L'accord sur la défense antimissile entre Israël et les Etats-Unis, signé le 27 septembre à Washington, intervient à un moment opportun pour l'Etat juif. S'il ne constitue pas une réponse directe à la rude confrontation diplomatique qui vient d'opposer Israël à la Russie à propos de la vente de missiles de croisière russes à la Syrie, il rappelle que les Etats-Unis ne laisseront pas leur allié israélien pâtir d'un quelconque déséquilibre stratégique. L'accord sur la défense antimissile entre Israël et les Etats-Unis, signé le 27 septembre à Washington, intervient à un moment opportun pour l'Etat juif. S'il ne constitue pas une réponse directe à la rude confrontation diplomatique qui vient d'opposer Israël à la Russie à propos de la vente de missiles de croisière russes à la Syrie, il rappelle que les Etats-Unis ne laisseront pas leur allié israélien pâtir d'un quelconque déséquilibre stratégique. L'accord porte sur le développement en commun, par les sociétés Raytheon (américaine) et Rafael (israélienne), du système de défense antimissile David's Sling (la "fronde de David") destiné à l'interception de missiles de moyenne et longue portée (70 à 250 kilomètres), y compris des missiles de croisière. Pour Israël, il s'agit d'une parade face à la menace potentielle de missiles tirés du Sud-Liban par le Hezbollah, voire de Gaza, par le Hamas. Les dirigeants israéliens ont vu une confirmation de leur craintes dans la décision de Moscou, confirmée en septembre, de livrer à Damas des missiles de croisière P-800 Yakhont. L'administration américaine et le gouvernement israélien ont multiplié les démarches auprès de la Russie pour qu'elle renonce à cette vente, en mettant en avant le risque de voir ce système d'armes extrêmement perfectionné tomber aux mains du Hezbollah. Protection du port de Tartous Le Yakhont est un missile de croisière supersonique d'une portée de 300 km capable d'emporter une charge de 200 kg. S'il s'agit sans doute d'assurer la protection du port syrien de Tartous, c'est-à-dire la base navale russe que celui-ci abrite, le déploiement du Yakhont dans la région rappelle à Israël un fâcheux précédent. Pendant la seconde guerre du Liban, le 14 juillet 2006, la corvette antimissile israélienne Hanit avait été touchée par un missile C-802 chinois tiré par le Hezbollah, acheté à la Chine par l'Iran pour être ensuite discrètement acheminé au Sud-Liban. Les autorités israéliennes ont rappelé cet épisode aux Russes, et souligné que lors de ce conflit, les combattants du Hezbollah ont utilisé des missiles antichars Kornet livrés par la Russie à la Syrie. La Russie a apparemment entendu les demandes insistantes, tant d'Israël que des Etats-Unis, s'agissant des missiles S-300 qu'elle devait livrer à l'Iran : le 22 septembre, le président russe Dmitri Medvedev a signé un décret interdisant cette vente de missiles destinés à protéger des sites stratégiques, en application des sanctions contre Téhéran décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies. La Syrie, alliée des Russes Mais outre le souci de renforcer son industrie de l'armement, Moscou considère le régime laïc syrien comme un allié précieux dans un environnement régional gagné par le fondamentalisme musulman. En Israël, le camouflet russe a été durement ressenti, à tel point que des rumeurs ont fait état de mesures de rétorsion, comme la décision de vendre d'importants matériels militaires israéliens à la Géorgie, voire d'annuler un contrat de vente de drones géants israéliens Eitan à la Russie. Or, ce dernier s'inscrit dans le cadre du premier accord de coopération militaire russo-israélien, qui a été signé le 6 septembre à Moscou, et il n'est pas question d'y renoncer. "Israël s'inquiète d'autant plus des livraisons militaires russes à la Syrie que les Etats-Unis viennent de conclure un gigantesque contrat d'armement avec l'Arabie saoudite, estimé à 60 milliards de dollars (44 milliards d'euros), portant notamment sur la livraison de chasseurs F-15 et d'hélicoptères de combat Apache et Black Hawk à Riyad. Les explications de Washington à ce sujet ressemblent fort à celles des Russes vis-à-vis de Damas : l'Arabie saoudite est le meilleur client de l'industrie d'armement américaine, devant Israël. Washington a cependant le souci de maintenir la suprématie militaire de l'Etat juif dans la région, c'est ce qui explique l'accord en cours de finalisation qui permettra à Israël d'acheter une vingtaine de chasseurs-bombardiers américains multirôle F-35 (JSF), et aussi ce récent accord sur la défense antimissile. Mais rien de tout cela ne participe à l'objectif de ralentir la course aux armements au Proche-Orient. L'accord porte sur le développement en commun, par les sociétés Raytheon (américaine) et Rafael (israélienne), du système de défense antimissile David's Sling (la "fronde de David") destiné à l'interception de missiles de moyenne et longue portée (70 à 250 kilomètres), y compris des missiles de croisière. Pour Israël, il s'agit d'une parade face à la menace potentielle de missiles tirés du Sud-Liban par le Hezbollah, voire de Gaza, par le Hamas. Les dirigeants israéliens ont vu une confirmation de leur craintes dans la décision de Moscou, confirmée en septembre, de livrer à Damas des missiles de croisière P-800 Yakhont. L'administration américaine et le gouvernement israélien ont multiplié les démarches auprès de la Russie pour qu'elle renonce à cette vente, en mettant en avant le risque de voir ce système d'armes extrêmement perfectionné tomber aux mains du Hezbollah. Protection du port de Tartous Le Yakhont est un missile de croisière supersonique d'une portée de 300 km capable d'emporter une charge de 200 kg. S'il s'agit sans doute d'assurer la protection du port syrien de Tartous, c'est-à-dire la base navale russe que celui-ci abrite, le déploiement du Yakhont dans la région rappelle à Israël un fâcheux précédent. Pendant la seconde guerre du Liban, le 14 juillet 2006, la corvette antimissile israélienne Hanit avait été touchée par un missile C-802 chinois tiré par le Hezbollah, acheté à la Chine par l'Iran pour être ensuite discrètement acheminé au Sud-Liban. Les autorités israéliennes ont rappelé cet épisode aux Russes, et souligné que lors de ce conflit, les combattants du Hezbollah ont utilisé des missiles antichars Kornet livrés par la Russie à la Syrie. La Russie a apparemment entendu les demandes insistantes, tant d'Israël que des Etats-Unis, s'agissant des missiles S-300 qu'elle devait livrer à l'Iran : le 22 septembre, le président russe Dmitri Medvedev a signé un décret interdisant cette vente de missiles destinés à protéger des sites stratégiques, en application des sanctions contre Téhéran décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies. La Syrie, alliée des Russes Mais outre le souci de renforcer son industrie de l'armement, Moscou considère le régime laïc syrien comme un allié précieux dans un environnement régional gagné par le fondamentalisme musulman. En Israël, le camouflet russe a été durement ressenti, à tel point que des rumeurs ont fait état de mesures de rétorsion, comme la décision de vendre d'importants matériels militaires israéliens à la Géorgie, voire d'annuler un contrat de vente de drones géants israéliens Eitan à la Russie. Or, ce dernier s'inscrit dans le cadre du premier accord de coopération militaire russo-israélien, qui a été signé le 6 septembre à Moscou, et il n'est pas question d'y renoncer. "Israël s'inquiète d'autant plus des livraisons militaires russes à la Syrie que les Etats-Unis viennent de conclure un gigantesque contrat d'armement avec l'Arabie saoudite, estimé à 60 milliards de dollars (44 milliards d'euros), portant notamment sur la livraison de chasseurs F-15 et d'hélicoptères de combat Apache et Black Hawk à Riyad. Les explications de Washington à ce sujet ressemblent fort à celles des Russes vis-à-vis de Damas : l'Arabie saoudite est le meilleur client de l'industrie d'armement américaine, devant Israël. Washington a cependant le souci de maintenir la suprématie militaire de l'Etat juif dans la région, c'est ce qui explique l'accord en cours de finalisation qui permettra à Israël d'acheter une vingtaine de chasseurs-bombardiers américains multirôle F-35 (JSF), et aussi ce récent accord sur la défense antimissile. Mais rien de tout cela ne participe à l'objectif de ralentir la course aux armements au Proche-Orient.