Depuis l'escalade de la violence en Syrie, on ne sait rien de ce qu'il est advenu des Syriens d'origine algérienne établis en ce pays depuis le milieu du XIXe siècle. Y a-t-il parmi les réfugiés syriens arrivés en Algérie, des descendants de ces migrants qui avaient quitté l'Algérie au lendemain du débarquement du corps expéditionnaire français à Sidi Fredj ? Enquête. Depuis l'escalade de la violence en Syrie, on ne sait rien de ce qu'il est advenu des Syriens d'origine algérienne établis en ce pays depuis le milieu du XIXe siècle. Y a-t-il parmi les réfugiés syriens arrivés en Algérie, des descendants de ces migrants qui avaient quitté l'Algérie au lendemain du débarquement du corps expéditionnaire français à Sidi Fredj ? Enquête. Slimane Zeghidour, spécialiste du monde arabe qui s'exprimait sur les colonnes du journal en ligne le Matin pense que si les Syriens ont choisi de venir en Algérie «ça doit être des gens qui ont une origine algérienne, sinon, pourquoi y aller ?». Virée à Alger. Presque tout le monde parmi les Syriens qui se sont rassemblés au square Port Saïd, s'accorde à dire qu'ils n'ont jamais entendu parler de réfugiés syriens d'origine algérienne. Imad, la trentaine originaire de Homs après un effort de réflexion, énonce catégorique «non, à ma connaissance il n'y a pas de réfugiés syriens d'origine algérienne». A notre question de savoir s'ils avaient entendu parler des Algériens qui se sont installés à Damas au temps de l'Emir Abdelkader, tous affirment n'en avoir jamais entendu parler. Apparemment, c'est l'amnésie totale. Du côté algérien, la même amnésie, semble de rigueur puisque la question du sort des Syriens d'origine algérienne n'est jamais évoquée. Pour Wifak qui vient de la même ville, il a «entendu parler d'une femme algérienne mariée à un Syrien" mais il n'est pas sûr de l'information parce que dit-il «cela lui a été rapporté par des amis». Direction : le centre de vacances de la société Netcom de Sidi Fredj qui a été érigé en centre d'accueil pour les réfugiés syriens. Jusqu'à hier, juste deux familles s'y trouvaient. Les autres familles ramenées il y a quelques jours par le Croissant- Rouge algérien (CRA) qui gère le centre, ont toutes déserté les lieux préférant les hôtels. «Nous attendons pour aujourd'hui dimanche l'arrivée de 4 ou 5 familles que nous devrions ramener directement de l'aéroport Houari Boumediene», nous dit le chef du centre. Il nous présente le représentant des réfugiés, un homme d'une quarantaine d'années, tout souriant. Il exhibe ses nouveaux vêtements pour démentir les informations se rapportant à l'existence de puces dans la literie. «Des puces ! ce sont que des balivernes», affirme-t-il. Le secrétaire général du CRA assure que "toutes les dispositions ont été prises pour ouvrir le cas échéant d'autres camps de réfugiés". Le représentant des deux familles syriennes se montre globalement satisfait des conditions de vie. « On leur a servi le premier jour du couscous aux fèves garni, mais ils ont refusé d'en manger, car ils ne connaissent pas ce mets, nous avons donc été amenés à faire un menu à leur convenance, puisque de toutes façons il s'agit de consommer les mêmes rations alimentaires», nous explique le chef du centre. A notre question de savoir si il avait entendu parler de réfugiés syriens d'origine algérienne, le représentant syrien nous conduit au chalet d'une ressortissante damascène mariée à un Syrien, mère de trois filles (dont une handicapée mentale) et deux garçons qui nous a affirmé qu'elle est originaire du quartier des Eucalyptus (Alger). «Je suis partie à Damas à l'âge de 20 ans pour rendre visite à ma sœur dont le mari était employé à l'ambassade d'Algérie en Syrie, j'y suis restée depuis car je me suis mariée». Et d'ajouter : «Mon mari est porté disparu depuis le déclenchement de la guerre, je me suis rapprochée du ministère de la Solidarité et de la famille pour avoir un logement et une prise en charge pour mon enfant handicapée ainsi qu'une pension, mais je n'ai reçu aucune réponse», regrette-elle. Notre interlocutrice avoue qu'elle ignore si d'autres Syriens d'origine algérienne se trouvaient actuellement en Algérie. Bien entendu, vu les difficultés inhérentes à une enquête intéressant des migrants éparpillés dans des hôtels et les villes de l'intérieur du pays, il est difficile de soutenir que ce qui préside au choix de la destination Algérie, s'explique par l'origine algérienne de ces réfugiés. Le chef du centre de Sidi Fredj croit savoir que "des Syriens s'apprêtent à aller à Oran, en vue de rallier dans une seconde étape le Maroc". La piste de l'Algérie, terre de transit vers l'Europe n'est pas à exclure. Cela explique les raisons pour lesquelles ces «réfugiés» refusent d'intégrer les centres aménagés à leur intention par les pouvoirs publics. L'accusation de trafic de devises et les aspects de mendicité peuvent ainsi trouver une explication. Pour revenir à l'histoire de l'émigration algérienne en Syrie, il faut rappeler cet exode massif de populations vers Damas, et le Bilad Cham (Grande Syrie qui réunissait la Palestine, le Liban, la Jordanie et la Syrie) qui étaient des provinces de l'empire ottoman. Quand l'Emir Abdelkader s'y était établi vers 1854, 2000 Algériens étaient déjà sur place. L'émigration a continué par la suite par vagues successives. Des flux importants se chiffrant par milliers de familles originaires de Kabylie ont été enregistrés suivies au début du XXe siècle par l'exode de Tlemcen, lui aussi quantifié en milliers de personnes refusant la conscription. Slimane Zeghidour, spécialiste du monde arabe qui s'exprimait sur les colonnes du journal en ligne le Matin pense que si les Syriens ont choisi de venir en Algérie «ça doit être des gens qui ont une origine algérienne, sinon, pourquoi y aller ?». Virée à Alger. Presque tout le monde parmi les Syriens qui se sont rassemblés au square Port Saïd, s'accorde à dire qu'ils n'ont jamais entendu parler de réfugiés syriens d'origine algérienne. Imad, la trentaine originaire de Homs après un effort de réflexion, énonce catégorique «non, à ma connaissance il n'y a pas de réfugiés syriens d'origine algérienne». A notre question de savoir s'ils avaient entendu parler des Algériens qui se sont installés à Damas au temps de l'Emir Abdelkader, tous affirment n'en avoir jamais entendu parler. Apparemment, c'est l'amnésie totale. Du côté algérien, la même amnésie, semble de rigueur puisque la question du sort des Syriens d'origine algérienne n'est jamais évoquée. Pour Wifak qui vient de la même ville, il a «entendu parler d'une femme algérienne mariée à un Syrien" mais il n'est pas sûr de l'information parce que dit-il «cela lui a été rapporté par des amis». Direction : le centre de vacances de la société Netcom de Sidi Fredj qui a été érigé en centre d'accueil pour les réfugiés syriens. Jusqu'à hier, juste deux familles s'y trouvaient. Les autres familles ramenées il y a quelques jours par le Croissant- Rouge algérien (CRA) qui gère le centre, ont toutes déserté les lieux préférant les hôtels. «Nous attendons pour aujourd'hui dimanche l'arrivée de 4 ou 5 familles que nous devrions ramener directement de l'aéroport Houari Boumediene», nous dit le chef du centre. Il nous présente le représentant des réfugiés, un homme d'une quarantaine d'années, tout souriant. Il exhibe ses nouveaux vêtements pour démentir les informations se rapportant à l'existence de puces dans la literie. «Des puces ! ce sont que des balivernes», affirme-t-il. Le secrétaire général du CRA assure que "toutes les dispositions ont été prises pour ouvrir le cas échéant d'autres camps de réfugiés". Le représentant des deux familles syriennes se montre globalement satisfait des conditions de vie. « On leur a servi le premier jour du couscous aux fèves garni, mais ils ont refusé d'en manger, car ils ne connaissent pas ce mets, nous avons donc été amenés à faire un menu à leur convenance, puisque de toutes façons il s'agit de consommer les mêmes rations alimentaires», nous explique le chef du centre. A notre question de savoir si il avait entendu parler de réfugiés syriens d'origine algérienne, le représentant syrien nous conduit au chalet d'une ressortissante damascène mariée à un Syrien, mère de trois filles (dont une handicapée mentale) et deux garçons qui nous a affirmé qu'elle est originaire du quartier des Eucalyptus (Alger). «Je suis partie à Damas à l'âge de 20 ans pour rendre visite à ma sœur dont le mari était employé à l'ambassade d'Algérie en Syrie, j'y suis restée depuis car je me suis mariée». Et d'ajouter : «Mon mari est porté disparu depuis le déclenchement de la guerre, je me suis rapprochée du ministère de la Solidarité et de la famille pour avoir un logement et une prise en charge pour mon enfant handicapée ainsi qu'une pension, mais je n'ai reçu aucune réponse», regrette-elle. Notre interlocutrice avoue qu'elle ignore si d'autres Syriens d'origine algérienne se trouvaient actuellement en Algérie. Bien entendu, vu les difficultés inhérentes à une enquête intéressant des migrants éparpillés dans des hôtels et les villes de l'intérieur du pays, il est difficile de soutenir que ce qui préside au choix de la destination Algérie, s'explique par l'origine algérienne de ces réfugiés. Le chef du centre de Sidi Fredj croit savoir que "des Syriens s'apprêtent à aller à Oran, en vue de rallier dans une seconde étape le Maroc". La piste de l'Algérie, terre de transit vers l'Europe n'est pas à exclure. Cela explique les raisons pour lesquelles ces «réfugiés» refusent d'intégrer les centres aménagés à leur intention par les pouvoirs publics. L'accusation de trafic de devises et les aspects de mendicité peuvent ainsi trouver une explication. Pour revenir à l'histoire de l'émigration algérienne en Syrie, il faut rappeler cet exode massif de populations vers Damas, et le Bilad Cham (Grande Syrie qui réunissait la Palestine, le Liban, la Jordanie et la Syrie) qui étaient des provinces de l'empire ottoman. Quand l'Emir Abdelkader s'y était établi vers 1854, 2000 Algériens étaient déjà sur place. L'émigration a continué par la suite par vagues successives. Des flux importants se chiffrant par milliers de familles originaires de Kabylie ont été enregistrés suivies au début du XXe siècle par l'exode de Tlemcen, lui aussi quantifié en milliers de personnes refusant la conscription.