« (…) le monde est en train de pourrir, et sa gangrène a choisi de se développer à partir d'ici ». La pièce de théâtre « les hirondelles de Kaboul » d'après le roman de Yasmina Khadra sera représentée le samedi 21 mai à partir 20h30 au Centre culturel algérien à Paris. « (…) le monde est en train de pourrir, et sa gangrène a choisi de se développer à partir d'ici ». La pièce de théâtre « les hirondelles de Kaboul » d'après le roman de Yasmina Khadra sera représentée le samedi 21 mai à partir 20h30 au Centre culturel algérien à Paris. Si l'œuvre romanesque n'est pas toujours sujet à l'adaptation au théâtre, faute d'éléments dramatiques, l'œuvre Les hirondelles de Kaboulde Yasmina Khadra s'y prête parfaitement. D'ailleurs à la lecture de ce livre nous voyons derrière l'écriture si imagée de Yasmina Khadra se dessiner la réalité palpable de ce que traversent les protagonistes, une réalité qu'on a envie d'entendre et de voir. Dans cette adaptation - que l'auteur a cautionnée sans hésitation- Antoinette Senio est restée fidèle à la langue et à l'atmosphère du roman, tout en cherchant un nouveau rythme à l'œuvre. Afin de retrouver les ambiances de Kaboul, une scénographie épurée s'est imposée : un mur délabré avec, au milieu, une embrasure, un décor simple et efficace qui permet de jouer l'extérieur comme l'intérieur. Là dessus, une mise en lumière et une bande son électronique crée des effets d'étouffement, de chaleur, de violence ou de menace. A l'image de la déchéance de Kaboul, ce mur représente l'enfermement des Afghans mais aussi leur besoin de se protéger. Dans la chaleur de cette ville maudite, ce peuple étouffe, enfermé dans une dictature aux règles d'une violence absurde, littéralement enterré vivant par les talibans… Alors, inévitablement, c'est à huis-clos que se déroule la trame de l'histoire, et c'est dans l'intimité des intérieurs que ces hommes luttent pour rester dignes. « La principale raison pour laquelle j'ai voulu adapter « Les Hirondelles de Kaboul » au théâtre est de toucher nos âmes et consciences, car ici, le drame prend l'ampleur d'une tragédie grecque dans ce qu'elle a d'atemporel et d'universel. C'est dans la monstruosité de la guerre que l'Homme va révéler toute son humanité, dans ce qu'elle a de plus beau et de plus laid, de plus fort et de plus faible : d'un côté, un homme instruit et bon se laisse emporter par l'hystérie d'une foule et lapide une femme, de l'autre un homme rustre et insensible se surprend à aimer sans même avoir conscience que ce sentiment existe. C'est là le paradoxe de la nature humaine. Indépendamment du contexte des Talibans, quelle que soit la dictature, quelle que soit la guerre, l'Homme reste le même, fragilisé de façon identique dans ce qui lui est propre, sa réflexion et son choix, et dans ce qui le définit, sa liberté », explique Antoinette Senio qui a fait l'adaptation, la mise en scène et la scénographie de la pièce. Dans le Kaboul de l'an 2000, alors que les talibans font régner sur l'Afghanistan un régime atroce. L'auteur nous raconte l'histoire de quatre personnages inoubliables. Il y a Mohsen, qui descend d'une famille de commerçants prospères que les talibans ont ruinée ; Zuneira, sa femme, sublimement belle, qui fut une enseignante brillante et qui n'a plus le droit de sortir de chez elle… Ils survivent dans des conditions morales et matérielles abominables, soutenus par l'amour qu'ils se portent et le respect qu'ils doivent à l'intelligence et à la connaissance. Il y a aussi Atiq, qui a sincèrement adhéré à l'idéologie des talibans et qui tente d'assurer son service à la prison de Kaboul dans le respect de sa foi. Mais chaque jour est une épreuve terrible où tout ce qu'il voit et tout ce qu'on l'oblige à faire sont contraires à tout ce qu'il croit. Il y a enfin Mussarat, sa femme, une infirmière qui l'a sauvé de la mort pendant la guerre contre les russes et qui se meurt de maladie et de désespoir. Le roman raconte leur désespoir, la perte de leurs illusions, la difficulté pour les femmes de vivre dans des conditions où on ne leur reconnaît aucun droit. Le roman aborde les thèmes de la répudiation des épouses, le pouvoir absolu du régime, la religion, la lapidation, etc. Si l'œuvre romanesque n'est pas toujours sujet à l'adaptation au théâtre, faute d'éléments dramatiques, l'œuvre Les hirondelles de Kaboulde Yasmina Khadra s'y prête parfaitement. D'ailleurs à la lecture de ce livre nous voyons derrière l'écriture si imagée de Yasmina Khadra se dessiner la réalité palpable de ce que traversent les protagonistes, une réalité qu'on a envie d'entendre et de voir. Dans cette adaptation - que l'auteur a cautionnée sans hésitation- Antoinette Senio est restée fidèle à la langue et à l'atmosphère du roman, tout en cherchant un nouveau rythme à l'œuvre. Afin de retrouver les ambiances de Kaboul, une scénographie épurée s'est imposée : un mur délabré avec, au milieu, une embrasure, un décor simple et efficace qui permet de jouer l'extérieur comme l'intérieur. Là dessus, une mise en lumière et une bande son électronique crée des effets d'étouffement, de chaleur, de violence ou de menace. A l'image de la déchéance de Kaboul, ce mur représente l'enfermement des Afghans mais aussi leur besoin de se protéger. Dans la chaleur de cette ville maudite, ce peuple étouffe, enfermé dans une dictature aux règles d'une violence absurde, littéralement enterré vivant par les talibans… Alors, inévitablement, c'est à huis-clos que se déroule la trame de l'histoire, et c'est dans l'intimité des intérieurs que ces hommes luttent pour rester dignes. « La principale raison pour laquelle j'ai voulu adapter « Les Hirondelles de Kaboul » au théâtre est de toucher nos âmes et consciences, car ici, le drame prend l'ampleur d'une tragédie grecque dans ce qu'elle a d'atemporel et d'universel. C'est dans la monstruosité de la guerre que l'Homme va révéler toute son humanité, dans ce qu'elle a de plus beau et de plus laid, de plus fort et de plus faible : d'un côté, un homme instruit et bon se laisse emporter par l'hystérie d'une foule et lapide une femme, de l'autre un homme rustre et insensible se surprend à aimer sans même avoir conscience que ce sentiment existe. C'est là le paradoxe de la nature humaine. Indépendamment du contexte des Talibans, quelle que soit la dictature, quelle que soit la guerre, l'Homme reste le même, fragilisé de façon identique dans ce qui lui est propre, sa réflexion et son choix, et dans ce qui le définit, sa liberté », explique Antoinette Senio qui a fait l'adaptation, la mise en scène et la scénographie de la pièce. Dans le Kaboul de l'an 2000, alors que les talibans font régner sur l'Afghanistan un régime atroce. L'auteur nous raconte l'histoire de quatre personnages inoubliables. Il y a Mohsen, qui descend d'une famille de commerçants prospères que les talibans ont ruinée ; Zuneira, sa femme, sublimement belle, qui fut une enseignante brillante et qui n'a plus le droit de sortir de chez elle… Ils survivent dans des conditions morales et matérielles abominables, soutenus par l'amour qu'ils se portent et le respect qu'ils doivent à l'intelligence et à la connaissance. Il y a aussi Atiq, qui a sincèrement adhéré à l'idéologie des talibans et qui tente d'assurer son service à la prison de Kaboul dans le respect de sa foi. Mais chaque jour est une épreuve terrible où tout ce qu'il voit et tout ce qu'on l'oblige à faire sont contraires à tout ce qu'il croit. Il y a enfin Mussarat, sa femme, une infirmière qui l'a sauvé de la mort pendant la guerre contre les russes et qui se meurt de maladie et de désespoir. Le roman raconte leur désespoir, la perte de leurs illusions, la difficulté pour les femmes de vivre dans des conditions où on ne leur reconnaît aucun droit. Le roman aborde les thèmes de la répudiation des épouses, le pouvoir absolu du régime, la religion, la lapidation, etc.