Pas encore tout à fait remis de son opération à l'œil du mois de juin, le Premier ministre grec Antonis Samaras a effectué vendredi 24 août sa première visite à l'étranger en se rendant en Allemagne. Angela Merkel a feint d'interpréter ce choix comme un symbole des bonnes relations entre les deux pays. Nul n'a été dupe. A écouter les compte-rendus des deux dirigeants à l'issue de leur entretien, il semble que cette rencontre se soit déroulée dans un climat pesant. Comme son entourage le laissait entendre depuis plusieurs jours, la chancelière n'a rien cédé. Alors qu'Antonis Samaras demande "du temps pour respirer" et juge qu'après cinq années de récession, le retour de la croissance est "la première des priorités", la chancelière a confirmé qu'elle attendrait le rapport de la troika – les experts du FMI, de la Commission européenne et de la BCE – pour prendre une éventuelle décision. Tout juste a-t-elle consenti à rappeler qu'à ses yeux "la Grèce fait partie de l'euro et doit rester dans l'euro". Bien plus qu'une simple monnaie, cette devise incarne d'ailleurs "l'idée d'une Europe irréversible". La chancelière sait néanmoins que la menace d'une sortie de la Grèce de l'euro – une hypothèse sur laquelle le ministère des finances allemand reconnaît désormais travailler – est le principal levier dont les Européens disposent pourfaire pression sur Athènes. Aussi, insiste-t-elle, "il y a encore beaucoup à faire". Pas de dépendance de l'argent prêté Comme il le fera à nouveau à Paris devant François Hollande samedi, Antonis Samaras a affirmé que le pays avait changé. "Nous sommes un peuple fier. Nous n'aimons pas dépendre de l'argent prêté", a-t-il insisté. Selon lui, la troika vamontrer que le pays est sur la bonne voie. "La Grèce va tenir ses engagements etremplir ses obligations. En réalité, c'est déjà ce qui se produit", a ajouté le Premier ministre conservateur qui a tenu à envoyer trois messages : "Un, nous allonsobtenir des résultats. Deux, nous sommes en train de combler deux déficits en même temps : un déficit budgétaire et un déficit de confiance dans le pays. Trois, la croissance économique est d'une importance cruciale pour nous permettre de remplir nos obligations". De fait, une étude de la Banque centrale d'Irlande publiée dans la presse allemande le 22 août confirme que la Grèce est de loin le pays européen qui a réalisé les économies les plus importantes (environ 20 % du PIB) depuis 2010. Cela suffira-t-il ? Interrogé sur sa propre crédibilité alors qu'il n'a pas hésité, en tant que dirigeant du parti conservateur, à bloquer les réformes préconisées par son prédécesseur socialiste et donc à enfoncer le pays dans la crise lorsque lui-même était dans l'opposition, Antonis Samaras s'est contenté de répondre : "Nul n'est innocent". Pas encore tout à fait remis de son opération à l'œil du mois de juin, le Premier ministre grec Antonis Samaras a effectué vendredi 24 août sa première visite à l'étranger en se rendant en Allemagne. Angela Merkel a feint d'interpréter ce choix comme un symbole des bonnes relations entre les deux pays. Nul n'a été dupe. A écouter les compte-rendus des deux dirigeants à l'issue de leur entretien, il semble que cette rencontre se soit déroulée dans un climat pesant. Comme son entourage le laissait entendre depuis plusieurs jours, la chancelière n'a rien cédé. Alors qu'Antonis Samaras demande "du temps pour respirer" et juge qu'après cinq années de récession, le retour de la croissance est "la première des priorités", la chancelière a confirmé qu'elle attendrait le rapport de la troika – les experts du FMI, de la Commission européenne et de la BCE – pour prendre une éventuelle décision. Tout juste a-t-elle consenti à rappeler qu'à ses yeux "la Grèce fait partie de l'euro et doit rester dans l'euro". Bien plus qu'une simple monnaie, cette devise incarne d'ailleurs "l'idée d'une Europe irréversible". La chancelière sait néanmoins que la menace d'une sortie de la Grèce de l'euro – une hypothèse sur laquelle le ministère des finances allemand reconnaît désormais travailler – est le principal levier dont les Européens disposent pourfaire pression sur Athènes. Aussi, insiste-t-elle, "il y a encore beaucoup à faire". Pas de dépendance de l'argent prêté Comme il le fera à nouveau à Paris devant François Hollande samedi, Antonis Samaras a affirmé que le pays avait changé. "Nous sommes un peuple fier. Nous n'aimons pas dépendre de l'argent prêté", a-t-il insisté. Selon lui, la troika vamontrer que le pays est sur la bonne voie. "La Grèce va tenir ses engagements etremplir ses obligations. En réalité, c'est déjà ce qui se produit", a ajouté le Premier ministre conservateur qui a tenu à envoyer trois messages : "Un, nous allonsobtenir des résultats. Deux, nous sommes en train de combler deux déficits en même temps : un déficit budgétaire et un déficit de confiance dans le pays. Trois, la croissance économique est d'une importance cruciale pour nous permettre de remplir nos obligations". De fait, une étude de la Banque centrale d'Irlande publiée dans la presse allemande le 22 août confirme que la Grèce est de loin le pays européen qui a réalisé les économies les plus importantes (environ 20 % du PIB) depuis 2010. Cela suffira-t-il ? Interrogé sur sa propre crédibilité alors qu'il n'a pas hésité, en tant que dirigeant du parti conservateur, à bloquer les réformes préconisées par son prédécesseur socialiste et donc à enfoncer le pays dans la crise lorsque lui-même était dans l'opposition, Antonis Samaras s'est contenté de répondre : "Nul n'est innocent".