La police tunisienne a tiré jeudi à Sidi-Bouzid, berceau de la révolution de 2011, des balles en caoutchouc sur des manifestants. Soutenus par plusieurs partis d'opposition (Parti républicain, Parti des travailleurs tunisiens, Al-Watan) ils réclamaient, comme fin juillet dernier, la démission du gouvernement. A Kasserine, au centre-ouest, des dizaines de personnes ont réclamé hier, dans le calme l'indemnisation des victimes de la révolution (environ 300 morts et 2.000 blessés). Comme ceux de Sidi Bouzid, ils ont crié des slogans contre le gouvernement accusé de dérive autoritaire, de tentatives d'islamisation de l'Etat et d'avoir failli sur le plan économique. Autre sujet de polémique, un projet d'article de la Constitution évoquant la complémentarité et non l'égalité homme-femme. Quelque 200 personnes ont manifesté jeudi à Tunis devant l'Assemblée nationale constituante pour dénoncer ce projet. Ennahda rejette ces critiques, Rached Ghannouchi, son chef, accuse les partis, les syndicats et les médias de « menacer l'unité du pays ».