La situation évolue très vite en Egypte. Il semble que les manifestations qui se déroulent depuis cinq jours ont fait sortir l'armée de ses casernes pour occuper les rues et placer un des leurs dans la composition du nouveau gouvernement. Selon l'agence officielle Mena, Omar Souleymane, qui dirige le renseignement égyptien, a prêté, hier, serment en tant que vice-président, poste jusque-là laissé vacant. Omar Souleymane était pressenti comme l'un des héritiers politiques possibles de Hosni Moubarak, avant l'ascension de son fils Gamal. Longtemps dans l'ombre, il est apparu dans les médias ces deux dernières années. Il est âgé de 71 ans. La situation évolue très vite en Egypte. Il semble que les manifestations qui se déroulent depuis cinq jours ont fait sortir l'armée de ses casernes pour occuper les rues et placer un des leurs dans la composition du nouveau gouvernement. Selon l'agence officielle Mena, Omar Souleymane, qui dirige le renseignement égyptien, a prêté, hier, serment en tant que vice-président, poste jusque-là laissé vacant. Omar Souleymane était pressenti comme l'un des héritiers politiques possibles de Hosni Moubarak, avant l'ascension de son fils Gamal. Longtemps dans l'ombre, il est apparu dans les médias ces deux dernières années. Il est âgé de 71 ans. Au cinquième jour de la révolte populaire, la rue égyptienne ne décolère pas et maintient toujours la pression sur le président Hosni Moubarak. Plusieurs centaines de manifestants se rassemblaient, tôt hier, dans les rues du centre du Caire pour demander le départ de Hosni Moubarak, scandant « dégage, dégage ». Sur la place Tahrir, ces « centaines » d'Egyptiens sont encadrés par l'armée qui est déployée en masse. Le gouvernement égyptien a démissionné à la mi-journée, comme l'avait promis le président Moubarak lors d'une allocution télévisée, vendredi soir. Un nouveau cabinet devrait être annoncé dans la journée (hier, NDLR). « Il n'y aura pas de retour en arrière sur la voie des réformes que nous avons choisie et nous avancerons avec de nouvelles mesures qui confirment notre respect de l'indépendance de la justice et plus de liberté aux citoyens", a déclaré le président égyptien. « Il y aura de nouvelles mesures pour une justice indépendante, la démocratie, pour accorder plus de liberté aux citoyens, pour combattre le chômage, augmenter le niveau de vie, développer les services et soutenir les pauvres » a également affirmé Hosni Moubarak, à la suite de quatre jours de manifestations sans précédent dans le pays depuis son arrivée au pouvoir il y a trente ans. « Ce n'est pas en incendiant et en attaquant des biens publics et privés que nous répondrons aux aspirations de l'Egypte et de ses fils, mais par le dialogue, la conscience et l'effort », a cependant averti le raïs. « J'ai pleinement conscience des aspirations légitimes du peuple et je connais bien l'ampleur de leurs préoccupations et de leurs souffrances. (... ) La jeunesse d'Egypte est son atout le plus précieux ». Mais selon lui, « la frontière est mince entre la liberté et le chaos, et je penche pour la liberté des gens à exprimer leurs opinions autant que je tiens à la nécessité de maintenir la sécurité et la stabilité de l'Egypte ». La rue déçue par le discours de Moubarak Des propos qui n'ont pas suffi à calmer les rues du Caire, où soldats et habitants continuaient d'arpenter les rues après la forte mobilisation et les troubles de la journée. Dans la nuit de vendredi à samedi, l'ambiance restait tendue et chaotique dans le centre-ville. Plusieurs témoins ont rapporté avoir entendu les manifestants continuer de scander des slogans appelant à la démission du président. Malgré les appels de l'armée qui a exhorté la population à ne pas se rassembler et à respecter le couvre-feu – en vigueur de 15 heures à 8 heures, heures de Paris –, des milliers de personnes convergent au Caire, à Suez, à Alexandrie et à Ismaïlya. A Alexandrie, des heurts on éclaté entre policiers et manifestants. Selon des témoins, il y aurait eu des tirs à balles réelles. A Rafah, au Nord du pays, le siège de la Sûreté d'Etat a été attaqué. Il y aurait trois morts parmi les policiers. Suez est décrit comme un "vaste champ de bataille". Une partie des manifestants s'est rassemblée devant la morgue où, selon des sources médicales, aurait été amenées les dépouilles de 12 à 13 personnes. Selon les médias, les manifestants scandent : 'L'armée et le peuple ne font qu'un". Mais qu'il y a une grande incertitude sur la position des militaires qui ont lancé une mise en garde quant au respect des consignes relatives au couvre-feu. Quiconque violera le couvre-feu sera en danger a annoncé la télévision publique, qui cite l'armée. Le correspondant d'Al-Jazeera à Suez rapporte que les manifestants assurent qu'ils ne partiront pas tant que Moubarak n'aura pas démissionné. L'opposant Gigi Ibrahim, cité par la BBC, déclare que "les gens sont prêts à mourir, certains sont déjà morts. Les 30 ans de répression ont poussé les gens à l'extrême". En début d'après-midi, la situation est tout aussi chaotique. Il est très difficile de connaître le nombre de manifestants. Au Caire, au moins 100.000 personnes manifestent, mais plusieurs correspondants de médias occidentaux affirment que ce chiffre pourrait être bien plus élevé. Selon une chaîne satellitaire arabe, la police a ouvert le feu sur des manifestants qui tentaient de prendre d'assaut le ministère de l'Intérieur. Premier bilan : trois manifestants ont été tués lors de cette tentative d'assaut sur le ministère de l'Intérieur où les tirs se poursuivent. Sur le plan partisan, les Frères musulmans affirment leur soutien au « soulèvement pacifique béni » et appellent à la mise en place d'un « gouvernement de transition sans le PND, qui organise des élections honnêtes et une passation pacifique du pouvoir ». Le nouveau gouvernement qui devrait être annoncé dans l'après midi ne l'est pas encore une heure après l'entrée en vigueur du couvre-feu qui n'est pas respecté. Des dizaines de milliers de personnes sont dans les rues rapportent des agences de presse qui indiquent que les tanks ne sont pas sur le point d'intervenir. Le président Hosni Moubarak tient actuellement une réunion politique importante à la présidence, selon la télévision égyptienne. L'armée appelée à protéger le musée du Caire n'est pas parvenue à le faire. Les émeutiers ont détruit deux momies dans le musée qui renferme l'histoire millénaire de l'Egypte. Mohamed El Baradei et El Qaradaoui : Moubarak « doit partir » Le président égyptien Hosni Moubarak "doit partir", a déclaré, hier, l'opposant le plus en vue, Mohamed El Baradei, dans une déclaration à la chaîne satellitaire France 24, alors que les manifestations contre le régime se poursuivaient en Egypte. "Je descendrai dans la rue aujourd'hui (samedi) avec mes collègues pour contribuer à apporter un changement (...) et pour dire au président Moubarak qu'il doit partir", a dit à France 24 M. El Baradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix en 2005. "Le président Moubarak n'a pas compris le message de peuple égyptien. Son discours a été totalement décevant. Les protestations vont se poursuivre avec plus d'intensité jusqu'à la chute du régime", a-t-il ajouté. Globalement, le bilan des manifestations de vendredi a été largement revu à la hausse. 74 morts et plus de 2.000 blessés Selon un recoupement de sources médicales, il y aurait eu 74 morts et plus de 2.000 blessés, tandis qu'une source du ministère égyptien de la Santé évoque 35 morts. L'Egypte est en train de vivre une situation exceptionnelle qui pourrait déboucher sur le même résultat qu'en Tunisie. Ben Ali a été chassé du Palais de Carthage par la rue. La même situation est vécue par les Egyptiens. Destruction des biens publics et privés et une anarchie règne dans les villes égyptiennes d'où un appel de l'armée égyptienne à la population à se protéger face aux pilleurs, dans un communiqué lu par la télévision d'Etat. La situation est toujours confuse à 16h, heure du début du couvre-feu qui n'est pas respecté. Un responsable militaire affirme que l'armée ne tirerait pas sur la foule. Ahmed Ezz, un homme d'affaires riche et influent, très proche du fils du président Moubarak et haut responsable du parti au pouvoir, a démissionné. Le plus influent prêcheur du Monde arabe, cheikh Youssef Al-Qaradaoui, quant à lui, a affirmé que seul le départ du président Hosni Moubarak pouvait régler la crise en Egypte, appelant le peuple à poursuivre son « soulèvement » pacifiquement. Au cinquième jour de la révolte populaire, la rue égyptienne ne décolère pas et maintient toujours la pression sur le président Hosni Moubarak. Plusieurs centaines de manifestants se rassemblaient, tôt hier, dans les rues du centre du Caire pour demander le départ de Hosni Moubarak, scandant « dégage, dégage ». Sur la place Tahrir, ces « centaines » d'Egyptiens sont encadrés par l'armée qui est déployée en masse. Le gouvernement égyptien a démissionné à la mi-journée, comme l'avait promis le président Moubarak lors d'une allocution télévisée, vendredi soir. Un nouveau cabinet devrait être annoncé dans la journée (hier, NDLR). « Il n'y aura pas de retour en arrière sur la voie des réformes que nous avons choisie et nous avancerons avec de nouvelles mesures qui confirment notre respect de l'indépendance de la justice et plus de liberté aux citoyens", a déclaré le président égyptien. « Il y aura de nouvelles mesures pour une justice indépendante, la démocratie, pour accorder plus de liberté aux citoyens, pour combattre le chômage, augmenter le niveau de vie, développer les services et soutenir les pauvres » a également affirmé Hosni Moubarak, à la suite de quatre jours de manifestations sans précédent dans le pays depuis son arrivée au pouvoir il y a trente ans. « Ce n'est pas en incendiant et en attaquant des biens publics et privés que nous répondrons aux aspirations de l'Egypte et de ses fils, mais par le dialogue, la conscience et l'effort », a cependant averti le raïs. « J'ai pleinement conscience des aspirations légitimes du peuple et je connais bien l'ampleur de leurs préoccupations et de leurs souffrances. (... ) La jeunesse d'Egypte est son atout le plus précieux ». Mais selon lui, « la frontière est mince entre la liberté et le chaos, et je penche pour la liberté des gens à exprimer leurs opinions autant que je tiens à la nécessité de maintenir la sécurité et la stabilité de l'Egypte ». La rue déçue par le discours de Moubarak Des propos qui n'ont pas suffi à calmer les rues du Caire, où soldats et habitants continuaient d'arpenter les rues après la forte mobilisation et les troubles de la journée. Dans la nuit de vendredi à samedi, l'ambiance restait tendue et chaotique dans le centre-ville. Plusieurs témoins ont rapporté avoir entendu les manifestants continuer de scander des slogans appelant à la démission du président. Malgré les appels de l'armée qui a exhorté la population à ne pas se rassembler et à respecter le couvre-feu – en vigueur de 15 heures à 8 heures, heures de Paris –, des milliers de personnes convergent au Caire, à Suez, à Alexandrie et à Ismaïlya. A Alexandrie, des heurts on éclaté entre policiers et manifestants. Selon des témoins, il y aurait eu des tirs à balles réelles. A Rafah, au Nord du pays, le siège de la Sûreté d'Etat a été attaqué. Il y aurait trois morts parmi les policiers. Suez est décrit comme un "vaste champ de bataille". Une partie des manifestants s'est rassemblée devant la morgue où, selon des sources médicales, aurait été amenées les dépouilles de 12 à 13 personnes. Selon les médias, les manifestants scandent : 'L'armée et le peuple ne font qu'un". Mais qu'il y a une grande incertitude sur la position des militaires qui ont lancé une mise en garde quant au respect des consignes relatives au couvre-feu. Quiconque violera le couvre-feu sera en danger a annoncé la télévision publique, qui cite l'armée. Le correspondant d'Al-Jazeera à Suez rapporte que les manifestants assurent qu'ils ne partiront pas tant que Moubarak n'aura pas démissionné. L'opposant Gigi Ibrahim, cité par la BBC, déclare que "les gens sont prêts à mourir, certains sont déjà morts. Les 30 ans de répression ont poussé les gens à l'extrême". En début d'après-midi, la situation est tout aussi chaotique. Il est très difficile de connaître le nombre de manifestants. Au Caire, au moins 100.000 personnes manifestent, mais plusieurs correspondants de médias occidentaux affirment que ce chiffre pourrait être bien plus élevé. Selon une chaîne satellitaire arabe, la police a ouvert le feu sur des manifestants qui tentaient de prendre d'assaut le ministère de l'Intérieur. Premier bilan : trois manifestants ont été tués lors de cette tentative d'assaut sur le ministère de l'Intérieur où les tirs se poursuivent. Sur le plan partisan, les Frères musulmans affirment leur soutien au « soulèvement pacifique béni » et appellent à la mise en place d'un « gouvernement de transition sans le PND, qui organise des élections honnêtes et une passation pacifique du pouvoir ». Le nouveau gouvernement qui devrait être annoncé dans l'après midi ne l'est pas encore une heure après l'entrée en vigueur du couvre-feu qui n'est pas respecté. Des dizaines de milliers de personnes sont dans les rues rapportent des agences de presse qui indiquent que les tanks ne sont pas sur le point d'intervenir. Le président Hosni Moubarak tient actuellement une réunion politique importante à la présidence, selon la télévision égyptienne. L'armée appelée à protéger le musée du Caire n'est pas parvenue à le faire. Les émeutiers ont détruit deux momies dans le musée qui renferme l'histoire millénaire de l'Egypte. Mohamed El Baradei et El Qaradaoui : Moubarak « doit partir » Le président égyptien Hosni Moubarak "doit partir", a déclaré, hier, l'opposant le plus en vue, Mohamed El Baradei, dans une déclaration à la chaîne satellitaire France 24, alors que les manifestations contre le régime se poursuivaient en Egypte. "Je descendrai dans la rue aujourd'hui (samedi) avec mes collègues pour contribuer à apporter un changement (...) et pour dire au président Moubarak qu'il doit partir", a dit à France 24 M. El Baradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix en 2005. "Le président Moubarak n'a pas compris le message de peuple égyptien. Son discours a été totalement décevant. Les protestations vont se poursuivre avec plus d'intensité jusqu'à la chute du régime", a-t-il ajouté. Globalement, le bilan des manifestations de vendredi a été largement revu à la hausse. 74 morts et plus de 2.000 blessés Selon un recoupement de sources médicales, il y aurait eu 74 morts et plus de 2.000 blessés, tandis qu'une source du ministère égyptien de la Santé évoque 35 morts. L'Egypte est en train de vivre une situation exceptionnelle qui pourrait déboucher sur le même résultat qu'en Tunisie. Ben Ali a été chassé du Palais de Carthage par la rue. La même situation est vécue par les Egyptiens. Destruction des biens publics et privés et une anarchie règne dans les villes égyptiennes d'où un appel de l'armée égyptienne à la population à se protéger face aux pilleurs, dans un communiqué lu par la télévision d'Etat. La situation est toujours confuse à 16h, heure du début du couvre-feu qui n'est pas respecté. Un responsable militaire affirme que l'armée ne tirerait pas sur la foule. Ahmed Ezz, un homme d'affaires riche et influent, très proche du fils du président Moubarak et haut responsable du parti au pouvoir, a démissionné. Le plus influent prêcheur du Monde arabe, cheikh Youssef Al-Qaradaoui, quant à lui, a affirmé que seul le départ du président Hosni Moubarak pouvait régler la crise en Egypte, appelant le peuple à poursuivre son « soulèvement » pacifiquement.