Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas publié la loi de finances complémentaire 2010 ? C'est la question qui taraude les esprits des opérateurs, des investisseurs ainsi que tous les acteurs composant les milieux économiques algériens et étrangers. Pour ces derniers, le retard de la publication qui, durant les années précédentes s'est toujours effectuée en juillet, suscite des appréhensions et prête à plusieurs lectures. Selon certains, la LFC n'a pas été examinée en Conseil des ministres. «Le retard pourrait trouver son origine dans des désaccords au sommet concernant le contenu de certaines mesures», nous affirment des opérateurs. Comme attendu, la LFC devrait contenir des mesures concernant les investissements nationaux et étrangers et devrait confirmer les nouvelles orientations économiques décidées par le gouvernement. Les acteurs économiques affirment ne disposer d'aucun délai pour se préparer ou ajuster leur stratégie. L'absence de concertation est déplorée par les opérateurs et autres acteurs économiques avant la promulgation des textes de lois qui souvent suscitent le mécontentement, engendrent des problèmes d'accès à l'information. Nous avons appris que des cabinets de conseil étrangers implantés en Algérie ont déjà alerté leurs clients sur certaines mesures jugées défavorables aux investisseurs étrangers, notamment celles relatives au renforcement de la loi dite 49/51 et le droit de préemption de l'Etat et des entreprises publiques sur les entreprises à capitaux étrangers. Des institutions économiques à l'instar de la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française a prévu d'ores et déjà des séminaires à Paris sur les dispositions de la LFC 2010. «La concertation est nécessaire pour aplanir les divergences» «La communication fait défaut en dépit des efforts et des résultats probants obtenus en matière économique», nous a affirmé hier M. Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) pour qui la communication et la concertation sont source de progrès et de réussite. Questionné à propos du retard relatif à la promulgation de la LFC, ce dernier devait affirmer ne point connaître le contenu mais devait mettre l'accent sur le fait que «les opérateurs n'ont pas été sollicités concernant la LFC». Abondant sur le sujet de la LFC, ce dernier devait relever «la récurrence de cette loi qui, normalement, devrait être promulguée à titre exceptionnel pour compléter la loi de finances annuelle». Quant au retard, il indiquera que «cette situation prête à confusion et peut produire des bouleversements dans les stratégies élaborées par les opérateurs». Il a insisté sur la «nécessité d'une concertation entre les opérateurs et le gouvernement avant la promulgation de la loi de finances mais également avant la promulgation de la loi complémentaire LFC».