Les opposants au président Moubarak résistent. Le pouvoir résiste. Tout est en place pour la grande confrontation. Qui cédera le premier ? Hier, c'était le douzième jour de la protestation pour le départ de Hosni Moubarak. La mobilisation contre le Raïs n'a pas faibli. Les opposants au président Moubarak résistent. Le pouvoir résiste. Tout est en place pour la grande confrontation. Qui cédera le premier ? Hier, c'était le douzième jour de la protestation pour le départ de Hosni Moubarak. La mobilisation contre le Raïs n'a pas faibli. Ils étaient toujours sur la place Tahrir, les centaines de milliers d'Egyptiens qui réclamaient plus que jamais le départ de celui qui a gouverné le pays d'une main de fer depuis plus de trente ans. Les partisans de Moubarak étaient eux aussi présents. La tension était perceptible. Le risque de nouveaux affrontements entre les deux parties était plus certain et les opposants au président Moubarak craignaient la répétition du scénario des journées du mercredi et jeudi dernier où de violents affrontements ont opposé les deux camps. L'armée empêchée de quitter la place Tahrir Dès le matin, les soldats qui gardaient la place Tahrir, au Caire, cœur de la contestation et des manifestations, ont affiché leur intention de partir. Les opposants au régime s'y sont opposés. Ils ont décidé de les empêcher en s'asseyant devant eux au sol. Ils demandent également aux soldats de ne pas enlever les carcasses de véhicules brûlés qui jonchent la place. Les manifestants craignent en effet de nouvelles attaques de partisans de Moubarak. Les manifestants anti-Moubarak de la place Tahrir au Caire qui voulaient empêcher les chars de l'armée de partir redoutaient de nouvelles attaques meurtrières des partisans du président Hosni Moubarak, suppliant les militaires de rester sur place, selon un correspondant de presse. Pour eux, la présence de l'armée est une protection contre les partisans du raïs égyptien qui ont à plusieurs reprises tenté de submerger leurs barricades, jetant des pierres et parfois tirant des coups de feu. Ils craignent surtout le démantèlement par les militaires des voitures de police et des camions calcinés qui bloquent le boulevard. «Nous restons là pour empêcher l'armée de détruire nos barricades. Ils disent vouloir ouvrir les accès de la place et des bâtiments officiels à partir de demain. Mais en fait, ce qu'ils veulent c'est ouvrir le passage aux bandits de Moubarak pour nous attaquer », estime Mohamad Gamal, 24 ans, étudiant en informatique. Non loin de là, devant les grilles fortement gardées du Musée égyptien, quelques officiers observent la scène. Un général s'empare d'un mégaphone et leur lance: « Je vous jure sur Dieu que nous n'allons pas enlever les barricades ! S'il vous plaît, reculez ! » Sur un ordre, les moteurs des blindés sont arrêtés. Pour l'instant, ils restent sur place. Satisfaits, les manifestants crient de joie, lancent le slogan "Le peuple ! L'armée ! Unis comme la main !".Déterminés à ne pas lever le siège, ils nettoient les abords, évacuent les poubelles, balaient la place. On range les tentes, plie les couvertures, distribue du thé ou de la nourriture. Ils étaient des milliers à avoir passé la nuit sur place, sous la tente, sur les pelouses ou dans les entrées d'immeubles.Comme tous les matins depuis douze jours, des dizaines de personnes faisaient la queue samedi matin aux points de contrôle de l'armée pour rejoindre la place, devenue l'épicentre de la révolte populaire qui réclame le départ du président Hosni Moubarak. Sur une banderole géante, les manifestants ont affiché leurs revendications: départ du président Moubarak, dissolution du Parlement et mise en place d'un gouvernement de transition, entre autres. Certains chantaient, d'autres scandaient « Va-t'en, va-t'en" » à l'adresse de Moubarak. L'alarmisme de Hillary Clinton Un départ, qui même s'il fait consensus au sein des Egyptiens et des puissances internationales risque de provoquer de lourdes conséquences sur l'Egypte et toute la région du Moyen-Orient. La première à s'en être alarmée est la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qui a prévenu, hier, que la marche vers la démocratie au Moyen-Orient, qu'elle a soutenue, présentait néanmoins des « risques de chaos », jugeant que la conjoncture y était « parfaite » pour une « tempête ». La chef de la diplomatie américaine, qui s'est exprimée lors de la 47e Conférence sur la sécurité à Munich (Allemagne), a estimé que « sans progrès vers des systèmes ouverts et responsables, le fossé entre les peuples et leurs gouvernements va s'accroître et l'instabilité s'aggraver », plaidant qu' « à travers la région » du Moyen-Orient « il doit y avoir un progrès évident et réel vers des systèmes transparents, honnêtes, et responsables ». Selon elle, « à l'heure actuelle, dans certains pays cette transition avance rapidement, dans d'autres cela prendra plus de temps », observant que « bien sûr, il y a des risques occasionnés par cette transition vers la démocratie ». Alarmiste, la secrétaire d'Etat américaine prévient que « cela peut engendrer le chaos et une instabilité à court terme, voire pire, et nous avons observé cela dans le passé, la transition peut amener une régression vers un autre régime aussi autoritaire », que celui que les citoyens d'un pays ont voulu abattre, a encore souligné Mme Clinton. Le vent de liberté qui souffle sur l'Egypte ne semble pas avoir convaincu le Raïs de quitter le pouvoir. il s'est réuni dans la journée d'hier, avec des ministres du nouveau gouvernement, a rapporté l'agence officielle Mena. Il s'agit de la première réunion du président avec les ministres depuis le limogeage de l'ancien gouvernement la semaine dernière, une mesure destinée à apaiser le mouvement de contestation. Le Raïs ne veut pas abdiquer S'agit-t-il d'une réunion d'un adieu ? Tout porte à le croire si on peut se fier aux tractations qui se déroulent pour assurer une transition en douceur, fortement souhaitée par la communauté internationale. Le vice-président Omar Souleiman s'y attèle et consulte diverses parties en vue d'organiser une éventuelle transition. Selon le New York Times, ces discussions ne prévoiraient pas d'appel au départ de Moubarak, mais porteraient sur la composition d'un gouvernement de transition, dirigé par le vice-président, qui négocierait avec l'opposition sur des réformes démocratiques. Si c'est le cas, quelle serait la position de la rue égyptienne qui a mené la Révolution et qui n'aimerait pas se voir la confisquer ? C'est la grande inconnue et c'est de sa position que dépendrait le temps que durerait Hosni Moubarak au pouvoir. Partira-t-il avant ou après les prochaines présidentielles comme il l'a promis, c'est-à-dire en septembre ? Le bras de fer est engagé entre les irréductibles opposants au régime et Hosni Moubarak. Ils étaient toujours sur la place Tahrir, les centaines de milliers d'Egyptiens qui réclamaient plus que jamais le départ de celui qui a gouverné le pays d'une main de fer depuis plus de trente ans. Les partisans de Moubarak étaient eux aussi présents. La tension était perceptible. Le risque de nouveaux affrontements entre les deux parties était plus certain et les opposants au président Moubarak craignaient la répétition du scénario des journées du mercredi et jeudi dernier où de violents affrontements ont opposé les deux camps. L'armée empêchée de quitter la place Tahrir Dès le matin, les soldats qui gardaient la place Tahrir, au Caire, cœur de la contestation et des manifestations, ont affiché leur intention de partir. Les opposants au régime s'y sont opposés. Ils ont décidé de les empêcher en s'asseyant devant eux au sol. Ils demandent également aux soldats de ne pas enlever les carcasses de véhicules brûlés qui jonchent la place. Les manifestants craignent en effet de nouvelles attaques de partisans de Moubarak. Les manifestants anti-Moubarak de la place Tahrir au Caire qui voulaient empêcher les chars de l'armée de partir redoutaient de nouvelles attaques meurtrières des partisans du président Hosni Moubarak, suppliant les militaires de rester sur place, selon un correspondant de presse. Pour eux, la présence de l'armée est une protection contre les partisans du raïs égyptien qui ont à plusieurs reprises tenté de submerger leurs barricades, jetant des pierres et parfois tirant des coups de feu. Ils craignent surtout le démantèlement par les militaires des voitures de police et des camions calcinés qui bloquent le boulevard. «Nous restons là pour empêcher l'armée de détruire nos barricades. Ils disent vouloir ouvrir les accès de la place et des bâtiments officiels à partir de demain. Mais en fait, ce qu'ils veulent c'est ouvrir le passage aux bandits de Moubarak pour nous attaquer », estime Mohamad Gamal, 24 ans, étudiant en informatique. Non loin de là, devant les grilles fortement gardées du Musée égyptien, quelques officiers observent la scène. Un général s'empare d'un mégaphone et leur lance: « Je vous jure sur Dieu que nous n'allons pas enlever les barricades ! S'il vous plaît, reculez ! » Sur un ordre, les moteurs des blindés sont arrêtés. Pour l'instant, ils restent sur place. Satisfaits, les manifestants crient de joie, lancent le slogan "Le peuple ! L'armée ! Unis comme la main !".Déterminés à ne pas lever le siège, ils nettoient les abords, évacuent les poubelles, balaient la place. On range les tentes, plie les couvertures, distribue du thé ou de la nourriture. Ils étaient des milliers à avoir passé la nuit sur place, sous la tente, sur les pelouses ou dans les entrées d'immeubles.Comme tous les matins depuis douze jours, des dizaines de personnes faisaient la queue samedi matin aux points de contrôle de l'armée pour rejoindre la place, devenue l'épicentre de la révolte populaire qui réclame le départ du président Hosni Moubarak. Sur une banderole géante, les manifestants ont affiché leurs revendications: départ du président Moubarak, dissolution du Parlement et mise en place d'un gouvernement de transition, entre autres. Certains chantaient, d'autres scandaient « Va-t'en, va-t'en" » à l'adresse de Moubarak. L'alarmisme de Hillary Clinton Un départ, qui même s'il fait consensus au sein des Egyptiens et des puissances internationales risque de provoquer de lourdes conséquences sur l'Egypte et toute la région du Moyen-Orient. La première à s'en être alarmée est la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qui a prévenu, hier, que la marche vers la démocratie au Moyen-Orient, qu'elle a soutenue, présentait néanmoins des « risques de chaos », jugeant que la conjoncture y était « parfaite » pour une « tempête ». La chef de la diplomatie américaine, qui s'est exprimée lors de la 47e Conférence sur la sécurité à Munich (Allemagne), a estimé que « sans progrès vers des systèmes ouverts et responsables, le fossé entre les peuples et leurs gouvernements va s'accroître et l'instabilité s'aggraver », plaidant qu' « à travers la région » du Moyen-Orient « il doit y avoir un progrès évident et réel vers des systèmes transparents, honnêtes, et responsables ». Selon elle, « à l'heure actuelle, dans certains pays cette transition avance rapidement, dans d'autres cela prendra plus de temps », observant que « bien sûr, il y a des risques occasionnés par cette transition vers la démocratie ». Alarmiste, la secrétaire d'Etat américaine prévient que « cela peut engendrer le chaos et une instabilité à court terme, voire pire, et nous avons observé cela dans le passé, la transition peut amener une régression vers un autre régime aussi autoritaire », que celui que les citoyens d'un pays ont voulu abattre, a encore souligné Mme Clinton. Le vent de liberté qui souffle sur l'Egypte ne semble pas avoir convaincu le Raïs de quitter le pouvoir. il s'est réuni dans la journée d'hier, avec des ministres du nouveau gouvernement, a rapporté l'agence officielle Mena. Il s'agit de la première réunion du président avec les ministres depuis le limogeage de l'ancien gouvernement la semaine dernière, une mesure destinée à apaiser le mouvement de contestation. Le Raïs ne veut pas abdiquer S'agit-t-il d'une réunion d'un adieu ? Tout porte à le croire si on peut se fier aux tractations qui se déroulent pour assurer une transition en douceur, fortement souhaitée par la communauté internationale. Le vice-président Omar Souleiman s'y attèle et consulte diverses parties en vue d'organiser une éventuelle transition. Selon le New York Times, ces discussions ne prévoiraient pas d'appel au départ de Moubarak, mais porteraient sur la composition d'un gouvernement de transition, dirigé par le vice-président, qui négocierait avec l'opposition sur des réformes démocratiques. Si c'est le cas, quelle serait la position de la rue égyptienne qui a mené la Révolution et qui n'aimerait pas se voir la confisquer ? C'est la grande inconnue et c'est de sa position que dépendrait le temps que durerait Hosni Moubarak au pouvoir. Partira-t-il avant ou après les prochaines présidentielles comme il l'a promis, c'est-à-dire en septembre ? Le bras de fer est engagé entre les irréductibles opposants au régime et Hosni Moubarak.