L'agriculture algérienne demeure une agriculture de petits exploitants, et si les choses restent en l'état, l'Algérie ne pourrait plus dans un proche avenir assurer son autosuffisance alimentaire. L'agriculture algérienne demeure une agriculture de petits exploitants, et si les choses restent en l'état, l'Algérie ne pourrait plus dans un proche avenir assurer son autosuffisance alimentaire. C'est là le constat qui a été dressé, hier à Alger, lors d'une conférence-débat organisée au forum d'El Moudjahid. Ayant pour thème «L'agronome au cœur des défis de la production alimentaire à l'échelle locale et mondiale», la conférence a été animée par Yahia Zane, président de l'Union nationale des agronomes, et Nouad Mohamed Amokrane, consultant et expert en agronomie, docteur en développement des filières de l'Institut national agronomique de Paris. Ce dernier a du reste plaidé pour «l'ouverture du foncier» arguant qu'on ne peut faire une agriculture «sur deux hectares», et«difficile à mécaniser». Il a, donc, insisté sur la nécessité de prendre des mesures en faveur des investisseurs, car, a-t-il expliqué, l'exploitation de grandes surfaces exige beaucoup d'argent et de mécanisation. Pour sa part, un intervenant qui n'est autre que Chabbour Mustapha, consultant et expert en agronomie et du développement agro-alimentaire, a soutenu, que pour s'attaquer au fond du problème, il faut que l'Etat pense sérieusement à dégager des terres à l'effet de couvrir les besoins alimentaires qui ne manqueront pas de surgir dans les prochaines années. Selon lui, «à l'horizon 2018, les besoins supplémentaires vont s'accroître. Pour prendre en charge la demande en lait, il faut 520.000 vaches laitières, (5 tonnes par vache et par an) ; cela demande, a-t-il précisé, 500.000 ha de terre». Et d'ajouter : «Pour satisfaire la demande en oléagineux (huile), il nous faut 650.000 tonnes d'huile, soit 900.000 ha de terres, idem pour les protéagineux dont les besoins sont évalués à 800.000 tonnes de graines qui nécessitent 400.000 ha de terres au niveau des zones céréalières». Quant au sucre, cet expert en a évalué les besoins jusqu'à 2018 à 1,3 million de tonnes soit 17.000 ha de terres. «Ce sont, là, les problèmes de fond qu'il faut traiter ; la majeure partie de ces produit sont importés», a-t-il ajouté. Et Chabbour Mustapha de s'interroger : «Où trouver ces surfaces agricoles ?» Nouad Mohamed Amokrane a abondé dans le même sens en évoquant «le risque de voir la filière du poulet disparaître en Algérie si le Brésil venait à nous inonder de ses produits». La raison en est que «le coût du poulet produit dans ce pays revient 3 fois moins cher que celui produit localement. 90 % d'intrants dont s'alimentent ces poulets proviennent de l'importation», a-t-il expliqué. Et de regretter : «Même les jus que vous buvez, à l'exception de Ngaous qui a réussi à réaliser un mélange hybride, ne contiennent aucun produit algérien.» Et Nouad Mohamed Amokrane de tirer la sonnette d'alarme : «Il y a actuellement une crise alimentaire mondiale, mais on ne ressent pas ses effets chez nous, parce que l'Etat, pour acheter la paix sociale, subventionne les produits de première nécessité comme les céréales, le pain, le lait, l'huile et le sucre. Si, demain, l'argent du pétrole venait à manquer, ces produits coûteront 4 fois le prix pratiqué aujourd'hui.» Autrement dit, le véritable prix de la baguette de pain tournerait autour de 40 DA. Nouad, qui est également SG de l'Union nationale des agronomes, a abordé aussi la question des OGM (organismes génétiquement modifiés), actuellement interdits en Algérie. Il a estimé nécessaire d'engager un débat là-dessus, tout en indiquant que l'Union a retenu cette problématique comme l'un des thèmes qu'elle va aborder lors d'un forum qu'elle compte organiser prochainement. Nouad Mohamed Amokrane a souligné le dilemme : «Faut-il accepter les OGM, ou faut-il laisser les gens mourir de faim comme en Somalie ?». Abdelmalek Serraï, autre intervenant, s'est montré hostile à cette solution arguant qu'on «risque d'accentuer notre dépendance par rapport aux semences qui appartiennent à leurs producteurs». Il voit dans la décision du gouvernement algérien de ne pas autoriser les OGM «une décision politique» dont il dit partager la pertinence. Il s'est vu rétorquer que les «biscuits que nous consommons sont fabriqués à base d'OGM et que les animaux mangent également des OGM». Quant à la possibilité de développer l'agriculture saharienne, les participants ont souligné la nécessité d'opter pour une agriculture industrielle. Abdelmalek Serraï a regretté d'avoir eu à constater à «Ménéa que des ouvriers viennent du Mali et même du Niger et de Mauritanie», expliquant que «dans le Sud, il n'y a aucune mesure incitative pour encourager le développement de l'agriculture». Et de plaider pour la défiscalisation et l'octroi de facilitations dans cette région du pays. C'est là le constat qui a été dressé, hier à Alger, lors d'une conférence-débat organisée au forum d'El Moudjahid. Ayant pour thème «L'agronome au cœur des défis de la production alimentaire à l'échelle locale et mondiale», la conférence a été animée par Yahia Zane, président de l'Union nationale des agronomes, et Nouad Mohamed Amokrane, consultant et expert en agronomie, docteur en développement des filières de l'Institut national agronomique de Paris. Ce dernier a du reste plaidé pour «l'ouverture du foncier» arguant qu'on ne peut faire une agriculture «sur deux hectares», et«difficile à mécaniser». Il a, donc, insisté sur la nécessité de prendre des mesures en faveur des investisseurs, car, a-t-il expliqué, l'exploitation de grandes surfaces exige beaucoup d'argent et de mécanisation. Pour sa part, un intervenant qui n'est autre que Chabbour Mustapha, consultant et expert en agronomie et du développement agro-alimentaire, a soutenu, que pour s'attaquer au fond du problème, il faut que l'Etat pense sérieusement à dégager des terres à l'effet de couvrir les besoins alimentaires qui ne manqueront pas de surgir dans les prochaines années. Selon lui, «à l'horizon 2018, les besoins supplémentaires vont s'accroître. Pour prendre en charge la demande en lait, il faut 520.000 vaches laitières, (5 tonnes par vache et par an) ; cela demande, a-t-il précisé, 500.000 ha de terre». Et d'ajouter : «Pour satisfaire la demande en oléagineux (huile), il nous faut 650.000 tonnes d'huile, soit 900.000 ha de terres, idem pour les protéagineux dont les besoins sont évalués à 800.000 tonnes de graines qui nécessitent 400.000 ha de terres au niveau des zones céréalières». Quant au sucre, cet expert en a évalué les besoins jusqu'à 2018 à 1,3 million de tonnes soit 17.000 ha de terres. «Ce sont, là, les problèmes de fond qu'il faut traiter ; la majeure partie de ces produit sont importés», a-t-il ajouté. Et Chabbour Mustapha de s'interroger : «Où trouver ces surfaces agricoles ?» Nouad Mohamed Amokrane a abondé dans le même sens en évoquant «le risque de voir la filière du poulet disparaître en Algérie si le Brésil venait à nous inonder de ses produits». La raison en est que «le coût du poulet produit dans ce pays revient 3 fois moins cher que celui produit localement. 90 % d'intrants dont s'alimentent ces poulets proviennent de l'importation», a-t-il expliqué. Et de regretter : «Même les jus que vous buvez, à l'exception de Ngaous qui a réussi à réaliser un mélange hybride, ne contiennent aucun produit algérien.» Et Nouad Mohamed Amokrane de tirer la sonnette d'alarme : «Il y a actuellement une crise alimentaire mondiale, mais on ne ressent pas ses effets chez nous, parce que l'Etat, pour acheter la paix sociale, subventionne les produits de première nécessité comme les céréales, le pain, le lait, l'huile et le sucre. Si, demain, l'argent du pétrole venait à manquer, ces produits coûteront 4 fois le prix pratiqué aujourd'hui.» Autrement dit, le véritable prix de la baguette de pain tournerait autour de 40 DA. Nouad, qui est également SG de l'Union nationale des agronomes, a abordé aussi la question des OGM (organismes génétiquement modifiés), actuellement interdits en Algérie. Il a estimé nécessaire d'engager un débat là-dessus, tout en indiquant que l'Union a retenu cette problématique comme l'un des thèmes qu'elle va aborder lors d'un forum qu'elle compte organiser prochainement. Nouad Mohamed Amokrane a souligné le dilemme : «Faut-il accepter les OGM, ou faut-il laisser les gens mourir de faim comme en Somalie ?». Abdelmalek Serraï, autre intervenant, s'est montré hostile à cette solution arguant qu'on «risque d'accentuer notre dépendance par rapport aux semences qui appartiennent à leurs producteurs». Il voit dans la décision du gouvernement algérien de ne pas autoriser les OGM «une décision politique» dont il dit partager la pertinence. Il s'est vu rétorquer que les «biscuits que nous consommons sont fabriqués à base d'OGM et que les animaux mangent également des OGM». Quant à la possibilité de développer l'agriculture saharienne, les participants ont souligné la nécessité d'opter pour une agriculture industrielle. Abdelmalek Serraï a regretté d'avoir eu à constater à «Ménéa que des ouvriers viennent du Mali et même du Niger et de Mauritanie», expliquant que «dans le Sud, il n'y a aucune mesure incitative pour encourager le développement de l'agriculture». Et de plaider pour la défiscalisation et l'octroi de facilitations dans cette région du pays.