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Désaccord et nouvelle zone de turbulence
Relations Gouvernement-chefs d'entreprise
Publié dans Le Midi Libre le 26 - 04 - 2010

Nouvelles dispositions, nouvelles critiques et appréhensions. Entre le gouvernement et les opérateurs économiques nationaux, les relations sont une nouvelle fois entrées dans une zone de turbulence. En fait, c'est un cycle qui perdure depuis la promulgation de la loi de finances complémentaire 2009. Des critiques qui se sont estompées, certes, mais le patronat algérien représenté par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a vite fait de revenir à la charge en décochant des fléchettes et en critiquant à la fois la politique économique du gouvernement de manière générale et en particulier la nouvelle loi sur les importations en franchises et droits de douanes. Les membres du FCE se disent tout simplement «lésés» et lancent un cri d'alerte.
Nouvelles dispositions, nouvelles critiques et appréhensions. Entre le gouvernement et les opérateurs économiques nationaux, les relations sont une nouvelle fois entrées dans une zone de turbulence. En fait, c'est un cycle qui perdure depuis la promulgation de la loi de finances complémentaire 2009. Des critiques qui se sont estompées, certes, mais le patronat algérien représenté par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a vite fait de revenir à la charge en décochant des fléchettes et en critiquant à la fois la politique économique du gouvernement de manière générale et en particulier la nouvelle loi sur les importations en franchises et droits de douanes. Les membres du FCE se disent tout simplement «lésés» et lancent un cri d'alerte.
La situation est telle que les chefs d‘entreprise affiliés au FCE ont décidé de se concerter dans l‘espoir de trouver une issue à leurs « difficultés » qui seraient une menace réelle à la pérennité de la production nationale déjà très éprouvée par un environnement fait notamment de concurrence très rude.
L‘appel de «détresse»
Le communiqué final ayant sanctionné la réunion des chefs d‘entreprise parle en des termes crus de dommages que subissent les producteurs algériens qui sont encore une fois soumis à de multiples contraintes pour s‘approvisionner en matière première.
«Le FCE est assailli depuis quelques jours par des appels de détresse lancés par des chefs d‘entreprise suite à la mise en application immédiate des dispositions du décret n°10-89 du 10 mars 2010 fixant les modalités de suivi des importations en franchise de droits de douane», écrit le patronat.
Plus grave, le FCE évoque des blocages au niveau des ports où des importations ne sont toujours pas dédouanées.
«La situation devient de plus en plus préoccupante sur le terrain pour les producteurs dont les matières premières sont bloquées au port, dans l‘attente d‘une licence statistique dont la délivrance pourrait durer jusqu‘à un mois», lit-on dans le même document. C‘est donc un tableau noir que dresse le Forum des chefs d‘entreprise qui lance un appel aux responsables en vu de «supprimer» ces nouvelles dispositions.
Mais il est fort à parier, du moins dans la conjoncture actuelle, qu‘il est difficile sinon impossible qu‘une telle sollicitation trouve un écho favorable. Et pour cause, le gouvernement qui fait du renforcement du cadre juridique, pour limiter les importations, n‘entend pas céder et faire marche arrière dans sa nouvelle stratégie.
La facture des importations est des plus salées, avec un montant qui ne cesse de croître, rendant du coup, toutes prévisions aléatoires.
Il est donc urgent d‘agir pour stopper l‘hémorragie. Outre les importations de produits alimentaires dont une grande partie des besoins dépendent de l‘extérieur, l‘Algérie doit s‘équiper aussi de l‘étranger pour réaliser les grands projets lancés. A titre d‘exemple, les importations de services sont passées en quelques années de « 2 à 3 milliards de dollars à près de 11 milliards de dollars». Et sur ce point justement, les chefs d‘entreprise algériens si disent inquiets.
Le président du FCE indique que le gonflement exponentiel du budget d‘équipement de l‘Etat «ne profite que marginalement à l‘entreprise algérienne».
En ce sens que les dépenses d‘équipement public qui sont passées d‘un volume annuel de «453 milliards de dinars en 2002 à 2 814 milliards en 2009 ne produisent que peu de résultats en termes de croissance de l‘économie nationale».
Le rôle de l‘entreprise dans la réalisation de la valeur ajoutée est donc très infime et tout repose sur l‘intervention de l‘Etat pour maintenir un taux de croissance appréciable que le FMI prévoit pour cette année à 4%. Une performance qui ne se réalisera pas sans l‘investissement public, principal vecteur de cette croissance.
Ce qui fait dire au FCE que le régime actuel de la croissance est à revoir.
L‘avis des experts
L‘Algérie doit-elle indéfiniment attendre l‘arrivée des investissements directs étrangers qui se font, d‘ailleurs, de plus en plus désirer ?
Pour certains experts, la manne financière du pays provenant à 98% des hydrocarbures doit servir pour la relance de l‘économie.
A ce titre, rien ne pourra se faire sans les ressources de l‘Etat. Mieux encore, le lancement des projets touchant divers domaines est la voie à suivre. D‘abord pour rattraper les retards, faute de fonds dans les années quatre-vingt où la crise était multiforme. Les partisans de cette thèse (investissement public), estiment aussi que la stratégie du gouvernement sera payante car non seulement elle crée de l‘emploi, mais permet de relancer toute la machine économique.
Une vision loin d‘être partagée par d‘autres spécialistes qui sont plutôt favorables aux désengagements de l‘Etat dans le financement des projets. Présent à la rencontre organisée par le FCE, le professeur Bouzidi a tout simplement considéré que l‘injection d‘importantes sommes d‘argent ne produit pas les résultats escomptés. En d‘autres termes, l‘Etat ne reçoit pas le «retour sur l‘investissement». Le même expert pointe du doigt une autre carence ; la dépendance vis-à-vis des exportations des hydrocarbures. Pour lui, cette manne financière est une «ressource non renouvelable». L‘intervention de l‘Etat est jugé excessive et reste le premier investisseur avec 48% alors que l‘investissement privé ne représente que 15%.
D‘autres experts assimilent la stratégie du gouvernement en matière d‘investissement à un retour aux «protectionnisme de l‘Etat dans le domaine économique».
Mais l‘Algérie a-t-elle réellement le choix ? D‘aucuns estiment au contraire que la tendance actuelle dans la sphère économique mondiale est portée vers le renforcement du rôle de l‘Etat. Les pays développés ne se cachent plus derrière les principes du libéralisme économique et prennent comme option l‘investissement public. Les Etats-Unis et la France ne dérogent pas à la règle et annoncent des projets de grande envergure pour stimuler la croissance alors qu‘ils disposent d‘un tissu industriel privé des plus performants. Une forme de «protectionnisme» est même pratiquée pourtant dénoncée par ces mêmes pays au modèle libéral. La crise économique oblige, la solution est tout indiquée pour espérer un retour à la normale. Il ne reste au privé national que de se mettre au diapason et prendre une partie de son sous développement pour son compte.
Il doit opérer sa mue et sa mise à niveau pour devenir un acteur clé dans la croissance. Car ce secteur, tout comme l‘ensemble de l‘activité économique du pays, fonctionne grâce aux importations.
La nouvelle mesure sur les importations en franchises et droits de douanes montre, une nouvelle fois, l‘absence de concertation entre le gouvernement et les chefs d‘entreprise.
La situation est telle que les chefs d‘entreprise affiliés au FCE ont décidé de se concerter dans l‘espoir de trouver une issue à leurs « difficultés » qui seraient une menace réelle à la pérennité de la production nationale déjà très éprouvée par un environnement fait notamment de concurrence très rude.
L‘appel de «détresse»
Le communiqué final ayant sanctionné la réunion des chefs d‘entreprise parle en des termes crus de dommages que subissent les producteurs algériens qui sont encore une fois soumis à de multiples contraintes pour s‘approvisionner en matière première.
«Le FCE est assailli depuis quelques jours par des appels de détresse lancés par des chefs d‘entreprise suite à la mise en application immédiate des dispositions du décret n°10-89 du 10 mars 2010 fixant les modalités de suivi des importations en franchise de droits de douane», écrit le patronat.
Plus grave, le FCE évoque des blocages au niveau des ports où des importations ne sont toujours pas dédouanées.
«La situation devient de plus en plus préoccupante sur le terrain pour les producteurs dont les matières premières sont bloquées au port, dans l‘attente d‘une licence statistique dont la délivrance pourrait durer jusqu‘à un mois», lit-on dans le même document. C‘est donc un tableau noir que dresse le Forum des chefs d‘entreprise qui lance un appel aux responsables en vu de «supprimer» ces nouvelles dispositions.
Mais il est fort à parier, du moins dans la conjoncture actuelle, qu‘il est difficile sinon impossible qu‘une telle sollicitation trouve un écho favorable. Et pour cause, le gouvernement qui fait du renforcement du cadre juridique, pour limiter les importations, n‘entend pas céder et faire marche arrière dans sa nouvelle stratégie.
La facture des importations est des plus salées, avec un montant qui ne cesse de croître, rendant du coup, toutes prévisions aléatoires.
Il est donc urgent d‘agir pour stopper l‘hémorragie. Outre les importations de produits alimentaires dont une grande partie des besoins dépendent de l‘extérieur, l‘Algérie doit s‘équiper aussi de l‘étranger pour réaliser les grands projets lancés. A titre d‘exemple, les importations de services sont passées en quelques années de « 2 à 3 milliards de dollars à près de 11 milliards de dollars». Et sur ce point justement, les chefs d‘entreprise algériens si disent inquiets.
Le président du FCE indique que le gonflement exponentiel du budget d‘équipement de l‘Etat «ne profite que marginalement à l‘entreprise algérienne».
En ce sens que les dépenses d‘équipement public qui sont passées d‘un volume annuel de «453 milliards de dinars en 2002 à 2 814 milliards en 2009 ne produisent que peu de résultats en termes de croissance de l‘économie nationale».
Le rôle de l‘entreprise dans la réalisation de la valeur ajoutée est donc très infime et tout repose sur l‘intervention de l‘Etat pour maintenir un taux de croissance appréciable que le FMI prévoit pour cette année à 4%. Une performance qui ne se réalisera pas sans l‘investissement public, principal vecteur de cette croissance.
Ce qui fait dire au FCE que le régime actuel de la croissance est à revoir.
L‘avis des experts
L‘Algérie doit-elle indéfiniment attendre l‘arrivée des investissements directs étrangers qui se font, d‘ailleurs, de plus en plus désirer ?
Pour certains experts, la manne financière du pays provenant à 98% des hydrocarbures doit servir pour la relance de l‘économie.
A ce titre, rien ne pourra se faire sans les ressources de l‘Etat. Mieux encore, le lancement des projets touchant divers domaines est la voie à suivre. D‘abord pour rattraper les retards, faute de fonds dans les années quatre-vingt où la crise était multiforme. Les partisans de cette thèse (investissement public), estiment aussi que la stratégie du gouvernement sera payante car non seulement elle crée de l‘emploi, mais permet de relancer toute la machine économique.
Une vision loin d‘être partagée par d‘autres spécialistes qui sont plutôt favorables aux désengagements de l‘Etat dans le financement des projets. Présent à la rencontre organisée par le FCE, le professeur Bouzidi a tout simplement considéré que l‘injection d‘importantes sommes d‘argent ne produit pas les résultats escomptés. En d‘autres termes, l‘Etat ne reçoit pas le «retour sur l‘investissement». Le même expert pointe du doigt une autre carence ; la dépendance vis-à-vis des exportations des hydrocarbures. Pour lui, cette manne financière est une «ressource non renouvelable». L‘intervention de l‘Etat est jugé excessive et reste le premier investisseur avec 48% alors que l‘investissement privé ne représente que 15%.
D‘autres experts assimilent la stratégie du gouvernement en matière d‘investissement à un retour aux «protectionnisme de l‘Etat dans le domaine économique».
Mais l‘Algérie a-t-elle réellement le choix ? D‘aucuns estiment au contraire que la tendance actuelle dans la sphère économique mondiale est portée vers le renforcement du rôle de l‘Etat. Les pays développés ne se cachent plus derrière les principes du libéralisme économique et prennent comme option l‘investissement public. Les Etats-Unis et la France ne dérogent pas à la règle et annoncent des projets de grande envergure pour stimuler la croissance alors qu‘ils disposent d‘un tissu industriel privé des plus performants. Une forme de «protectionnisme» est même pratiquée pourtant dénoncée par ces mêmes pays au modèle libéral. La crise économique oblige, la solution est tout indiquée pour espérer un retour à la normale. Il ne reste au privé national que de se mettre au diapason et prendre une partie de son sous développement pour son compte.
Il doit opérer sa mue et sa mise à niveau pour devenir un acteur clé dans la croissance. Car ce secteur, tout comme l‘ensemble de l‘activité économique du pays, fonctionne grâce aux importations.
La nouvelle mesure sur les importations en franchises et droits de douanes montre, une nouvelle fois, l‘absence de concertation entre le gouvernement et les chefs d‘entreprise.


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