Les nouvelles conditions fixées par l'accord d'échange de dette attendu pour la Grèce, beaucoup plus dures que celles prévues initialement, seront digérées sans heurt par les créanciers privés, qui ont déjà encaissé l'essentiel des pertes. Les nouvelles conditions fixées par l'accord d'échange de dette attendu pour la Grèce, beaucoup plus dures que celles prévues initialement, seront digérées sans heurt par les créanciers privés, qui ont déjà encaissé l'essentiel des pertes. Après avoir obtenu des créanciers privés qu'ils acceptent des pertes de 21% (fin juillet), puis de 50% (fin octobre), les autorités grecques, le Fonds monétaire international et les représentants de la zone euro ont finalement poussé le curseur jusqu'à 70%. Mais, fidèles au principe de prudence, quasiment tous les établissements concernés, banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissement, ont déjà mis en réserve des montants importants pour faire face à ses pertes. Beaucoup ont fixé le niveau de leurs provisions sur le prix de marché des obligations grecques concernées, qui s'est effondré et présente actuellement une décote d'environ 75% sur la plupart des échéances. C'est notamment le cas des banques allemandes, Deutsche Bank et Commerzbank, de la britannique Royal Bank of Scotland (RBS), de la néerlandaise ING ou de l'assureur allemand, Allianz, qui ne verront pas leurs comptes davantage dégradés par l'accord. Le réassureur Swiss Re a même choisi de provisionner la totalité de la valeur de ses titres et ne compte donc plus sur aucun remboursement de la Grèce. Les banques françaises avaient, elles, choisi de provisionner jusqu'ici 60% de leur exposition et sont passées à 75% à la clôture de leurs comptes annuels 2011, ce qui leur a coûté plusieurs centaines de millions d'euros supplémentaires. «Ce sont des montants gérables», estime Alex Koagne, analyste de Natixis. Jean-Pierre Lambert, analyste de Keefe, Bruyette and Woods, rappelle néanmoins qu'au delà de la dette souveraine, le marché s'inquiète encore des activités directes du Crédit Agricole et de Société Générale (qui possèdent chacun une banque locale) en Grèce, dont la trajectoire est loin d'être assurée. Les assureurs français, eux, en étaient souvent restés à 21% de décote, sur le principe du premier accord conclu fin juillet, considéré comme insuffisant depuis. Mais ils bénéficient de mécanismes spécifiques qui amortissent considérablement l'effet d'un alignement sur les conditions de l'accord. Reste le problème des banques grecques, dont les niveaux de provisionnement sont très insuffisants mais qui bénéficieraient du nouveau plan d'aide européen de 130 milliards d'euros, à hauteur de 30 milliards, et pourraient ainsi survivre aux pertes colossales à prévoir. Hors établissements grecs, M. Koagne prévoit que cet accord aura un effet globalement positif pour les grandes banques européennes, car au-delà du faible coût résiduel, «si l'échange se fait, cela réduit fortement le risque systémique sur la zone euro et le risque de contagion». L'accélération des négociations ces derniers jours a globalement bénéficié aux cours des valeurs bancaires, qui jouissent également des conséquences positives de l'opération de prêt à trois ans de la Banque centrale européenne (BCE), fin décembre. «Mon attention et mes inquiétudes se portent désormais sur les conséquences d'un tel exemple sur la dette portugaise», prévient néanmoins Christophe Nijdam, analyste de AlphaValue. «Le gouvernement portugais ne sera-t-il pas désormais enclin à prendre l'autoroute ouverte par la Grèce vis-à-vis de ses créanciers privés ?», s'inquiète-t-il. Un tel scénario replacerait banques et assureurs en position inconfortable. Après avoir obtenu des créanciers privés qu'ils acceptent des pertes de 21% (fin juillet), puis de 50% (fin octobre), les autorités grecques, le Fonds monétaire international et les représentants de la zone euro ont finalement poussé le curseur jusqu'à 70%. Mais, fidèles au principe de prudence, quasiment tous les établissements concernés, banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissement, ont déjà mis en réserve des montants importants pour faire face à ses pertes. Beaucoup ont fixé le niveau de leurs provisions sur le prix de marché des obligations grecques concernées, qui s'est effondré et présente actuellement une décote d'environ 75% sur la plupart des échéances. C'est notamment le cas des banques allemandes, Deutsche Bank et Commerzbank, de la britannique Royal Bank of Scotland (RBS), de la néerlandaise ING ou de l'assureur allemand, Allianz, qui ne verront pas leurs comptes davantage dégradés par l'accord. Le réassureur Swiss Re a même choisi de provisionner la totalité de la valeur de ses titres et ne compte donc plus sur aucun remboursement de la Grèce. Les banques françaises avaient, elles, choisi de provisionner jusqu'ici 60% de leur exposition et sont passées à 75% à la clôture de leurs comptes annuels 2011, ce qui leur a coûté plusieurs centaines de millions d'euros supplémentaires. «Ce sont des montants gérables», estime Alex Koagne, analyste de Natixis. Jean-Pierre Lambert, analyste de Keefe, Bruyette and Woods, rappelle néanmoins qu'au delà de la dette souveraine, le marché s'inquiète encore des activités directes du Crédit Agricole et de Société Générale (qui possèdent chacun une banque locale) en Grèce, dont la trajectoire est loin d'être assurée. Les assureurs français, eux, en étaient souvent restés à 21% de décote, sur le principe du premier accord conclu fin juillet, considéré comme insuffisant depuis. Mais ils bénéficient de mécanismes spécifiques qui amortissent considérablement l'effet d'un alignement sur les conditions de l'accord. Reste le problème des banques grecques, dont les niveaux de provisionnement sont très insuffisants mais qui bénéficieraient du nouveau plan d'aide européen de 130 milliards d'euros, à hauteur de 30 milliards, et pourraient ainsi survivre aux pertes colossales à prévoir. Hors établissements grecs, M. Koagne prévoit que cet accord aura un effet globalement positif pour les grandes banques européennes, car au-delà du faible coût résiduel, «si l'échange se fait, cela réduit fortement le risque systémique sur la zone euro et le risque de contagion». L'accélération des négociations ces derniers jours a globalement bénéficié aux cours des valeurs bancaires, qui jouissent également des conséquences positives de l'opération de prêt à trois ans de la Banque centrale européenne (BCE), fin décembre. «Mon attention et mes inquiétudes se portent désormais sur les conséquences d'un tel exemple sur la dette portugaise», prévient néanmoins Christophe Nijdam, analyste de AlphaValue. «Le gouvernement portugais ne sera-t-il pas désormais enclin à prendre l'autoroute ouverte par la Grèce vis-à-vis de ses créanciers privés ?», s'inquiète-t-il. Un tel scénario replacerait banques et assureurs en position inconfortable.