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Le Raï entre dans les rangs
Musique algérienne
Publié dans Le Midi Libre le 13 - 03 - 2011

Né au début du XXème siècle, en contexte colonial, le genre musical raï, qui s'est manifesté à ses débuts comme vecteur de la contestation de l'ordre ancien, est devenu aujourd'hui un genre comme les autres en se coulant dans le moule strictement commercial. "Le raï s'est banalisé aujourd'hui. Il ne s'inscrit plus dans une perspective de contestation et de rupture avec l'ordre ancien comme il l'a été à ses débuts. Le raï est devenu aujourd'hui un genre et un label musical parmi tant d'autres et un produit commercial" a déclaré jeudi l'universitaire Hadj Miliani à l'APS.
Né au début du XXème siècle, en contexte colonial, le genre musical raï, qui s'est manifesté à ses débuts comme vecteur de la contestation de l'ordre ancien, est devenu aujourd'hui un genre comme les autres en se coulant dans le moule strictement commercial. "Le raï s'est banalisé aujourd'hui. Il ne s'inscrit plus dans une perspective de contestation et de rupture avec l'ordre ancien comme il l'a été à ses débuts. Le raï est devenu aujourd'hui un genre et un label musical parmi tant d'autres et un produit commercial" a déclaré jeudi l'universitaire Hadj Miliani à l'APS.
Le raï n'est sorti de l'ombre que dans les années 80 avant de devenir un phénomène social, qui de proche en proche va gagner tout le Maghreb et ensuite l'Europe, lui ouvrant ainsi les portes de la consécration internationale. En son temps le raï a exprimé le désarroi enduré par les déracinés des campagnes qui viennent vivre dans les villes où domine l'esprit individualiste. Les anciens du raï chantaient des textes, surtout nostalgiques, qui avaient pour fonction l'évocation des valeurs «chevaleresques» du douar qu'ils ont quitté à savoir la parole donnée, l'honneur et la solidarité. L'exode rural qu'on peut imaginer consécutif à l'érection par les Français de centres de colonisation dans tout l'Oranie, a amené dans les villes nombre de ruraux qui allaient travailler, au corps à corps, artistiquement parlant, ces villes françaises, qu'ils vont contrôler et apprivoiser en y multipliant leurs bouges, cafés et autres lieux destinés pour faire la fête. Le raï arrache sa première reconnaissance internationale lors du festival de Bobigny qui s'est tenu en janvier 1986. Un concert à La Villette qui avait réuni Khaled, Belkacem Bouteldja, cheikha Remitti et Bellemou Messaoud, confirme ainsi la diaspora maghrébine dans son rôle de promotrice de ce genre musical en terre européenne. Mais déjà le processus de marchandisation du raï était suffisamment engagé. Début 1992, Khaled qui a fait incursion dans l'univers du show-biz a réalisé 600.000 ventes de son album, paru chez Barclay. Mais la logique commerciale a souvent primé au niveau de la nouvelle production raï, beaucoup d'éditeurs font une cassette aujourd'hui pour la vendre le lendemain. L'immigration a joué un rôle déterminant dans l'inflexion de cette musique. Les producteurs qui sont les maîtres du jeu foulent au pied la règle du droit d'auteur et imposent un forfait global lorsque l'artiste vient les solliciter pour enregistrer son produit. Paradoxalement, même ne coûtant pas chère, la production a eu pour effet d'entraîner une hausse des prix dans le marché des cassettes et autres produits raï. Hormis Cheb Mami, le duo Fadela-Sahraoui et Khaled qui ont pu enregistrer chez de grandes compagnies phonographiques multinationales, les autres ne purent échapper à la mainmise du marché parallèle de Marseille et de Barbès.
Le raï n'est sorti de l'ombre que dans les années 80 avant de devenir un phénomène social, qui de proche en proche va gagner tout le Maghreb et ensuite l'Europe, lui ouvrant ainsi les portes de la consécration internationale. En son temps le raï a exprimé le désarroi enduré par les déracinés des campagnes qui viennent vivre dans les villes où domine l'esprit individualiste. Les anciens du raï chantaient des textes, surtout nostalgiques, qui avaient pour fonction l'évocation des valeurs «chevaleresques» du douar qu'ils ont quitté à savoir la parole donnée, l'honneur et la solidarité. L'exode rural qu'on peut imaginer consécutif à l'érection par les Français de centres de colonisation dans tout l'Oranie, a amené dans les villes nombre de ruraux qui allaient travailler, au corps à corps, artistiquement parlant, ces villes françaises, qu'ils vont contrôler et apprivoiser en y multipliant leurs bouges, cafés et autres lieux destinés pour faire la fête. Le raï arrache sa première reconnaissance internationale lors du festival de Bobigny qui s'est tenu en janvier 1986. Un concert à La Villette qui avait réuni Khaled, Belkacem Bouteldja, cheikha Remitti et Bellemou Messaoud, confirme ainsi la diaspora maghrébine dans son rôle de promotrice de ce genre musical en terre européenne. Mais déjà le processus de marchandisation du raï était suffisamment engagé. Début 1992, Khaled qui a fait incursion dans l'univers du show-biz a réalisé 600.000 ventes de son album, paru chez Barclay. Mais la logique commerciale a souvent primé au niveau de la nouvelle production raï, beaucoup d'éditeurs font une cassette aujourd'hui pour la vendre le lendemain. L'immigration a joué un rôle déterminant dans l'inflexion de cette musique. Les producteurs qui sont les maîtres du jeu foulent au pied la règle du droit d'auteur et imposent un forfait global lorsque l'artiste vient les solliciter pour enregistrer son produit. Paradoxalement, même ne coûtant pas chère, la production a eu pour effet d'entraîner une hausse des prix dans le marché des cassettes et autres produits raï. Hormis Cheb Mami, le duo Fadela-Sahraoui et Khaled qui ont pu enregistrer chez de grandes compagnies phonographiques multinationales, les autres ne purent échapper à la mainmise du marché parallèle de Marseille et de Barbès.


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