Plus de 20 mille personnes, selon la police, se sont recueillies au cours du week-end devant la dépouille de Saramago, exposée à la mairie de Lisbonne: des personnalités mais surtout des anonymes, dont beaucoup confessaient n'avoir "jamais lu ses livres" mais pleurer la mort du "défenseur des sans-voix". Plus de 20 mille personnes, selon la police, se sont recueillies au cours du week-end devant la dépouille de Saramago, exposée à la mairie de Lisbonne: des personnalités mais surtout des anonymes, dont beaucoup confessaient n'avoir "jamais lu ses livres" mais pleurer la mort du "défenseur des sans-voix". Le Portugal, patrie du Nobel de littérature José Saramago, décédé vendredi dernier à 87 ans sur l'île espagnole de Lanzarote, a rendu hier dimanche un ultime hommage à son fils rebelle qui avait choisi l'exil en 1993 après le scandale provoqué par un de ses romans. Dix-sept ans après, la mort de cet écrivain révolté, qui se définissait lui-même comme un "communiste libertaire", a suscité une grande émotion populaire au Portugal, où un deuil national de deux jours avait été décrété en l'honneur de l'unique auteur lusophone à avoir reçu le Nobel, en 1998. Plus de 20 mille personnes, selon la police, se sont recueillies au cours du week-end devant la dépouille de Saramago, exposée à la mairie de Lisbonne: des personnalités mais surtout des anonymes, dont beaucoup confessaient n'avoir "jamais lu ses livres" mais pleurer la mort du "défenseur des sans-voix". "Merci à toi, l'ouvrier des mots qui t'es mis au service des plus humbles", pouvait-on lire sur le livre d'or ouvert en la chapelle ardente, où de nombreuses personnes arboraient un œillet rouge, symbole de la révolution qui mit fin à la dictature le 25 avril 1974. Dans la foule, beaucoup déploraient l'absence aux cérémonies du chef de l'Etat Anibal Cavaco Silva, en vacances aux Açores. "Le président aurait dû être là, Saramago méritait ça", tempêtait un quinquagénaire, tandis qu'une dame âgée observait en souriant: "Ça ne m'étonne pas ! De toutes façons, Saramago ne l'aimait pas..." Catholique de droite, M. Cavaco Silva était Premier ministre en 1993 quand le gouvernement portugais avait mis son veto à la candidature de Saramago à un prix littéraire, jugeant que son roman "L'Evangile selon Jésus Christ" portait atteinte au "patrimoine religieux" national. Furieux, s'estimant victime de "censure", Saramago avait quitté son pays pour s'installer aux Canaries, où il vécut jusqu'à sa mort. Hier, lors d'un hommage officiel en présence du Premier ministre socialiste José Socrates, tous les intervenants ont rendu hommage à l'écrivain mais aussi à l'homme de convictions qui "questionnait le Portugal et le monde, l'individu et la société", selon les termes de la ministre de la Culture, Gabriela Canavilhas. "Il aurait pu être seulement le plus grand écrivain portugais. Il a été beaucoup plus: un homme qui croyait aux hommes", a estimé Jeronimo de Sousa, dirigeant du Parti communiste auquel Saramago était fidèle depuis 1969. "Il a rêvé d'une terre libre, libre de l'oppression, de la misère et des persécutions. Il a rêvé d'un monde où les forts seraient plus justes et les justes plus forts", a aussi rappelé la vice-présidente du gouvernement socialiste espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega. A l'issue de la cérémonie, la levée du cercueil, recouvert du drapeau portugais, a été saluée par de longues acclamations. "Obrigado, obrigado!" (merci, merci!), criaient des centaines de personnes, certaines en larmes, d'autres le poing levé. Les applaudissements se sont ensuite poursuivis au cimetière, où l'écrivain a été incinéré, tandis que s'élevait dans l'assistance un slogan en forme de promesse: "Saramago, a luta continua!" Auteur d'une trentaine d'œuvres, romans mais aussi poésie, essais et pièces de théâtre, José Saramago disait "écrire pour comprendre" un monde qu'il dépeignait comme "le siège de l'enfer". Provocateur, il avait encore fait scandale l'an dernier en qualifiant la bible de "manuel de mauvaises mœurs" lors de la présentation de son dernier roman "Caïn". Hier, en guise d'oraison funèbre, L'Osservatore Romano, organe officiel du Vatican, publiait une violente critique de l'écrivain qualifié de "populiste extrémiste" et "idéologue anti-religieux", démontrant ainsi, relevait le quotidien Publico, que le Nobel portugais n'a "pas été pardonné". Le Portugal, patrie du Nobel de littérature José Saramago, décédé vendredi dernier à 87 ans sur l'île espagnole de Lanzarote, a rendu hier dimanche un ultime hommage à son fils rebelle qui avait choisi l'exil en 1993 après le scandale provoqué par un de ses romans. Dix-sept ans après, la mort de cet écrivain révolté, qui se définissait lui-même comme un "communiste libertaire", a suscité une grande émotion populaire au Portugal, où un deuil national de deux jours avait été décrété en l'honneur de l'unique auteur lusophone à avoir reçu le Nobel, en 1998. Plus de 20 mille personnes, selon la police, se sont recueillies au cours du week-end devant la dépouille de Saramago, exposée à la mairie de Lisbonne: des personnalités mais surtout des anonymes, dont beaucoup confessaient n'avoir "jamais lu ses livres" mais pleurer la mort du "défenseur des sans-voix". "Merci à toi, l'ouvrier des mots qui t'es mis au service des plus humbles", pouvait-on lire sur le livre d'or ouvert en la chapelle ardente, où de nombreuses personnes arboraient un œillet rouge, symbole de la révolution qui mit fin à la dictature le 25 avril 1974. Dans la foule, beaucoup déploraient l'absence aux cérémonies du chef de l'Etat Anibal Cavaco Silva, en vacances aux Açores. "Le président aurait dû être là, Saramago méritait ça", tempêtait un quinquagénaire, tandis qu'une dame âgée observait en souriant: "Ça ne m'étonne pas ! De toutes façons, Saramago ne l'aimait pas..." Catholique de droite, M. Cavaco Silva était Premier ministre en 1993 quand le gouvernement portugais avait mis son veto à la candidature de Saramago à un prix littéraire, jugeant que son roman "L'Evangile selon Jésus Christ" portait atteinte au "patrimoine religieux" national. Furieux, s'estimant victime de "censure", Saramago avait quitté son pays pour s'installer aux Canaries, où il vécut jusqu'à sa mort. Hier, lors d'un hommage officiel en présence du Premier ministre socialiste José Socrates, tous les intervenants ont rendu hommage à l'écrivain mais aussi à l'homme de convictions qui "questionnait le Portugal et le monde, l'individu et la société", selon les termes de la ministre de la Culture, Gabriela Canavilhas. "Il aurait pu être seulement le plus grand écrivain portugais. Il a été beaucoup plus: un homme qui croyait aux hommes", a estimé Jeronimo de Sousa, dirigeant du Parti communiste auquel Saramago était fidèle depuis 1969. "Il a rêvé d'une terre libre, libre de l'oppression, de la misère et des persécutions. Il a rêvé d'un monde où les forts seraient plus justes et les justes plus forts", a aussi rappelé la vice-présidente du gouvernement socialiste espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega. A l'issue de la cérémonie, la levée du cercueil, recouvert du drapeau portugais, a été saluée par de longues acclamations. "Obrigado, obrigado!" (merci, merci!), criaient des centaines de personnes, certaines en larmes, d'autres le poing levé. Les applaudissements se sont ensuite poursuivis au cimetière, où l'écrivain a été incinéré, tandis que s'élevait dans l'assistance un slogan en forme de promesse: "Saramago, a luta continua!" Auteur d'une trentaine d'œuvres, romans mais aussi poésie, essais et pièces de théâtre, José Saramago disait "écrire pour comprendre" un monde qu'il dépeignait comme "le siège de l'enfer". Provocateur, il avait encore fait scandale l'an dernier en qualifiant la bible de "manuel de mauvaises mœurs" lors de la présentation de son dernier roman "Caïn". Hier, en guise d'oraison funèbre, L'Osservatore Romano, organe officiel du Vatican, publiait une violente critique de l'écrivain qualifié de "populiste extrémiste" et "idéologue anti-religieux", démontrant ainsi, relevait le quotidien Publico, que le Nobel portugais n'a "pas été pardonné".