Les signes d'une reprise de la demande mondiale de gaz pourraient tarder à se manifester. Pourtant les pays producteurs tablent sur une demande plus forte pour stabiliser les prix. Il faut dire que les éléments régulateurs du marché ne sont pas en faveur de ces pays, appelés à batailler davantage pour faire inverser la tendance. Les signes d'une reprise de la demande mondiale de gaz pourraient tarder à se manifester. Pourtant les pays producteurs tablent sur une demande plus forte pour stabiliser les prix. Il faut dire que les éléments régulateurs du marché ne sont pas en faveur de ces pays, appelés à batailler davantage pour faire inverser la tendance. Il y a trop de gaz sur le marché, tout le monde en convient, mais faire baisser la production, semble ne pas être la préoccupation de tous les membres du Forum des pays producteurs de gaz. En organisant à Oran la 16e conférence du GNL, perturbée par des conditions climatiques, l'Algérie a tout fait pour arriver à un consensus sur cette question. Car il y va de l'intérêt des pays du FPEG qui détiennent 73% des réserves mondiales de gaz. La conférence, il faut le dire, a été marquée par d'âpres négociations entre les quatre premiers producteurs mondiaux de GNL dont les visions et certains objectifs se sont avérés diamétralement opposés. La baisse des prix, la hantise de l'Algérie L'interrogation subsiste encore : pourquoi y a-t-il eu divergence autour de la baisse de la production, seul moyen pour espérer une hausse des prix ? Cette question ou plutôt préoccupation, n'est pourtant pas celle de l'Algérie à elle seule. Le Qatar tout comme la Russie sont des grands exportateurs de gaz mais ils se sont montrés frileux à l'idée de diminuer le surplus de production et ce, même si la situation du marché -inondé par des quantités importantes de gaz- est inquiétante, ce qui est une réelle menace sur les revenus de ces pays d'autant que la dégringolade des prix du gaz n'est pas près de s'estomper. Comme argument le Qatar, deuxième producteur mondial, a souligné que les compagnies activant dans le domaine du gaz sont privées. Ce qui signifie que l'Etat n'a aucun regard sur la quantité de production, encore moins d'imposer une réduction. Mais est-ce suffisant pour faire abstraction d'une question aussi importante ? Le marché spot, où les prix sont libres, est certes difficilement maitrisable, mais l'intervention des états dans les contras pourrait avoir des incidences positives sur les prix. Ce qui n'est pas l'avis également de la Russie qui était, il n'y a pas si longtemps, un des fervents défenseurs de l'idée de création d'une Opep du gaz. La réticence des russes, s'explique, selon les experts, par l'amélioration des relations avec les américains. Avec les niveaux de production et du Qatar et de la Russie, aucune décision ne pourrait être prise sans leur association. Mais leur «veto» peut coûter cher au 11 pays du FPEG. Seules satisfactions pour ces derniers, d'abord l'élaboration d'une stratégie de l'organisation pour les cinq prochaines années dont les contours ne sont pas encore bien définis. Aussi, il y a cette décision consistant à «indexer le prix du gaz naturel liquéfié sur celui du pétrole». Mais selon, les experts, l'aboutissement d'une telle décision prendra encore du temps. Mais le plus inquiétant pour le marché du gaz, est cette concurrence qui ne dit pas son mot au sein même des pays exportateurs. En l'absence d'une organisation qui régule la production, chaque pays dispose de sa propre stratégie en vue de développer ses capacités de production. Toutefois, la situation actuelle du marché ne prête guère à l'optimisme et ce sont de gros investissements qui pourraient partir en fumée. La quête de nouvelles parts de marchés ne se fait pas sans la réalisation de nouvelles installations, ce qui est souvent très couteux. Sonatrach, à titre d'exemple, détient, grâce à ses investissements, des volumes «d'au moins 10 milliards de mètres cubes de Gnl par an». Mais leur placement pose problème car les prix sont bas pour espérer un retour sur l'investissement. Mais plus grave encore, les deux géants que sont la Russie et le Qatar ont montré des intentions d'augmenter leurs investissements, ce qui n'est pas pour arranger ou redresser la situation. Ainsi, suivant les termes d'un accord signé à Oran, le Qatar investira dans l'exploitation d'un gisement en Russie. Beaucoup s'interrogent, en tout cas, sur l'opportunité d'une telle action au moment où toutes les prévisions parlent d'une baisse de la demande mondiale de gaz pour au moins les cinq prochaines années. A court terme, il sera donc difficile de stabiliser les prix car l'offre dépassera toujours la demande. L'Opep du gaz, un projet mort-né ? Les positions de la Russie sur la création de l'Opep de gaz sur le modèle de l'Opep du pétrole, ne sont plus celles d'il y a deux ou trois ans. A l'époque, les responsables russes étaient des fervents défenseurs de cette idée dont l'objectif est d'aligner le marché du gaz sur celui du pétrole. Plusieurs pays ont pourtant adhéré comme l'Iran, le Venezuela et l'Algérie après des mois de réticence. La question qui revenait assez souvent lors des différentes visites des ministres de l'Energie des pays du Fpeg, semble ne plus être d'actualité ces derniers jours. La Russie ne mène plus le forcing pour concrétiser ce projet. Certains experts sont formels, le changement de cap des russes est dû en partie aux relations jugées «bonnes» avec les américains, un des premiers consommateurs de gaz au monde. Si c'est le cas, il s'agirait de considérations politiques ayant pris le dessus sur les intérêts économiques des pays producteurs. D'autre part, le développement du marché «spot», véritable frein à la vente de gaz sous contrat, est un autre élément qui compliquerait la réalisation de ce projet lancé par la Russie. Il faut dire que la rigidité du marché gazier, dont les ventes s'effectuent généralement via des contrats à long terme et par des gazoducs, rend peu utile une telle organisation. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a souligné à ce propos, que «la création d'une telle organisation sera très compliquée car tant l'Algérie, la Russie que le Qatar sont signataires de contrats à long terme. Certains pays, dont l'Algérie, revendiquent la fin des contrats gaziers à long terme et militent pour des contrats de court et moyen termes, pour pouvoir adapter le prix du gaz à la demande du marché». La situation actuelle du marché et les relations entre les pays producteurs où chacun fait cavalier seul, rendent encore la tâche plus difficile pour les pays qui maintiennent l'idée de création d'une Opep de gaz. Si les choses n'évoluent pas dans le sens souhaité par certains pays du Fpeg, comme l'Algérie qui continuera à batailler pour une meilleure régulation du marché, c'est toute l'industrie du gaz qui subira des retombées négatives. Les recettes seront moindres pour ces pays qui n'ont que les énergies fossiles comme ressources financières. A moins que la reprise de la demande, annoncée à partir de 2014, soit effective. Quant au projet de création d'une Opep du gaz, tout porte à croire qu'il sera relégué aux calendes grecques. Il y a trop de gaz sur le marché, tout le monde en convient, mais faire baisser la production, semble ne pas être la préoccupation de tous les membres du Forum des pays producteurs de gaz. En organisant à Oran la 16e conférence du GNL, perturbée par des conditions climatiques, l'Algérie a tout fait pour arriver à un consensus sur cette question. Car il y va de l'intérêt des pays du FPEG qui détiennent 73% des réserves mondiales de gaz. La conférence, il faut le dire, a été marquée par d'âpres négociations entre les quatre premiers producteurs mondiaux de GNL dont les visions et certains objectifs se sont avérés diamétralement opposés. La baisse des prix, la hantise de l'Algérie L'interrogation subsiste encore : pourquoi y a-t-il eu divergence autour de la baisse de la production, seul moyen pour espérer une hausse des prix ? Cette question ou plutôt préoccupation, n'est pourtant pas celle de l'Algérie à elle seule. Le Qatar tout comme la Russie sont des grands exportateurs de gaz mais ils se sont montrés frileux à l'idée de diminuer le surplus de production et ce, même si la situation du marché -inondé par des quantités importantes de gaz- est inquiétante, ce qui est une réelle menace sur les revenus de ces pays d'autant que la dégringolade des prix du gaz n'est pas près de s'estomper. Comme argument le Qatar, deuxième producteur mondial, a souligné que les compagnies activant dans le domaine du gaz sont privées. Ce qui signifie que l'Etat n'a aucun regard sur la quantité de production, encore moins d'imposer une réduction. Mais est-ce suffisant pour faire abstraction d'une question aussi importante ? Le marché spot, où les prix sont libres, est certes difficilement maitrisable, mais l'intervention des états dans les contras pourrait avoir des incidences positives sur les prix. Ce qui n'est pas l'avis également de la Russie qui était, il n'y a pas si longtemps, un des fervents défenseurs de l'idée de création d'une Opep du gaz. La réticence des russes, s'explique, selon les experts, par l'amélioration des relations avec les américains. Avec les niveaux de production et du Qatar et de la Russie, aucune décision ne pourrait être prise sans leur association. Mais leur «veto» peut coûter cher au 11 pays du FPEG. Seules satisfactions pour ces derniers, d'abord l'élaboration d'une stratégie de l'organisation pour les cinq prochaines années dont les contours ne sont pas encore bien définis. Aussi, il y a cette décision consistant à «indexer le prix du gaz naturel liquéfié sur celui du pétrole». Mais selon, les experts, l'aboutissement d'une telle décision prendra encore du temps. Mais le plus inquiétant pour le marché du gaz, est cette concurrence qui ne dit pas son mot au sein même des pays exportateurs. En l'absence d'une organisation qui régule la production, chaque pays dispose de sa propre stratégie en vue de développer ses capacités de production. Toutefois, la situation actuelle du marché ne prête guère à l'optimisme et ce sont de gros investissements qui pourraient partir en fumée. La quête de nouvelles parts de marchés ne se fait pas sans la réalisation de nouvelles installations, ce qui est souvent très couteux. Sonatrach, à titre d'exemple, détient, grâce à ses investissements, des volumes «d'au moins 10 milliards de mètres cubes de Gnl par an». Mais leur placement pose problème car les prix sont bas pour espérer un retour sur l'investissement. Mais plus grave encore, les deux géants que sont la Russie et le Qatar ont montré des intentions d'augmenter leurs investissements, ce qui n'est pas pour arranger ou redresser la situation. Ainsi, suivant les termes d'un accord signé à Oran, le Qatar investira dans l'exploitation d'un gisement en Russie. Beaucoup s'interrogent, en tout cas, sur l'opportunité d'une telle action au moment où toutes les prévisions parlent d'une baisse de la demande mondiale de gaz pour au moins les cinq prochaines années. A court terme, il sera donc difficile de stabiliser les prix car l'offre dépassera toujours la demande. L'Opep du gaz, un projet mort-né ? Les positions de la Russie sur la création de l'Opep de gaz sur le modèle de l'Opep du pétrole, ne sont plus celles d'il y a deux ou trois ans. A l'époque, les responsables russes étaient des fervents défenseurs de cette idée dont l'objectif est d'aligner le marché du gaz sur celui du pétrole. Plusieurs pays ont pourtant adhéré comme l'Iran, le Venezuela et l'Algérie après des mois de réticence. La question qui revenait assez souvent lors des différentes visites des ministres de l'Energie des pays du Fpeg, semble ne plus être d'actualité ces derniers jours. La Russie ne mène plus le forcing pour concrétiser ce projet. Certains experts sont formels, le changement de cap des russes est dû en partie aux relations jugées «bonnes» avec les américains, un des premiers consommateurs de gaz au monde. Si c'est le cas, il s'agirait de considérations politiques ayant pris le dessus sur les intérêts économiques des pays producteurs. D'autre part, le développement du marché «spot», véritable frein à la vente de gaz sous contrat, est un autre élément qui compliquerait la réalisation de ce projet lancé par la Russie. Il faut dire que la rigidité du marché gazier, dont les ventes s'effectuent généralement via des contrats à long terme et par des gazoducs, rend peu utile une telle organisation. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a souligné à ce propos, que «la création d'une telle organisation sera très compliquée car tant l'Algérie, la Russie que le Qatar sont signataires de contrats à long terme. Certains pays, dont l'Algérie, revendiquent la fin des contrats gaziers à long terme et militent pour des contrats de court et moyen termes, pour pouvoir adapter le prix du gaz à la demande du marché». La situation actuelle du marché et les relations entre les pays producteurs où chacun fait cavalier seul, rendent encore la tâche plus difficile pour les pays qui maintiennent l'idée de création d'une Opep de gaz. Si les choses n'évoluent pas dans le sens souhaité par certains pays du Fpeg, comme l'Algérie qui continuera à batailler pour une meilleure régulation du marché, c'est toute l'industrie du gaz qui subira des retombées négatives. Les recettes seront moindres pour ces pays qui n'ont que les énergies fossiles comme ressources financières. A moins que la reprise de la demande, annoncée à partir de 2014, soit effective. Quant au projet de création d'une Opep du gaz, tout porte à croire qu'il sera relégué aux calendes grecques.