Les nombreux postes frontaliers et douaniers en Afrique, avec la bureaucratie et les longs délais qui les accompagnent, continuent de freiner le commerce et la croissance économique sur le continent, rapporte une nouvelle étude de la Banque africaine de développement (BAD). Le nombre élevé de postes de contrôle vient du fait que l'Afrique compte 54 pays. Les procédures pourraient néanmoins être simplifiées, ce qui permettra de réduire de manière significative les pertes de temps et les coûts de transport, selon le rapport. Les nombreux postes frontaliers et douaniers en Afrique, avec la bureaucratie et les longs délais qui les accompagnent, continuent de freiner le commerce et la croissance économique sur le continent, rapporte une nouvelle étude de la Banque africaine de développement (BAD). Le nombre élevé de postes de contrôle vient du fait que l'Afrique compte 54 pays. Les procédures pourraient néanmoins être simplifiées, ce qui permettra de réduire de manière significative les pertes de temps et les coûts de transport, selon le rapport. L'étude, réalisée par le département de l'Economiste en chef de la BAD, s'intitule «Postes frontières, points de contrôle et commerce intra-africain : défis et solutions». Stimuler le commerce intérieur de l'Afrique est l'un des avantages de l'intégration régionale sur le continent. Les auteurs du rapport reconnaissent que le grand nombre de frontières n'est que l'un des nombreux écueils au programme de l'intégration régionale. Ils notent toutefois que «l'étendue et la portée des défis à relever sont trop vastes pour être couvertes uniquement dans un bref document». Ils poursuivent en expliquant que «par conséquent, nous concentrons notre discussion sur les postes frontières et les principaux obstacles au commerce intra-africain, qui se trouvent au cœur même du problème». Le commerce a longtemps été considéré comme crucial pour la croissance économique et la prospérité. Cela a été le cas partout dans le monde, et l'observation est tout aussi pertinente pour l'Afrique. Dans une interview au journal The Guardian, le président Museveni de l'Ouganda est sans détour sur la question : «Nous voulons sortir de la pauvreté grâce au commerce.» Le rapport décrit certains des résultats et des coûts des freins au commerce intra-africain. Par exemple, en 2009, le commerce entre les pays africains ne représentait que 10 pour cent du total des échanges du continent. En revanche, le commerce intra-régional dans la même année en Asie atteignait 50%, et en Amérique latine, il était de 22%. Créer de meilleures conditions pour le commerce intra-africain grâce à l'intégration régionale est une priorité pour l'Afrique depuis plus de 50 ans, note le rapport, et la promotion de l'intégration régionale est l'un des principaux piliers de la stratégie de la BAD. L'un des résultats de cette impulsion à l'intégration régionale en Afrique a été la mise en place d'accords commerciaux régionaux et de communautés économiques régionales (CER). Beaucoup de CER existent maintenant en Afrique, avec divers degrés d'intégration, mais elles n'ont pas connu un succès total, indique le rapport. «Elles n'ont pas eu le succès escompté en matière d'atteinte d'économies d'échelle importantes, d'accroissement de la compétitivité, de la modernisation et de la mise à niveau des industries, de relèvement des volumes des investissements nationaux et étrangers, et d'augmentation des échanges intra-régionaux», fait-il observer. Le rapport pose ensuite la question de savoir pourquoi il en a été ainsi : «Quels sont les obstacles fondamentaux au commerce (c.-à-la libre circulation des biens et services) à surmonter ?». Les aspects sur lesquels le rapport met l'accent concernent la douane et les frontières. Les processus sont lourds. Le rapport indique : «En Afrique, la moyenne des transactions douanières implique 20 à 30 parties différentes, 40 documents, 200 éléments d'informations (dont 30 sont répétés au moins 30 fois), et la reprise de la saisie de 60 à 70% de toutes les informations au moins une fois». En outre, dans la plupart des pays africains, il y a deux séries de procédures à remplir - une de chaque côté de la frontière. Tout d'abord, le rapport explique que ces longues procédures pourraient être réduites en faisant appel à des systèmes automatisés de vérification des documents. De nombreux postes frontaliers africains n'utilisent pas une technologie moderne de l'information. En outre, on pourrait économiser du temps et de l'argent en évitant de dupliquer le processus des deux côtés de la frontière. Les postes frontières sont surchargés, d'où de longs délais d'attente. Selon le rapport, un conteneur ou un camion peuvent attendre jusqu'à trois jours pour franchir une frontière en Afrique. Par exemple, les camions doivent négocier 47 points de contrôle et postes de pesée entre la capitale Kigali, au Rwanda et le port kenyan de Mombasa. Cela renchérit le coût non seulement des échanges intra-africains, mais à l'exportation également. Le coût moyen d'exportation d'un conteneur à l'étranger au départ de l'Afrique est de 2.000 dollars EU, contre 900 dollars EU au départ de l'Asie, note l'étude. Le rapport propose l'exploitation de postes frontaliers communs comme solution aux délais. Cette approche a bien fonctionné ailleurs, en Asie par exemple. Certains pays de cette région ont adopté la pratique des postes de contrôle intégrés. Les procédures douanières sont effectuées d'un seul côté de la frontière, mais en conformité avec les lois des deux pays. L'Afrique commence à introduire ou à envisager cette approche. Le rapport cite l'étude de cas de Chirundu, à la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe. Chirundu est le principal point d'entrée pour les marchandises qui entrent en Zambie, en provenance de l'Afrique du Sud et des ports de commerce d'Afrique australe, ou qui passent par l'Afrique centrale ou l'Afrique de l'est. En conséquence, Chirundu est devenu un lieu d'engorgement pour les camions. La solution était un poste frontière unique à Chirundu, et ce poste a été installé en décembre 2009. Maintenant, les camions en direction du nord ne sont inspectés que du côté zambien, et les camions en direction du sud sont traités du côté zimbabwéen. Les résultats ont été impressionnants. Un camion passe maintenant la frontière en moins de deux heures, au lieu de deux ou trois jours. La procédure accélérée de pré-dédouanement ne prend que 15 minutes. Le succès de Chirundu a aidé à promouvoir l'introduction du système de poste frontière unique dans la Communauté est-africaine. Cette Communauté pilote actuellement le développement d'autres postes frontières uniques, notamment entre le Kenya et la Tanzanie à Namanga et entre le Kenya et l'Ouganda à Busia, De même, en Afrique de l'Ouest, quatre postes frontières uniques sont en construction entre le Nigéria et le Bénin, le Ghana et le Togo, le Bénin et le Niger, et entre le Togo et le Burkina Faso. L'étude, réalisée par le département de l'Economiste en chef de la BAD, s'intitule «Postes frontières, points de contrôle et commerce intra-africain : défis et solutions». Stimuler le commerce intérieur de l'Afrique est l'un des avantages de l'intégration régionale sur le continent. Les auteurs du rapport reconnaissent que le grand nombre de frontières n'est que l'un des nombreux écueils au programme de l'intégration régionale. Ils notent toutefois que «l'étendue et la portée des défis à relever sont trop vastes pour être couvertes uniquement dans un bref document». Ils poursuivent en expliquant que «par conséquent, nous concentrons notre discussion sur les postes frontières et les principaux obstacles au commerce intra-africain, qui se trouvent au cœur même du problème». Le commerce a longtemps été considéré comme crucial pour la croissance économique et la prospérité. Cela a été le cas partout dans le monde, et l'observation est tout aussi pertinente pour l'Afrique. Dans une interview au journal The Guardian, le président Museveni de l'Ouganda est sans détour sur la question : «Nous voulons sortir de la pauvreté grâce au commerce.» Le rapport décrit certains des résultats et des coûts des freins au commerce intra-africain. Par exemple, en 2009, le commerce entre les pays africains ne représentait que 10 pour cent du total des échanges du continent. En revanche, le commerce intra-régional dans la même année en Asie atteignait 50%, et en Amérique latine, il était de 22%. Créer de meilleures conditions pour le commerce intra-africain grâce à l'intégration régionale est une priorité pour l'Afrique depuis plus de 50 ans, note le rapport, et la promotion de l'intégration régionale est l'un des principaux piliers de la stratégie de la BAD. L'un des résultats de cette impulsion à l'intégration régionale en Afrique a été la mise en place d'accords commerciaux régionaux et de communautés économiques régionales (CER). Beaucoup de CER existent maintenant en Afrique, avec divers degrés d'intégration, mais elles n'ont pas connu un succès total, indique le rapport. «Elles n'ont pas eu le succès escompté en matière d'atteinte d'économies d'échelle importantes, d'accroissement de la compétitivité, de la modernisation et de la mise à niveau des industries, de relèvement des volumes des investissements nationaux et étrangers, et d'augmentation des échanges intra-régionaux», fait-il observer. Le rapport pose ensuite la question de savoir pourquoi il en a été ainsi : «Quels sont les obstacles fondamentaux au commerce (c.-à-la libre circulation des biens et services) à surmonter ?». Les aspects sur lesquels le rapport met l'accent concernent la douane et les frontières. Les processus sont lourds. Le rapport indique : «En Afrique, la moyenne des transactions douanières implique 20 à 30 parties différentes, 40 documents, 200 éléments d'informations (dont 30 sont répétés au moins 30 fois), et la reprise de la saisie de 60 à 70% de toutes les informations au moins une fois». En outre, dans la plupart des pays africains, il y a deux séries de procédures à remplir - une de chaque côté de la frontière. Tout d'abord, le rapport explique que ces longues procédures pourraient être réduites en faisant appel à des systèmes automatisés de vérification des documents. De nombreux postes frontaliers africains n'utilisent pas une technologie moderne de l'information. En outre, on pourrait économiser du temps et de l'argent en évitant de dupliquer le processus des deux côtés de la frontière. Les postes frontières sont surchargés, d'où de longs délais d'attente. Selon le rapport, un conteneur ou un camion peuvent attendre jusqu'à trois jours pour franchir une frontière en Afrique. Par exemple, les camions doivent négocier 47 points de contrôle et postes de pesée entre la capitale Kigali, au Rwanda et le port kenyan de Mombasa. Cela renchérit le coût non seulement des échanges intra-africains, mais à l'exportation également. Le coût moyen d'exportation d'un conteneur à l'étranger au départ de l'Afrique est de 2.000 dollars EU, contre 900 dollars EU au départ de l'Asie, note l'étude. Le rapport propose l'exploitation de postes frontaliers communs comme solution aux délais. Cette approche a bien fonctionné ailleurs, en Asie par exemple. Certains pays de cette région ont adopté la pratique des postes de contrôle intégrés. Les procédures douanières sont effectuées d'un seul côté de la frontière, mais en conformité avec les lois des deux pays. L'Afrique commence à introduire ou à envisager cette approche. Le rapport cite l'étude de cas de Chirundu, à la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe. Chirundu est le principal point d'entrée pour les marchandises qui entrent en Zambie, en provenance de l'Afrique du Sud et des ports de commerce d'Afrique australe, ou qui passent par l'Afrique centrale ou l'Afrique de l'est. En conséquence, Chirundu est devenu un lieu d'engorgement pour les camions. La solution était un poste frontière unique à Chirundu, et ce poste a été installé en décembre 2009. Maintenant, les camions en direction du nord ne sont inspectés que du côté zambien, et les camions en direction du sud sont traités du côté zimbabwéen. Les résultats ont été impressionnants. Un camion passe maintenant la frontière en moins de deux heures, au lieu de deux ou trois jours. La procédure accélérée de pré-dédouanement ne prend que 15 minutes. Le succès de Chirundu a aidé à promouvoir l'introduction du système de poste frontière unique dans la Communauté est-africaine. Cette Communauté pilote actuellement le développement d'autres postes frontières uniques, notamment entre le Kenya et la Tanzanie à Namanga et entre le Kenya et l'Ouganda à Busia, De même, en Afrique de l'Ouest, quatre postes frontières uniques sont en construction entre le Nigéria et le Bénin, le Ghana et le Togo, le Bénin et le Niger, et entre le Togo et le Burkina Faso.