ni moins, qu'«une pratique néocoloniale». Pour la pasionaria des indigènes, la France ne retirera pas sa liste noire parce qu'elle entend utiliser ce dossier à des fins politiques. «Cette affaire n'est évidemment pas motivée par des considérations sécuritaires. C'est une pression politique patente sur l'Algérie, c'est clair. Cela s'apparente à une forme d'ingérence et une provocation de plus en vue de maintenir la pression sur Alger», analyse-t-elle dans une déclaration au Midi Libre. M. C. La France et les Etats-Unis étaient les seules démocraties occidentales à avoir établi une liste des pays à risque incluant l'Algérie. Une décision qui a suscité le courroux d'Alger. Depuis, Washington joue l'apaisement. Des ballets diplomatiques incessants ont pris la direction d'Alger pour expliquer le bien fondé d'une décision motivée par des considérations sécuritaires et non pas à l'effet de fâcher Alger. Les Etats-Unis ont tout bonnement supprimé la liste noire. Exit la stigmatisation à travers l'origine. Désormais, la nouvelle décision américaine prévoit que tous les voyageurs, y compris américains, seront soumis aux mêmes conditions. Si les Etats-Unis ont opté finalement pour la sagesse, ce n'est pas le cas de la France qui, à la différence de la position américaine sur la question, utilise le prétexte sécuritaire pour exercer une forme de pression diplomatique sur Alger. C'est en substance l'avis de bon nombre d'observateurs. Interrogé par Le Midi Libre, le chercheur à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS-Paris), Barrah Mikail, dira qu'«il est absurde de pointer du doigt l'Algérie ou un autre pays. N'importe quelle personne peut opter pour un transit et frapper à un endroit ou un autre du monde. Au contraire, le fait de stigmatiser des pays de cette manière, ne tend qu'à augmenter le risque de voir les terroristes venir d'autres pays. Par ricochet, on donnerait l'impression d'être moins contrôlés, donc nous devenons nous-mêmes un pays vulnérable». Pour lui, «le risque demeure international. Si un pays se voit beaucoup plus surveillé que d'autres, rien n'empêchera un terroriste potentiel d'opter pour une autre destination». A l'image de l'affaire du diplomate Hasseni, l'affaire des moines de Tibhirine, le devoir de mémoire ou encore les récents dérapages verbaux de Kouchner sur la génération de 1962, l'affaire de la liste noire s'inscrit dans une litanie de dossiers qui continuent d'empoisonner les relations entre Alger et Paris. Récemment encore et après une période de relative accalmie, l'affaire Hasseni a ressurgi contre toute attente, alors que l'on croyait le dossier clos, à la faveur d'une décision de la justice française qui avait blanchi Hasseni. Mais, c'était sans compter sur les nouveaux rebondissements dans l'affaire. S'il est admis que Paris avait observé un certain suivisme sur la position américaine dans l'établissement de la liste noire, il est tout aussi évident que faire machine arrière comme l'a fait Washington serait perçu comme un affront pour Paris. Par conséquent, le département de Bernard Kouchner se trouve ainsi dans une position délicate parce qu'il parait plus évident que le motif sécuritaire n'est pas suffisamment valable pour justifier le maintien da la liste noire. D'autant plus que Paris fait maintenant figure d'exception. Ainsi, il n'est pas dit que Paris en fasse de même que les américains d'autant plus qu'elle n'entend pas faire ce «cadeau» à l'Algérie après que Paris ait engagé une bataille politique tous azimuts sans précédent sur le champ politique. Ainsi, la porte parole du mouvement des Indigènes de la République y voit là, ni plus ni moins, qu'«une pratique néocoloniale». Pour la pasionaria des indigènes, la France ne retirera pas sa liste noire parce qu'elle entend utiliser ce dossier à des fins politiques. «Cette affaire n'est évidemment pas motivée par des considérations sécuritaires. C'est une pression politique patente sur l'Algérie, c'est clair. Cela s'apparente à une forme d'ingérence et une provocation de plus en vue de maintenir la pression sur Alger», analyse-t-elle dans une déclaration au Midi Libre. M. C.