Le 25 juin dernier, Salah, 48 ans, se tenait devant la porte de la vieille villa coloniale héritée de son père, à Koléa, quand il vit passer au loin Zoubir (44 ans), un ami de longue date. Il le héla puis alla à sa rencontre. Après une accolade de quinze secondes environ, Salah dit à son ami : - Mais qu'est-ce qui nous arrive ? Nous habitons la même petite ville depuis des années et nous ne nous voyons qu'une fois par an. - Allah Ghaleb... Nous sommes pris par les problèmes et les préoccupations de la vie. - Mais c'est trop... - Je reconnais que c'est trop... - Allez, entre...Tu tombes vraiment au bon moment ; ma femme vient de préparer des beignets... je sais que tu les aimes... - C'est vrai... autrefois quand on sortait du lycée, le jeudi à midi, on passait toujours devant le khfafdji du quartier... - Eh ! oui... A la mort du khfafdji, son fils l'a remplacé mais pour faire de la pizza... Allez, entre... - Oh ! Salah, je ne voudrai pas gêner... - Allez, entre ! Tu ne gênes personne. Dès que les deux hommes eurent franchi le seuil de la villa, ils se retrouvèrent dans une petite cour au milieu de laquelle trônait un vieil arbre. Ce qui fit s'exclamer Salah. - Ah ! il est toujours là ce vieil arbre... - Tu te rappelles de lui, Zoubir ? Il a toujours été là... Mon père plusieurs fois avait décidé de l'enlever mais à chaque fois, il se rétractait au dernier moment. - Mais cet arbre gêne, Salah. En l'enlevant, tu peux faire entrer deux grandes voitures. Alors que là, ta Clio entre difficilement. - C'est vrai... - Mais pourquoi ton père se rétractait-il à chaque fois, Salah ? - Parce qu'une vieille superstition affirme que l'âme des Saints et des Ancêtres élit domicile dans les vieux arbres ! - Tu crois à ces sornettes, toi ? - Pas du tout... D'ailleurs ce week-end j'ai l'intention de ramener deux menuisiers pour le couper... (à suivre...) Le 25 juin dernier, Salah, 48 ans, se tenait devant la porte de la vieille villa coloniale héritée de son père, à Koléa, quand il vit passer au loin Zoubir (44 ans), un ami de longue date. Il le héla puis alla à sa rencontre. Après une accolade de quinze secondes environ, Salah dit à son ami : - Mais qu'est-ce qui nous arrive ? Nous habitons la même petite ville depuis des années et nous ne nous voyons qu'une fois par an. - Allah Ghaleb... Nous sommes pris par les problèmes et les préoccupations de la vie. - Mais c'est trop... - Je reconnais que c'est trop... - Allez, entre...Tu tombes vraiment au bon moment ; ma femme vient de préparer des beignets... je sais que tu les aimes... - C'est vrai... autrefois quand on sortait du lycée, le jeudi à midi, on passait toujours devant le khfafdji du quartier... - Eh ! oui... A la mort du khfafdji, son fils l'a remplacé mais pour faire de la pizza... Allez, entre... - Oh ! Salah, je ne voudrai pas gêner... - Allez, entre ! Tu ne gênes personne. Dès que les deux hommes eurent franchi le seuil de la villa, ils se retrouvèrent dans une petite cour au milieu de laquelle trônait un vieil arbre. Ce qui fit s'exclamer Salah. - Ah ! il est toujours là ce vieil arbre... - Tu te rappelles de lui, Zoubir ? Il a toujours été là... Mon père plusieurs fois avait décidé de l'enlever mais à chaque fois, il se rétractait au dernier moment. - Mais cet arbre gêne, Salah. En l'enlevant, tu peux faire entrer deux grandes voitures. Alors que là, ta Clio entre difficilement. - C'est vrai... - Mais pourquoi ton père se rétractait-il à chaque fois, Salah ? - Parce qu'une vieille superstition affirme que l'âme des Saints et des Ancêtres élit domicile dans les vieux arbres ! - Tu crois à ces sornettes, toi ? - Pas du tout... D'ailleurs ce week-end j'ai l'intention de ramener deux menuisiers pour le couper... (à suivre...)