L'Algérie vit sous le régime de l'état d'urgence depuis maintenant dix-neuf ans. En effet, le décret présidentiel portant instauration de l'état d'urgence a été signé par le président du Haut conseil d'Etat (HCE), Mohamed Boudiaf, le 9 février 1992. L'Algérie vit sous le régime de l'état d'urgence depuis maintenant dix-neuf ans. En effet, le décret présidentiel portant instauration de l'état d'urgence a été signé par le président du Haut conseil d'Etat (HCE), Mohamed Boudiaf, le 9 février 1992. L'article 1er de ce décret prévoit un état d'urgence pour une durée de 12 mois qui peut être levé avant terme. Pourtant, ce ne fut pas le cas puisque cette mesure a été prorogée en 1993 pour une autre durée de 12 mois et, depuis, l'état d'urgence est en vigueur jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est que jeudi dernier que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé que l'état d'urgence sera levé dans un «très proche avenir». Le chef de l'Etat accède ainsi à une revendication avancée depuis de nombreuses années par des partis politiques des associations des droits de l'Homme et des personnalités nationales. Car pour eux le maintien de cette mesure constitue un obstacle pour la démocratie et les libertés collectives et individuelles. Cette mesure exceptionnelle a été prise, pour rappel, alors que le pays traversait une des périodes les plus critiques et les plus complexes aussi de son histoire, marquées notamment par «l'interruption du processus électoral» suite au succès du FIS dissous aux premières élections législatives pluralistes, la «démission» du président de la République de l'époque, Chadli Bendjedid, la dissolution de l'APN et l'avènement du Haut Conseil d'Etat (HCE) avec à sa tête Mohamed Boudiaf, qui est revenu au pays après une trentaine d'années d'exil. Selon les responsables politiques de ce début de l'année 1992 qui sont à l'origine de l'instauration de l'état d'urgence, cette mesure était dictée par la situation de l'époque, particulièrement «les menaces visant la stabilité des institutions et les atteintes graves et répétées portées à l'encontre de la sécurité des citoyens et de la paix civile». Ils faisaient ainsi clairement référence à la réaction de la direction politique du FIS dissous et de ses militants qui se sont élevés contre ce qu'ils appelaient «le vol de leur victoire électorale». Lors du premier tour des élections législatives avortées du 26 décembre 1991, le FIS dissous a fait un véritable raz-de-marée en remportant la majorité des sièges de l'assemblée populaire nationale (APN) alors que de nombreux autres candidats de ce parti islamiste étaient en ballottage favorable pour le deuxième tour qui devait se tenir quinze jours plus tard. Et c'est cette tournure prise par les événements qui n'a pas été du goût d'une partie de la classe politique et du mouvement syndical et associatif qui, après avoir créé le Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie(CNSA), ont demandé l'arrêt du processus électoral. Le FFS a lui aussi organisé, le 2 janvier 1992, une manifestation grandiose, pour dire non à un Etat islamiste ou un Etat policier. C'est dire combien l'effervescence était à son comble durant ces jours historiques et, on s'en doute, le président de la République, Chadli Bendjedid, faisait alors face à de terribles pressions venant de toutes parts. Le soir du 11 janvier 1992 le journal télévisé de 20h diffusait alors les images du chef de l'Etat qui remettait sa démission au président du Conseil constitutionnel, Abdelmalek Benhabylles, a qui, selon les termes de la Constitution, échoyait la prérogative de prendre le relais de Chadli Bendjedid, ce d'autant que l'APN a été dissoute quelques jours auparavant. Mais Benhabylles, qui a invoqué des raisons de santé, a refusé créant ainsi un vide constitutionnel. C'est dans ce contexte de trouble qu'a été créé le HCE, qui est présidé par Mohamed Boudiaf et qui comprenait quatre autres personnalités que sont Ali Kafi, Redha Malek, Khaled Nezzar, et Tidjani Heddam. Le 9 février 1992, Boudiaf signait le décret instituant l'état d'urgence alors que moins d'un mois après, soit le 4 mars plus exactement, la justice prononçait la dissolution du Front islamique du salut (FIS) puis les 853 assemblées communales et 32 assemblées de wilaya au sein desquelles il détenait la majorité des sièges. Des mesures qui ont poussé les militants du FIS à la révolte alors que les autorités de l'époque ont déclenché une vague sans précèdent d'arrestations au sein des militants et sympathisants de ce parti qui ont été internés dans des camps au sud du pays. L'Algérie est alors entrée dans la zone de turbulences et le terrorisme faisait son apparition. Durant une décennie l'Algérie allait en pâtir terriblement. Mais le terrorisme a fini par être vaincu au bout de moult sacrifices. Et c'est justement cette défaite du terrorisme et la nette amélioration de la situation secrétairerie qui a donné du grain à moudre a ceux qui ont demandé la levée de l'état d'urgence. L'article 1er de ce décret prévoit un état d'urgence pour une durée de 12 mois qui peut être levé avant terme. Pourtant, ce ne fut pas le cas puisque cette mesure a été prorogée en 1993 pour une autre durée de 12 mois et, depuis, l'état d'urgence est en vigueur jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est que jeudi dernier que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé que l'état d'urgence sera levé dans un «très proche avenir». Le chef de l'Etat accède ainsi à une revendication avancée depuis de nombreuses années par des partis politiques des associations des droits de l'Homme et des personnalités nationales. Car pour eux le maintien de cette mesure constitue un obstacle pour la démocratie et les libertés collectives et individuelles. Cette mesure exceptionnelle a été prise, pour rappel, alors que le pays traversait une des périodes les plus critiques et les plus complexes aussi de son histoire, marquées notamment par «l'interruption du processus électoral» suite au succès du FIS dissous aux premières élections législatives pluralistes, la «démission» du président de la République de l'époque, Chadli Bendjedid, la dissolution de l'APN et l'avènement du Haut Conseil d'Etat (HCE) avec à sa tête Mohamed Boudiaf, qui est revenu au pays après une trentaine d'années d'exil. Selon les responsables politiques de ce début de l'année 1992 qui sont à l'origine de l'instauration de l'état d'urgence, cette mesure était dictée par la situation de l'époque, particulièrement «les menaces visant la stabilité des institutions et les atteintes graves et répétées portées à l'encontre de la sécurité des citoyens et de la paix civile». Ils faisaient ainsi clairement référence à la réaction de la direction politique du FIS dissous et de ses militants qui se sont élevés contre ce qu'ils appelaient «le vol de leur victoire électorale». Lors du premier tour des élections législatives avortées du 26 décembre 1991, le FIS dissous a fait un véritable raz-de-marée en remportant la majorité des sièges de l'assemblée populaire nationale (APN) alors que de nombreux autres candidats de ce parti islamiste étaient en ballottage favorable pour le deuxième tour qui devait se tenir quinze jours plus tard. Et c'est cette tournure prise par les événements qui n'a pas été du goût d'une partie de la classe politique et du mouvement syndical et associatif qui, après avoir créé le Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie(CNSA), ont demandé l'arrêt du processus électoral. Le FFS a lui aussi organisé, le 2 janvier 1992, une manifestation grandiose, pour dire non à un Etat islamiste ou un Etat policier. C'est dire combien l'effervescence était à son comble durant ces jours historiques et, on s'en doute, le président de la République, Chadli Bendjedid, faisait alors face à de terribles pressions venant de toutes parts. Le soir du 11 janvier 1992 le journal télévisé de 20h diffusait alors les images du chef de l'Etat qui remettait sa démission au président du Conseil constitutionnel, Abdelmalek Benhabylles, a qui, selon les termes de la Constitution, échoyait la prérogative de prendre le relais de Chadli Bendjedid, ce d'autant que l'APN a été dissoute quelques jours auparavant. Mais Benhabylles, qui a invoqué des raisons de santé, a refusé créant ainsi un vide constitutionnel. C'est dans ce contexte de trouble qu'a été créé le HCE, qui est présidé par Mohamed Boudiaf et qui comprenait quatre autres personnalités que sont Ali Kafi, Redha Malek, Khaled Nezzar, et Tidjani Heddam. Le 9 février 1992, Boudiaf signait le décret instituant l'état d'urgence alors que moins d'un mois après, soit le 4 mars plus exactement, la justice prononçait la dissolution du Front islamique du salut (FIS) puis les 853 assemblées communales et 32 assemblées de wilaya au sein desquelles il détenait la majorité des sièges. Des mesures qui ont poussé les militants du FIS à la révolte alors que les autorités de l'époque ont déclenché une vague sans précèdent d'arrestations au sein des militants et sympathisants de ce parti qui ont été internés dans des camps au sud du pays. L'Algérie est alors entrée dans la zone de turbulences et le terrorisme faisait son apparition. Durant une décennie l'Algérie allait en pâtir terriblement. Mais le terrorisme a fini par être vaincu au bout de moult sacrifices. Et c'est justement cette défaite du terrorisme et la nette amélioration de la situation secrétairerie qui a donné du grain à moudre a ceux qui ont demandé la levée de l'état d'urgence.