Chassé du pouvoir en 1986 après presque 30 ans de dictature familiale, celui que les Haïtiens surnomment «Baby Doc» a atterri à l'aéroport de Port-au-Prince, pour «aider» Haïti. Chassé du pouvoir en 1986 après presque 30 ans de dictature familiale, celui que les Haïtiens surnomment «Baby Doc» a atterri à l'aéroport de Port-au-Prince, pour «aider» Haïti. L'ancien président-dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier, chassé du pouvoir par une révolte populaire en 1986, est arrivé dimanche à Port-au-Prince après 25 ans d'exil. «Je suis venu pour aider» le peuple haïtien, a lancé à sa descente d'avion celui que les Haïtiens surnomment «Baby Doc». Un pendant à «Papa Doc», François Duvalier, père de Jean-Claude, qui s'était proclamé «président à vie» d'Haiti et qui avait avant sa mort, en 1971, désigné son fils de dix-neuf ans comme successeur à ce poste. Ce dernier aura donc perpétué vingt-neuf ans de dictature familiale marquée par la corruption et la violence des «tontons macoutes», une milice paramilitaire au service des deux «Doc».«Bébé Doc», aujourd'hui âgé de 59 ans, avait fini par être renversé en 1986, après des manifestations anti-gouvernementales qui avaient fait plusieurs dizaines de morts. Accusé par les autorités d'Haïti de plus de 100 millions de dollars de détournements de fonds, il vivait depuis vingt-cinq ans en exil en France, dans de vastes demeures de la Côte d'Azur. Mais tout au long de cette retraite, il n'avait cessé de répéter qu'il souhaitait revenir «un jour» en Haïti. En 2007, il était même intervenu sur les ondes haïtiennes pour demander «pardon au peuple haïtien pour les erreurs commises pendant son règne». Doutant de la sincérité de ce message, le président René Préval avait alors relevé que s'il y avait «le pardon», il y avait aussi «la justice». Le séisme comme «déclic» Selon l'épouse de Duvalier, Véronique Roy, c'est le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 et ses quelque 250.000 morts qui ont poussé le couple à revenir en Haïti. «Ça a été le déclic, nous avons vu les images à la télévision», a-t-elle déclaré alors que le pays vient de commémorer le premier anniversaire de la catastrophe. Jean-Claude Duvalier revient surtout en pleine impasse politique, le jour même où aurait dû être organisé le deuxième tour de l'élection présidentielle qui a finalement été repoussé sine die en raison des incertitudes pesant sur les résultats du premier tour. Le retour du «président à vie» n'a toutefois pas fait sourciller le Premier ministre, Jean-Max Bellerive : «Duvalier est un citoyen haïtien qui rentre au pays comme il en a le droit». Avant tout de même d'ajouter, comme un présage : «J'espère simplement que cela ne va pas compliquer une situation politique déjà tendue». Pour accueillir ce retour inopiné, des centaines de partisans de «Baby Doc» se sont rapidement rassemblés dimanche devant l'aéroport, dans une atmosphère festive. «Nous allons avoir un vrai pays maintenant, nous sommes contents qu'il soit là pour redonner au pays son image d'antan», a ainsi réagi un témoin, nostalgique d'une période qui paraît moins terrible à la lumière du chaos actuel. «Il doit être jugé, il a commis des crimes et a volé l'argent du peuple. Vive Aristide», criait en retour un jeune nostalgique de Jean-Bertrand Aristide, premier président élu d'Haïti, renversé en 2004 sur fond de dérive dictatoriale de son régime. Comme Duvalier jusqu'à dimanche, Aristide vit en exil, en Afrique du Sud. Profitera-t-il également du chaos haïtien pour tenter un retour ? L'ancien président-dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier, chassé du pouvoir par une révolte populaire en 1986, est arrivé dimanche à Port-au-Prince après 25 ans d'exil. «Je suis venu pour aider» le peuple haïtien, a lancé à sa descente d'avion celui que les Haïtiens surnomment «Baby Doc». Un pendant à «Papa Doc», François Duvalier, père de Jean-Claude, qui s'était proclamé «président à vie» d'Haiti et qui avait avant sa mort, en 1971, désigné son fils de dix-neuf ans comme successeur à ce poste. Ce dernier aura donc perpétué vingt-neuf ans de dictature familiale marquée par la corruption et la violence des «tontons macoutes», une milice paramilitaire au service des deux «Doc».«Bébé Doc», aujourd'hui âgé de 59 ans, avait fini par être renversé en 1986, après des manifestations anti-gouvernementales qui avaient fait plusieurs dizaines de morts. Accusé par les autorités d'Haïti de plus de 100 millions de dollars de détournements de fonds, il vivait depuis vingt-cinq ans en exil en France, dans de vastes demeures de la Côte d'Azur. Mais tout au long de cette retraite, il n'avait cessé de répéter qu'il souhaitait revenir «un jour» en Haïti. En 2007, il était même intervenu sur les ondes haïtiennes pour demander «pardon au peuple haïtien pour les erreurs commises pendant son règne». Doutant de la sincérité de ce message, le président René Préval avait alors relevé que s'il y avait «le pardon», il y avait aussi «la justice». Le séisme comme «déclic» Selon l'épouse de Duvalier, Véronique Roy, c'est le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 et ses quelque 250.000 morts qui ont poussé le couple à revenir en Haïti. «Ça a été le déclic, nous avons vu les images à la télévision», a-t-elle déclaré alors que le pays vient de commémorer le premier anniversaire de la catastrophe. Jean-Claude Duvalier revient surtout en pleine impasse politique, le jour même où aurait dû être organisé le deuxième tour de l'élection présidentielle qui a finalement été repoussé sine die en raison des incertitudes pesant sur les résultats du premier tour. Le retour du «président à vie» n'a toutefois pas fait sourciller le Premier ministre, Jean-Max Bellerive : «Duvalier est un citoyen haïtien qui rentre au pays comme il en a le droit». Avant tout de même d'ajouter, comme un présage : «J'espère simplement que cela ne va pas compliquer une situation politique déjà tendue». Pour accueillir ce retour inopiné, des centaines de partisans de «Baby Doc» se sont rapidement rassemblés dimanche devant l'aéroport, dans une atmosphère festive. «Nous allons avoir un vrai pays maintenant, nous sommes contents qu'il soit là pour redonner au pays son image d'antan», a ainsi réagi un témoin, nostalgique d'une période qui paraît moins terrible à la lumière du chaos actuel. «Il doit être jugé, il a commis des crimes et a volé l'argent du peuple. Vive Aristide», criait en retour un jeune nostalgique de Jean-Bertrand Aristide, premier président élu d'Haïti, renversé en 2004 sur fond de dérive dictatoriale de son régime. Comme Duvalier jusqu'à dimanche, Aristide vit en exil, en Afrique du Sud. Profitera-t-il également du chaos haïtien pour tenter un retour ?