Certainement un salon du livre est l'endroit où vous avez le plus de chance de croiser des écrivains et des poètes, pas seulement dans ces moments où ils sont sollicités pour les ventes-dédicaces et les conférences, mais aussi dans ces moments où ils se transforment en simples clients se fondant dans la foule pour faire leurs emplettes comme tout le monde. Certainement un salon du livre est l'endroit où vous avez le plus de chance de croiser des écrivains et des poètes, pas seulement dans ces moments où ils sont sollicités pour les ventes-dédicaces et les conférences, mais aussi dans ces moments où ils se transforment en simples clients se fondant dans la foule pour faire leurs emplettes comme tout le monde. Au gré d'une balade dans les allées du salon, nous avons rencontré quelques uns de ces hommes de lettres tout aussi occupés à faire leurs achats que le commun des mortels. D'une allure encore jeune, Merzak Begtache, écrivain bilingue et animateur d'une chronique littéraire en français dans le quotidien El Watan, déborde visiblement d'enthousiasme. Même s'il figure parmi les personnalités devant participer au programme d'animation culturelle du Sila, sa présence ce jour-là n'avait pas de lien avec ces activités officielles. Quelles sont les préférences des écrivains en termes d'édition, que lisent-ils ? D'emblée Begtache avoue sa prédilection pour la maison d'édition française Gallimard où il vient « faire ses emplettes pour une année ». « Je lis nous dira-t-il des ouvrages de littérature, de linguistique, de philosophie, des romans et des essais ». Merzak Begtache vient de publier un nouveau roman en arabe sous le titre « Raqset 'ala al-hawa' att-alq » (Danse en plein air) chez la maison d'édition libanaise al-Adhab qui selon lui est « la plus grande maison d'édition dans le monde arabe ». Il projette de proposer sa propre traduction de son nouveau roman à une maison d'édition française pour peu qu'elle en accepte le principe. Begtache est venu aussi pour rendre visite au stand de son éditeur. « Autrement je suis curieux de tous les détails, J'attends que le salon fasse le plein pour voir comment ça va se passer, comment les gens se tiennent pour lire et acheter un livre » poursuit-il. « En tant qu'écrivain on ne peut pas écrire sans lire, une œuvre, qui plus est de fiction est la résultante de la somme de toutes les lectures » nous dit Brahim Tazaghart, écrivain en tamazight. Il nous fait part de son intérêt pour Kundra dont il cherche à acquérir les œuvres. Et d'ajouter « au-delà de la lecture, on va au salon pour découvrir ce que font les autres, parce que nous ne sommes pas le centre de l'univers, nous sommes une partie dans un tout, on vient découvrir ce qu'écrivent les autres, les nouveautés, un simple titre, un résumé, une discussion avec un lecteur ajoute-t-il peut même constituer une source d'inspiration pour un écrivain ». Brahim Tazaghart, est revenu à son sujet de prédilection de ces derniers mois : l'Irak. On se souvient qu'il avait commis un papier ramassant ses notes de voyage dans ce pays sous le titre « Un Amazigh à Baghdad ». Invité par des poètes et écrivains irakiens, l'auteur de « Salas d Nuja » y avait répondu favorablement et donné une conférence en tamazight. « Je suis en train de relire actuellement « Ighil d ufru » (La force et l'issue) de Salem Zenia, Zimu et « Id d was » (Le jour et la nuit) de Amar Mezdad, parce qu'il vient d'être réédité à compte d'auteur. Brahim Tazaghart qui est aussi à la tête de la maison d'édition Tira reconnait qu' « il y a une lecture professionnelle liée à son métier d'éditeur d'ouvrages en berbère et une lecture personnelle qui intéresse sa vie d'écrivain ». On est, ajoute-t-il, obligé de le faire. Il réfléchit puis il lâche amèrement « la visibilité du livre amazigh est sujette à caution dans ce salon du livre, et vous savez qu'en tant qu'écrivain votre destin est lié à la l'existence de ce livre ». « Je me préoccupe poursuit Tazaghart de la présence du livre amazigh dans un salon international et de la place qu'il occupe, mais force est de constater que sa présence est très minime par rapport à ce qui se fait dans le monde, on ne peut pas dire qu'il occupe une place appréciable, il n'y que deux stands qui sont dédiés à cette langue, même les Marocains qui possèdent une édition dans cette langue éprouvent de la frilosité à venir par ici pour y exposer leurs ouvrages » regrette-il. Et de s'en prendre aux organisateurs du Sila « dont le programme ne fait aucune allusion au livre amazigh ». Pour Arezki Ferrad, écrivain arabophone et chercheur en histoire « quelles que que soient les insuffisances que peut comporter un salon, on est dans la bonne direction ». Selon lui « les insuffisances il y en a eues ». Et de citer parmi ces « insuffisances » « l'absence de l'Egypte ». « S'agissant du livre arabe, je ne peux imaginer, martèle-t-il, un salon du livre sans l'Egypte, quant au livre français je ne suis pas compétent pour y émettre un avis ». Selon son point de vue, « le salon est une chose positive, mais l'absence de l'Egypte a eu une incidence négative sur lui ». Et de soutenir « dans le monde arabe il y a deux pays qui excellent dans le livre arabe, l'Egypte et le Liban ». Arezki Ferrad est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire sur la région de Kabylie. Il prépare actuellement un livre intitulé « Bilad ez Zaouaoua ma bayn al ‘orf oua thaqafa al-islamiyya (La Kabylie entre le droit coutumier et la culture islamique). Ses lectures actuelles sont déterminées nous précise-t-il par son thème de recherche. « Le dernier livre que j'ai lu est celui d'Aldjia ben Allègue, laquelle a été la première femme médecin algérienne, j'avoue que ce livre édité par Casbah est de lecture ardue vu sa dimension historique profonde ». « Ce qui attire mon attention de chercheur ajoute Ferrad -il ce sont les maisons d'édition étrangères, pour l'édition algérienne, j'ai toute une année pour la découvrir ». Et de regretter ce qu'il croit être une « faiblesse » du monde arabe « il n'y a pas du nouveau par rapport au dictionnaire et les encyclopédies de langue arabe, or en tant qu'écrivain je suis censé connaitre les concepts et la terminologie qui sont en dehors de ma spécialité, on ne trouve pas un dictionnaire de sociologie, d'anthropologie ou de psychologie » a-t-il déploré. Au gré d'une balade dans les allées du salon, nous avons rencontré quelques uns de ces hommes de lettres tout aussi occupés à faire leurs achats que le commun des mortels. D'une allure encore jeune, Merzak Begtache, écrivain bilingue et animateur d'une chronique littéraire en français dans le quotidien El Watan, déborde visiblement d'enthousiasme. Même s'il figure parmi les personnalités devant participer au programme d'animation culturelle du Sila, sa présence ce jour-là n'avait pas de lien avec ces activités officielles. Quelles sont les préférences des écrivains en termes d'édition, que lisent-ils ? D'emblée Begtache avoue sa prédilection pour la maison d'édition française Gallimard où il vient « faire ses emplettes pour une année ». « Je lis nous dira-t-il des ouvrages de littérature, de linguistique, de philosophie, des romans et des essais ». Merzak Begtache vient de publier un nouveau roman en arabe sous le titre « Raqset 'ala al-hawa' att-alq » (Danse en plein air) chez la maison d'édition libanaise al-Adhab qui selon lui est « la plus grande maison d'édition dans le monde arabe ». Il projette de proposer sa propre traduction de son nouveau roman à une maison d'édition française pour peu qu'elle en accepte le principe. Begtache est venu aussi pour rendre visite au stand de son éditeur. « Autrement je suis curieux de tous les détails, J'attends que le salon fasse le plein pour voir comment ça va se passer, comment les gens se tiennent pour lire et acheter un livre » poursuit-il. « En tant qu'écrivain on ne peut pas écrire sans lire, une œuvre, qui plus est de fiction est la résultante de la somme de toutes les lectures » nous dit Brahim Tazaghart, écrivain en tamazight. Il nous fait part de son intérêt pour Kundra dont il cherche à acquérir les œuvres. Et d'ajouter « au-delà de la lecture, on va au salon pour découvrir ce que font les autres, parce que nous ne sommes pas le centre de l'univers, nous sommes une partie dans un tout, on vient découvrir ce qu'écrivent les autres, les nouveautés, un simple titre, un résumé, une discussion avec un lecteur ajoute-t-il peut même constituer une source d'inspiration pour un écrivain ». Brahim Tazaghart, est revenu à son sujet de prédilection de ces derniers mois : l'Irak. On se souvient qu'il avait commis un papier ramassant ses notes de voyage dans ce pays sous le titre « Un Amazigh à Baghdad ». Invité par des poètes et écrivains irakiens, l'auteur de « Salas d Nuja » y avait répondu favorablement et donné une conférence en tamazight. « Je suis en train de relire actuellement « Ighil d ufru » (La force et l'issue) de Salem Zenia, Zimu et « Id d was » (Le jour et la nuit) de Amar Mezdad, parce qu'il vient d'être réédité à compte d'auteur. Brahim Tazaghart qui est aussi à la tête de la maison d'édition Tira reconnait qu' « il y a une lecture professionnelle liée à son métier d'éditeur d'ouvrages en berbère et une lecture personnelle qui intéresse sa vie d'écrivain ». On est, ajoute-t-il, obligé de le faire. Il réfléchit puis il lâche amèrement « la visibilité du livre amazigh est sujette à caution dans ce salon du livre, et vous savez qu'en tant qu'écrivain votre destin est lié à la l'existence de ce livre ». « Je me préoccupe poursuit Tazaghart de la présence du livre amazigh dans un salon international et de la place qu'il occupe, mais force est de constater que sa présence est très minime par rapport à ce qui se fait dans le monde, on ne peut pas dire qu'il occupe une place appréciable, il n'y que deux stands qui sont dédiés à cette langue, même les Marocains qui possèdent une édition dans cette langue éprouvent de la frilosité à venir par ici pour y exposer leurs ouvrages » regrette-il. Et de s'en prendre aux organisateurs du Sila « dont le programme ne fait aucune allusion au livre amazigh ». Pour Arezki Ferrad, écrivain arabophone et chercheur en histoire « quelles que que soient les insuffisances que peut comporter un salon, on est dans la bonne direction ». Selon lui « les insuffisances il y en a eues ». Et de citer parmi ces « insuffisances » « l'absence de l'Egypte ». « S'agissant du livre arabe, je ne peux imaginer, martèle-t-il, un salon du livre sans l'Egypte, quant au livre français je ne suis pas compétent pour y émettre un avis ». Selon son point de vue, « le salon est une chose positive, mais l'absence de l'Egypte a eu une incidence négative sur lui ». Et de soutenir « dans le monde arabe il y a deux pays qui excellent dans le livre arabe, l'Egypte et le Liban ». Arezki Ferrad est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire sur la région de Kabylie. Il prépare actuellement un livre intitulé « Bilad ez Zaouaoua ma bayn al ‘orf oua thaqafa al-islamiyya (La Kabylie entre le droit coutumier et la culture islamique). Ses lectures actuelles sont déterminées nous précise-t-il par son thème de recherche. « Le dernier livre que j'ai lu est celui d'Aldjia ben Allègue, laquelle a été la première femme médecin algérienne, j'avoue que ce livre édité par Casbah est de lecture ardue vu sa dimension historique profonde ». « Ce qui attire mon attention de chercheur ajoute Ferrad -il ce sont les maisons d'édition étrangères, pour l'édition algérienne, j'ai toute une année pour la découvrir ». Et de regretter ce qu'il croit être une « faiblesse » du monde arabe « il n'y a pas du nouveau par rapport au dictionnaire et les encyclopédies de langue arabe, or en tant qu'écrivain je suis censé connaitre les concepts et la terminologie qui sont en dehors de ma spécialité, on ne trouve pas un dictionnaire de sociologie, d'anthropologie ou de psychologie » a-t-il déploré.