Dans le rapport annuel de la Commission, qui va être transmis au chef de l'Etat avant le 30 mars 2012, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), a exprimé son inquiétude, hier sur le ondes de la radio nationale chaîne III, et a parlé du constat qualifié d'«alarmant» du secteur de la santé en Algérie. Pour Farouk Ksentini, « les choses vont mal » et il ne « comprend pas la pénurie actuelle des médicaments ». Le président de la CNCPPDH, qui dit avoir fait ce constat par des requêtes du corps médical, des saisines des citoyens, des malades, des parents des malades, s'alarme du fait que 30.000 femmes atteintes du cancer du sein sont en attente et en souffrance, faute de traitement approprié, d'absence de médicaments et d'équipements nécessaires. « C'est dramatique », s'est-il indigné, redoutant que «la mort puisse emporter les malades ». Farouk Ksentini souligne que tout le monde est au courant du problème et assure qu' «il n'est pas un sniper ». Il y a un problème auquel il faut trouver une solution, soutient-il. Concernant les droits humains (logement, emploi), il juge « la situation difficile ». Il estime qu'il faut trouver des solutions appropriées dans un temps raccourci et juge qu' « il y a une souffrance sociale qui rend la vie intolérable ». Dans ce cadre, Farouk Ksentini évoque le phénomène des harraga et soutient que ce dernier découle de cette souffrance sociale. Il pense que l'aisance financière dans laquelle baigne l'Algérie pourrait servir à apporter des « vraies solutions» à ce problème qui reconnaît-il «demande du temps». La fraude morale est la plus dangeureuse Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), en vient à parler des partis politiques qui promettent monts et merveilles aux électeurs. Il distingue «la fraude morale» de la fraude physique et explique que « la fraude physique est la manipulation des bulletins de vote. On peut la contenir. Des dispositions suffisamment sévères ont été prises à l'occasion des prochaines élections qui vont écarter cette fraude physique. À mon avis, ce n'est pas la plus dangereuse ». La plus dangereuse, souligne-t-il, est « la fraude immatérielle, la fraude morale ». Il se dit indigné « lorsque je vois des candidats, des partis, promettre des choses mirobolantes, irréalisables, qui risquent de tromper les électeurs, je suis inquiet. Les programmes que j'ai lus ne sont pas chiffrés. Il y a du discours d'ordre général et des promesses qui ne procèdent pas de la réalité des choses ». Farouk Ksentini reproche également à des partis de tenir des discours « populistes, démagogiques, corporatistes, régionalistes » et d'utiliser « la religion à des fins politiques ». « Il faut combattre ces pratiques. Malheureusement, il n'y a pas de dispositions pénales susceptibles de les combattre efficacement ». Il exprime aussi son inquiétude de l'usage de la religion à des fins politiques ou électoralistes qui doit être, selon lui « totalement interdit ». Se référant à la loi fondamentale, il relève que « la Constitution elle-même l'interdit. Pour lui, les choses sont claires ». Mais, prédit-il, « il y aura nécessairement et malheureusement des dépassements. Je ne le souhaite pas, mais je le crains. C'est tellement facile de ratisser large en utilisant la religion à des fins électorales. Je m'en remets à la sagesse et à l'honnêteté intellectuelle des partis et des candidats ». Sur les réformes politiques initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, il estime qu'elles sont «salutaires». Des réformes salutaires Des réformes qui, selon lui, vont renforcer la démocratie en Algérie. « La démocratie commence avec les élections », confie-t-il. « Elle finit avec les élections », dit-il. Il prédit que « si nous avons la chance de laisser faire des élections libres, de laisser la vérité sortir des urnes, avec une chambre représentative, nous aurons fait un grand pas ». Mais, assure-t-il « il n'y a pas de démocratie concevable si les femmes ne sont pas suffisamment représentées. Les femmes capables d'être têtes de liste existent par milliers. Le quota de femmes inférieur aux hommes, ce n'est plus la démocratie » dit-il et il salue Louisa Hanoune et son parti, le PT qui a institué la parité homme / femme. A propos du passage du flambeau aux jeunes, Farouk Ksentini confie qu'il est de ceux qui sont persuadés qu'il y a des générations qui ont fait leur temps et qui doivent céder leurs places aux jeunes. « C'est clair et net. La génération qui nous gouverne a fait la guerre de libération. C'est quelque chose d'extraordinaire, mais c'est fini. Il faut laisser la place à la nouvelle génération qui, elle, doit jouer le rôle qui est le sien et gérer ce pays comme il se doit », a-t-il expliqué. La France officielle doit s'excuser Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) évoque la repentance et a appelle la France à présenter des excuses pour les crimes commis en Algérie durant la période coloniale. Il estime que « C'est essentiel. Et c'est la moindre des choses que la France devrait faire. Je ne comprends pas comment un pays qui compte des intellectuels, des historiens, des personnes de haut niveau, n'arrive pas à percevoir cette réalité élémentaire. Réalité selon laquelle la France a colonisé d'une manière criminelle un pays avec lequel elle n'avait aucun contentieux. La France officielle doit s'excuser. La colonisation est la négation absolue des droits de l'Homme. La France s'est comportée, ici en Algérie, d'une manière odieuse et impardonnable », a-t-il déclaré. Il ne voit aucune raison qui aurait poussé la France à venir envahir l'Algérie et ne comprend pas qu'il y ait encore des gens en France qui tirent gloriole d'avoir fait ce qui a été fait lors de la colonisation. « C'est vrai que La France est un pays belliqueux. Il a fait la guerre à la moitié de la planète. Il est tout de même extraordinaire qu'on ne vienne pas présenter des excuses au peuple algérien », a-t-il ajouté. Il a estimé aussi que l'Algérie n'a pas à pardonner aux harkis « Comme si la France avait elle-même pardonné à ses collaborateurs durant la Seconde Guerre mondiale. Dans le rapport annuel de la Commission, qui va être transmis au chef de l'Etat avant le 30 mars 2012, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), a exprimé son inquiétude, hier sur le ondes de la radio nationale chaîne III, et a parlé du constat qualifié d'«alarmant» du secteur de la santé en Algérie. Pour Farouk Ksentini, « les choses vont mal » et il ne « comprend pas la pénurie actuelle des médicaments ». Le président de la CNCPPDH, qui dit avoir fait ce constat par des requêtes du corps médical, des saisines des citoyens, des malades, des parents des malades, s'alarme du fait que 30.000 femmes atteintes du cancer du sein sont en attente et en souffrance, faute de traitement approprié, d'absence de médicaments et d'équipements nécessaires. « C'est dramatique », s'est-il indigné, redoutant que «la mort puisse emporter les malades ». Farouk Ksentini souligne que tout le monde est au courant du problème et assure qu' «il n'est pas un sniper ». Il y a un problème auquel il faut trouver une solution, soutient-il. Concernant les droits humains (logement, emploi), il juge « la situation difficile ». Il estime qu'il faut trouver des solutions appropriées dans un temps raccourci et juge qu' « il y a une souffrance sociale qui rend la vie intolérable ». Dans ce cadre, Farouk Ksentini évoque le phénomène des harraga et soutient que ce dernier découle de cette souffrance sociale. Il pense que l'aisance financière dans laquelle baigne l'Algérie pourrait servir à apporter des « vraies solutions» à ce problème qui reconnaît-il «demande du temps». La fraude morale est la plus dangeureuse Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), en vient à parler des partis politiques qui promettent monts et merveilles aux électeurs. Il distingue «la fraude morale» de la fraude physique et explique que « la fraude physique est la manipulation des bulletins de vote. On peut la contenir. Des dispositions suffisamment sévères ont été prises à l'occasion des prochaines élections qui vont écarter cette fraude physique. À mon avis, ce n'est pas la plus dangereuse ». La plus dangereuse, souligne-t-il, est « la fraude immatérielle, la fraude morale ». Il se dit indigné « lorsque je vois des candidats, des partis, promettre des choses mirobolantes, irréalisables, qui risquent de tromper les électeurs, je suis inquiet. Les programmes que j'ai lus ne sont pas chiffrés. Il y a du discours d'ordre général et des promesses qui ne procèdent pas de la réalité des choses ». Farouk Ksentini reproche également à des partis de tenir des discours « populistes, démagogiques, corporatistes, régionalistes » et d'utiliser « la religion à des fins politiques ». « Il faut combattre ces pratiques. Malheureusement, il n'y a pas de dispositions pénales susceptibles de les combattre efficacement ». Il exprime aussi son inquiétude de l'usage de la religion à des fins politiques ou électoralistes qui doit être, selon lui « totalement interdit ». Se référant à la loi fondamentale, il relève que « la Constitution elle-même l'interdit. Pour lui, les choses sont claires ». Mais, prédit-il, « il y aura nécessairement et malheureusement des dépassements. Je ne le souhaite pas, mais je le crains. C'est tellement facile de ratisser large en utilisant la religion à des fins électorales. Je m'en remets à la sagesse et à l'honnêteté intellectuelle des partis et des candidats ». Sur les réformes politiques initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, il estime qu'elles sont «salutaires». Des réformes salutaires Des réformes qui, selon lui, vont renforcer la démocratie en Algérie. « La démocratie commence avec les élections », confie-t-il. « Elle finit avec les élections », dit-il. Il prédit que « si nous avons la chance de laisser faire des élections libres, de laisser la vérité sortir des urnes, avec une chambre représentative, nous aurons fait un grand pas ». Mais, assure-t-il « il n'y a pas de démocratie concevable si les femmes ne sont pas suffisamment représentées. Les femmes capables d'être têtes de liste existent par milliers. Le quota de femmes inférieur aux hommes, ce n'est plus la démocratie » dit-il et il salue Louisa Hanoune et son parti, le PT qui a institué la parité homme / femme. A propos du passage du flambeau aux jeunes, Farouk Ksentini confie qu'il est de ceux qui sont persuadés qu'il y a des générations qui ont fait leur temps et qui doivent céder leurs places aux jeunes. « C'est clair et net. La génération qui nous gouverne a fait la guerre de libération. C'est quelque chose d'extraordinaire, mais c'est fini. Il faut laisser la place à la nouvelle génération qui, elle, doit jouer le rôle qui est le sien et gérer ce pays comme il se doit », a-t-il expliqué. La France officielle doit s'excuser Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) évoque la repentance et a appelle la France à présenter des excuses pour les crimes commis en Algérie durant la période coloniale. Il estime que « C'est essentiel. Et c'est la moindre des choses que la France devrait faire. Je ne comprends pas comment un pays qui compte des intellectuels, des historiens, des personnes de haut niveau, n'arrive pas à percevoir cette réalité élémentaire. Réalité selon laquelle la France a colonisé d'une manière criminelle un pays avec lequel elle n'avait aucun contentieux. La France officielle doit s'excuser. La colonisation est la négation absolue des droits de l'Homme. La France s'est comportée, ici en Algérie, d'une manière odieuse et impardonnable », a-t-il déclaré. Il ne voit aucune raison qui aurait poussé la France à venir envahir l'Algérie et ne comprend pas qu'il y ait encore des gens en France qui tirent gloriole d'avoir fait ce qui a été fait lors de la colonisation. « C'est vrai que La France est un pays belliqueux. Il a fait la guerre à la moitié de la planète. Il est tout de même extraordinaire qu'on ne vienne pas présenter des excuses au peuple algérien », a-t-il ajouté. Il a estimé aussi que l'Algérie n'a pas à pardonner aux harkis « Comme si la France avait elle-même pardonné à ses collaborateurs durant la Seconde Guerre mondiale.