La police tunisienne a dispersé, dans la nuit de jeudi à vendredi, une deuxième manifestation contre le gouvernement à Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, alors que les critiques contre le pouvoir dominé par les islamistes se multiplient. La police tunisienne a dispersé, dans la nuit de jeudi à vendredi, une deuxième manifestation contre le gouvernement à Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, alors que les critiques contre le pouvoir dominé par les islamistes se multiplient. Quelque 800 manifestants protestant contre l'intervention de la police contre une première manifestation dans la matinée et contre le gouvernement dominé par les islamistes d'Ennahda ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène. Aucune information sur des blessés n'était disponible dans la nuit. Des affrontements avaient toujours lieu vers 23h00 GMT jeudi (00h00 vendredi locale). Dans la matinée, la police avait dispersé de la même manière une manifestation d'opposition lorsque les protestataires avaient tenté de pénétrer de force dans le siège du gouvernorat (préfecture) de cette ville du centre-ouest du pays. Une personne blessée par une balle en caoutchouc et quatre autres intoxiquées par le gaz avaient alors été transférées à l'hôpital de la ville, selon le surveillant général de l'établissement, Adel Dhaï, évoquant des blessures sans gravité. Plusieurs partis d'opposition avaient participé au rassemblement, comme le Parti républicain (centre), le Parti des travailleurs tunisiens (communiste) et Al-Watan (la nation). "Les revendications du peuple relatives à l'amélioration de sa situation sociale deviennent de plus en plus insistantes mais malheureusement le gouvernement n'est pas au service de ce peuple", a déploré Mohamed Ghadri du Parti républicain, rapporte une agence française de presse. Fin juillet, la police avait déjà dispersé à Sidi Bouzid des dizaines de manifestants qui avaient attaqué le gouvernorat pour protester contre des retards de salaires. Le Parti des travailleurs a, dans un communiqué, dénoncé l'usage de la force dans la matinée par la police et exprimé son appui aux revendications des manifestants exigeant, entre autres, le limogeage du gouverneur (préfet), du chef de la Garde nationale et du procureur de la République. Le parti communiste réclame dans son communiqué la libération de quatre manifestants interpellés jeudi, selon lui. Sidi Bouzid est située dans une région particulièrement pauvre et marginalisée sous l'ancien régime. Or, selon des analystes, la situation ne s'y est guère améliorée depuis la révolution. Ennahda critiqué sur tous les fronts La ville est le berceau de la révolte qui a abouti, le 14 janvier 2011, à la fuite du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali en Arabie saoudite. Le point de départ avait été la mort, le 17 décembre 2010, de Mohamed Bouazizi, 26 ans, un vendeur ambulant qui s'est immolé par le feu pour protester contre les saisies musclées de la police de ses marchandises. L'intervention musclée de la police, jeudi, intervient au moment où l'opposition et la société civile accusent le gouvernement d'une dérive autoritaire et islamiste. Plusieurs ONG craignent une remise en cause de la liberté d'expression après l'introduction d'un projet de loi punissant de peines de prison les atteintes au sacré. Autre polémique, une proposition d'article de la Constitution évoque la complémentarité et non l'égalité homme-femme. Différents mouvements d'opposition ont ainsi réuni quelque 200 manifestants jeudi à Tunis devant l'Assemblée nationale constituante pour dénoncer ces mesures. Quelques dizaines de manifestants ont tenté de forcer le portail de l'ANC, mais la police les en a empêchés. Ennahda rejette en bloc ces critiques, son chef, Rached Ghannouchi, ayant même accusé récemment des médias et des syndicats de "menacer l'unité du pays". Quelque 800 manifestants protestant contre l'intervention de la police contre une première manifestation dans la matinée et contre le gouvernement dominé par les islamistes d'Ennahda ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène. Aucune information sur des blessés n'était disponible dans la nuit. Des affrontements avaient toujours lieu vers 23h00 GMT jeudi (00h00 vendredi locale). Dans la matinée, la police avait dispersé de la même manière une manifestation d'opposition lorsque les protestataires avaient tenté de pénétrer de force dans le siège du gouvernorat (préfecture) de cette ville du centre-ouest du pays. Une personne blessée par une balle en caoutchouc et quatre autres intoxiquées par le gaz avaient alors été transférées à l'hôpital de la ville, selon le surveillant général de l'établissement, Adel Dhaï, évoquant des blessures sans gravité. Plusieurs partis d'opposition avaient participé au rassemblement, comme le Parti républicain (centre), le Parti des travailleurs tunisiens (communiste) et Al-Watan (la nation). "Les revendications du peuple relatives à l'amélioration de sa situation sociale deviennent de plus en plus insistantes mais malheureusement le gouvernement n'est pas au service de ce peuple", a déploré Mohamed Ghadri du Parti républicain, rapporte une agence française de presse. Fin juillet, la police avait déjà dispersé à Sidi Bouzid des dizaines de manifestants qui avaient attaqué le gouvernorat pour protester contre des retards de salaires. Le Parti des travailleurs a, dans un communiqué, dénoncé l'usage de la force dans la matinée par la police et exprimé son appui aux revendications des manifestants exigeant, entre autres, le limogeage du gouverneur (préfet), du chef de la Garde nationale et du procureur de la République. Le parti communiste réclame dans son communiqué la libération de quatre manifestants interpellés jeudi, selon lui. Sidi Bouzid est située dans une région particulièrement pauvre et marginalisée sous l'ancien régime. Or, selon des analystes, la situation ne s'y est guère améliorée depuis la révolution. Ennahda critiqué sur tous les fronts La ville est le berceau de la révolte qui a abouti, le 14 janvier 2011, à la fuite du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali en Arabie saoudite. Le point de départ avait été la mort, le 17 décembre 2010, de Mohamed Bouazizi, 26 ans, un vendeur ambulant qui s'est immolé par le feu pour protester contre les saisies musclées de la police de ses marchandises. L'intervention musclée de la police, jeudi, intervient au moment où l'opposition et la société civile accusent le gouvernement d'une dérive autoritaire et islamiste. Plusieurs ONG craignent une remise en cause de la liberté d'expression après l'introduction d'un projet de loi punissant de peines de prison les atteintes au sacré. Autre polémique, une proposition d'article de la Constitution évoque la complémentarité et non l'égalité homme-femme. Différents mouvements d'opposition ont ainsi réuni quelque 200 manifestants jeudi à Tunis devant l'Assemblée nationale constituante pour dénoncer ces mesures. Quelques dizaines de manifestants ont tenté de forcer le portail de l'ANC, mais la police les en a empêchés. Ennahda rejette en bloc ces critiques, son chef, Rached Ghannouchi, ayant même accusé récemment des médias et des syndicats de "menacer l'unité du pays".