Le chef de la majorité parlementaire au Liban, Saad Hariri, devait être désigné hier Premier ministre, une majorité de députés l'ayant choisi lors de consultations avec le président de la République. Quatre ans après l'attentat qui a coûté la vie à son père, Hariri est chargé officiellement par le président Michel Sleimane de former le nouveau gouvernement, une tâche délicate puisqu'il devra répondre aux demandes de la minorité menée par le Hezbollah, qui réclame un gouvernement d'union. Saad Hariri a repris le flambeau politique de son père après l'assassinat de ce dernier le 14 février 2005 dans un attentat à Beyrouth. Ce meurtre a bouleversé le paysage politique libanais en portant pour la première fois au pouvoir une coalition antisyrienne, après une tutelle syrienne sur le pays qui a duré 30 ans. Le Hezbollah, dont le chef Hassan Nasrallah a rencontré Hariri dans la nuit de jeudi à vendredi, a toutefois assuré que son parti coopérerait avec un "esprit ouvert". La formation, un Etat dans l'Etat, réclame un gouvernement d'union nationale. La majorité, sans écarter cette possibilité, refuse que la minorité dispose d'un droit de blocage comme c'est le cas dans l'actuel gouvernement d'union. Le bras de fer qui dure depuis quatre ans entre les deux camps avait provoqué en mai 2008 des affrontements qui ont fait une centaine de morts et fait craindre un retour à la guerre civile (1975-1990). Licencié en économie de l'université de Georgetown (Washington), Le jeune Hariri est marié et père de deux enfants. Dans sa liste de 2009 des milliardaires dans le monde, le magazine Forbes évalue la fortune de Saad Hariri à 1,4 milliard de dollars. D. B./Agences