La chute du gouvernement libanais est moins un échec personnel de Saad Hariri qu'une défaite nationale. De nouveau sans gouvernement ! Le Liban a beau jouir d'une longue expérience en matière de désordres politiques, la défection du camp du Hezbollah porte un enième coup dur au pays du cèdre et menace le fragile équilibre qui avait permis d'éviter le clash entre factions et communautés depuis fin 2009. La chute du gouvernement libanais est moins un échec personnel de Saad Hariri qu'une défaite nationale. De nouveau sans gouvernement ! Le Liban a beau jouir d'une longue expérience en matière de désordres politiques, la défection du camp du Hezbollah porte un enième coup dur au pays du cèdre et menace le fragile équilibre qui avait permis d'éviter le clash entre factions et communautés depuis fin 2009. La dispute repose en effet sur un point clé qui conditionne tout l'équilibre intérieur libanais: l'enquête sur le meurtre de Rafic Hariri, ancien premier ministre (donc sunnite, selon la Constitution) sauvagement assasiné lors d'un attentat à la bombe d'une proportion inhabituelle. 11 ministres du Hezbollah et de ses alliés ont subitement quitté leurs portefeuilles pour prendre les devants face à l'acte d'accusation du Tribunal Spécial pour le Liban, attendu pour la fin du mois de janvier 2011, qui s'annonce effectivement accablant pour le Hezbollah. La justice et la clarté leur étant insupportables, les stratèges du Hezbollah ont tôt fait d'invoquer un complot ourdi par les Etats-Unis et Israël. Derrière cette manœuvre politique, hélas prévisible et redoutée, l'homme de dialogue et de conscience qu'est le Premier ministre sortant - Saâad Hariri, fils de Rafic - perd son poste et voit s'effondrer son rôle de conciliateur. C'est moins un échec personnel qu'une défaite nationale : le Hezbollah représente en effet un Etat dans l'Etat libanais, cultive avec arrogance son mépris pour la loi collective, dispose d'un droit de veto au niveau du pouvoir exécutif ( en vertu des accords de Doha de mai 2008) et offre à l'Iran d'Ahmadinejad une rampe de lancement pour ses attaques contre Israël et l'Occident. Bref, un véritable émirat chiite installé en plein cœur du Liban qui bloque l'accès à la souveraineté nationale. Libéré, en 2005, de 30 ans de présence syrienne, le Liban aurait pu enfin imaginer une voie, laborieuse mais fertile, vers la reconquête de sa pleine indépendance. Il est désormais face à une partie de lui-même, mais aussi face à tant d'intervenants extérieurs qui, décidément, ne le laissent pas vivre en paix. Seules les affaires courantes Depuis jeudi, le président du Liban, Michel Sleimane, a chargé le Premier ministre Saâd Hariri de gérer les affaires courantes du pays, après la démission de plusieurs ministres de l'opposition de son gouvernement d'unité nationale, alors que la presse locale évoque une nouvelle "crise politique". Plus d'un an après la formation d'un gouvernement d'unité nationale dirigé par Saâd Hariri (novembre 2009), le cabinet de coalition s'effrite après la démission mercredi de onze ministres de l'opposition dont ceux du mouvement Hezbollah, en raison de l'impasse liée à l'enquête Tribunal spécial pour le Liban (TSL) de l'ONU sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, en février 2005. La Constitution libanaise stipule que le cabinet d'union, qui compte actuellement 30 ministres issus de plusieurs courants politiques, s'effondre si plus d'un tiers de ses ministres (soit 11), se retirent. Des médias avaient annoncé au moment où M. Hariri se trouvait en visite aux Etats-Unis, que onze ministres dont dix de l'opposition, notamment ceux des mouvements Hezbollah et Amal, ont démissionné. Face à cette impasse, le président libanais Michel Sleimane, après avoir accepté la démission de ces ministres, a chargé l'actuel gouvernement de Hariri de gérer les affaires courantes du pays dans l'attente de la formation d'une nouvelle équipe gouvernementale. Le président de la République (Michel Sleimane) a assuré qu'il "prendra rapidement les mesures nécessaires pour former un nouveau gouvernement". Une menace exécutée Le gouvernement libanais était déjà menacé d'effondrement après que le camp du Hezbollah eut averti, selon les médias, qu'il pourrait se retirer du cabinet en raison de désaccords liés à l'enquête du TSL sur l'assassinat de Rafic Hariri. Le Hezbollah avait critiqué le fonctionnement de ce tribunal, au moment où selon les médias, des voix retentissaient sur l'implication de certains membres du mouvement dans ce meurtre. Le Hezbollah accuse cette Cour d'être à la solde d'Israël et des Etats-Unis, responsables selon ce mouvement, de bloquer les efforts de paix au Liban. Les médias libanais qui citent des sources responsables, ont affirmé d'autre part l'échec de l'initiative de médiation de la Syrie et de l'Arabie saoudite, menée depuis des mois, pour apaiser les tensions au Liban, entré de nouveau dans un climat d'incertitude après l'éclatement du gouvernement, faute de parti ou de courant majoritaire. Réagissant à la situation politique dans son pays, l'ancien Premier ministre libanais Fouad Siniora a estimé que le retrait d'une partie du gouvernement est un "pas" vers de nouvelles difficultés qui s'ajoutent à celles déjà entraînées par l'opposition. La presse libanaise a quant à elle été unanime a affirmer que cet épisode engage le Liban dans "la crise totale" et augure d'une nouvelle période d'instabilité que le pays n'en finit pas de penser ses plaies. "Le Liban en proie à l'incertitude", titrait ainsi le quotidien The Daily Star jeudi, alors que le quotidien As Safir parlait d'une "crise politique et gouvernementale profonde et de longue durée". Les développements de la situation au Liban ont été déplorés par le Secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa qui a exhorté toutes les parties politiques libanaises à "la retenue et à la sagesse, à privilégier l'intérêt suprême du pays et ne pas fermer la porte du dialogue et à se référer à la constitution dans la gestion de cette étape afin d'éviter au pays les risques d'une escalade". Des réactions en cascade La Turquie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, s'est dite prête à "mener une médiation au Liban" pouvant déboucher sur des idées pouvant servir la résolution de la crise libanaise. L'Iran qui a réitéré son soutien au Liban, a mis en exergue "la nécessité pour toutes les parties de faire des efforts pour trouver une solution à la crise", afin de "répondre aux complots des ennemis du Liban et de son unité". Sur la scène internationale, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon a appelé les différentes parties libanaises à la retenue et au respect de la constitution, et a réitéré son soutien au travail effectué par le TSL. Le président américain Barack Obama a souligné lors de sa rencontre mercredi à Washington avec Saâd Hariri, ''l'importance des travaux du Tribunal spécial pour le Liban comme un moyen de mettre fin à l'ère des assassinats politiques en toute impunité au Liban''. L'Union européenne (UE) a, de son côté, appelé les acteurs politiques au Liban à "travailler de manière constructive à une solution négociée à la situation". La dispute repose en effet sur un point clé qui conditionne tout l'équilibre intérieur libanais: l'enquête sur le meurtre de Rafic Hariri, ancien premier ministre (donc sunnite, selon la Constitution) sauvagement assasiné lors d'un attentat à la bombe d'une proportion inhabituelle. 11 ministres du Hezbollah et de ses alliés ont subitement quitté leurs portefeuilles pour prendre les devants face à l'acte d'accusation du Tribunal Spécial pour le Liban, attendu pour la fin du mois de janvier 2011, qui s'annonce effectivement accablant pour le Hezbollah. La justice et la clarté leur étant insupportables, les stratèges du Hezbollah ont tôt fait d'invoquer un complot ourdi par les Etats-Unis et Israël. Derrière cette manœuvre politique, hélas prévisible et redoutée, l'homme de dialogue et de conscience qu'est le Premier ministre sortant - Saâad Hariri, fils de Rafic - perd son poste et voit s'effondrer son rôle de conciliateur. C'est moins un échec personnel qu'une défaite nationale : le Hezbollah représente en effet un Etat dans l'Etat libanais, cultive avec arrogance son mépris pour la loi collective, dispose d'un droit de veto au niveau du pouvoir exécutif ( en vertu des accords de Doha de mai 2008) et offre à l'Iran d'Ahmadinejad une rampe de lancement pour ses attaques contre Israël et l'Occident. Bref, un véritable émirat chiite installé en plein cœur du Liban qui bloque l'accès à la souveraineté nationale. Libéré, en 2005, de 30 ans de présence syrienne, le Liban aurait pu enfin imaginer une voie, laborieuse mais fertile, vers la reconquête de sa pleine indépendance. Il est désormais face à une partie de lui-même, mais aussi face à tant d'intervenants extérieurs qui, décidément, ne le laissent pas vivre en paix. Seules les affaires courantes Depuis jeudi, le président du Liban, Michel Sleimane, a chargé le Premier ministre Saâd Hariri de gérer les affaires courantes du pays, après la démission de plusieurs ministres de l'opposition de son gouvernement d'unité nationale, alors que la presse locale évoque une nouvelle "crise politique". Plus d'un an après la formation d'un gouvernement d'unité nationale dirigé par Saâd Hariri (novembre 2009), le cabinet de coalition s'effrite après la démission mercredi de onze ministres de l'opposition dont ceux du mouvement Hezbollah, en raison de l'impasse liée à l'enquête Tribunal spécial pour le Liban (TSL) de l'ONU sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, en février 2005. La Constitution libanaise stipule que le cabinet d'union, qui compte actuellement 30 ministres issus de plusieurs courants politiques, s'effondre si plus d'un tiers de ses ministres (soit 11), se retirent. Des médias avaient annoncé au moment où M. Hariri se trouvait en visite aux Etats-Unis, que onze ministres dont dix de l'opposition, notamment ceux des mouvements Hezbollah et Amal, ont démissionné. Face à cette impasse, le président libanais Michel Sleimane, après avoir accepté la démission de ces ministres, a chargé l'actuel gouvernement de Hariri de gérer les affaires courantes du pays dans l'attente de la formation d'une nouvelle équipe gouvernementale. Le président de la République (Michel Sleimane) a assuré qu'il "prendra rapidement les mesures nécessaires pour former un nouveau gouvernement". Une menace exécutée Le gouvernement libanais était déjà menacé d'effondrement après que le camp du Hezbollah eut averti, selon les médias, qu'il pourrait se retirer du cabinet en raison de désaccords liés à l'enquête du TSL sur l'assassinat de Rafic Hariri. Le Hezbollah avait critiqué le fonctionnement de ce tribunal, au moment où selon les médias, des voix retentissaient sur l'implication de certains membres du mouvement dans ce meurtre. Le Hezbollah accuse cette Cour d'être à la solde d'Israël et des Etats-Unis, responsables selon ce mouvement, de bloquer les efforts de paix au Liban. Les médias libanais qui citent des sources responsables, ont affirmé d'autre part l'échec de l'initiative de médiation de la Syrie et de l'Arabie saoudite, menée depuis des mois, pour apaiser les tensions au Liban, entré de nouveau dans un climat d'incertitude après l'éclatement du gouvernement, faute de parti ou de courant majoritaire. Réagissant à la situation politique dans son pays, l'ancien Premier ministre libanais Fouad Siniora a estimé que le retrait d'une partie du gouvernement est un "pas" vers de nouvelles difficultés qui s'ajoutent à celles déjà entraînées par l'opposition. La presse libanaise a quant à elle été unanime a affirmer que cet épisode engage le Liban dans "la crise totale" et augure d'une nouvelle période d'instabilité que le pays n'en finit pas de penser ses plaies. "Le Liban en proie à l'incertitude", titrait ainsi le quotidien The Daily Star jeudi, alors que le quotidien As Safir parlait d'une "crise politique et gouvernementale profonde et de longue durée". Les développements de la situation au Liban ont été déplorés par le Secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa qui a exhorté toutes les parties politiques libanaises à "la retenue et à la sagesse, à privilégier l'intérêt suprême du pays et ne pas fermer la porte du dialogue et à se référer à la constitution dans la gestion de cette étape afin d'éviter au pays les risques d'une escalade". Des réactions en cascade La Turquie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, s'est dite prête à "mener une médiation au Liban" pouvant déboucher sur des idées pouvant servir la résolution de la crise libanaise. L'Iran qui a réitéré son soutien au Liban, a mis en exergue "la nécessité pour toutes les parties de faire des efforts pour trouver une solution à la crise", afin de "répondre aux complots des ennemis du Liban et de son unité". Sur la scène internationale, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon a appelé les différentes parties libanaises à la retenue et au respect de la constitution, et a réitéré son soutien au travail effectué par le TSL. Le président américain Barack Obama a souligné lors de sa rencontre mercredi à Washington avec Saâd Hariri, ''l'importance des travaux du Tribunal spécial pour le Liban comme un moyen de mettre fin à l'ère des assassinats politiques en toute impunité au Liban''. L'Union européenne (UE) a, de son côté, appelé les acteurs politiques au Liban à "travailler de manière constructive à une solution négociée à la situation".