Le Premier ministre grec, Antonis Samaras, demande un peu d'air c'est-à-dire plus de temps pour mettre en place les réformes structurelles dans son pays, dans un entretien paru, hier, dans le quotidien allemand Bild. Tout ce que nous voulons, c'est un peu d'air pour respirer, pour remettre l'économie en route et accroître les revenus de l'Etat. Plus de temps ne signifie pas automatiquement plus d'argent, affirme-t-il alors qu'il doit se rendre à Paris et Berlin en fin de semaine. Rappelant les efforts déjà accomplis par la Grèce et la situation difficile à laquelle elle doit faire face, le chef du gouvernement grec affirme tout faire pour maintenir à flot le pays pendant que nous mettons en place les réformes. Que les choses soient claires: nous ne demandons pas d'argent supplémentaire, nous nous tenons à nos engagements et à remplir nos objectifs, souligne M. Samaras. Mais nous devons relancer la croissance car cela permet de réduire les déficits, ajoute-t-il. Si on laisse tomber la Grèce maintenant, l'incertitude pour les autres pays et leur vulnérabilité vont s'accroître, estime-t-il. M. Samaras juge par ailleurs qu'une sortie de la Grèce de la zone euro serait une catastrophe. Cela signifierait au moins cinq années de récession supplémentaire et de laisser augmenter le chômage de plus de 40%. Selon lui, ce serait donc un cauchemar pour la Grèce: un désastre économique, des troubles sociaux et une crise de la démocratie inédite. La Grèce affiche une dette de plus de 300 milliards d'euros (372 milliards de dollars). Son économie est confrontée à sa cinquième année de récession, avec un taux de chômage dépassant les 23%. Le niveau de vie grec au cours des trois dernières années a baissé de 35%. Un retour à la drachme signifierait immédiatement qu'il baisserait encore d'au moins 70%. Quelle société, quelle démocratie peut survivre à cela ?, s'interroge le chef du gouvernement grec. La Grèce qui est entrée dans sa cinquième année de récession, doit réaliser 11,5 milliards d'euros d'économies à travers des coupes budgétaires drastiques et des réformes structurelles. Antonis Samaras veut obtenir que le plan de rigueur soit étalé jusqu'en 2016, et non 2014 comme prévu pour l'instant en contrepartie des deux plans internationaux de sauvetage à plus de 240 milliards d'euros qui lui ont évité la faillite depuis mai 2010. Mais l'Allemagne refuse pour l'instant toute renégociation du plan d'aide et s'est bornée à répéter ces dernières semaines qu'elle ne prendrait aucune décision avant la publication d'un rapport de la Troïka des créanciers internationaux (UE-FMI-BCE). Ce rapport attendu en septembre évaluera l'avancement des réformes mises en œuvre par la Grèce dont dépend le versement d'une tranche d'aide supplémentaire de 31,5 milliards d'euros. Antonis Samaras a rencontré hier le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker avant de se rendre demain à Berlin pour s'entretenir avec la chancelière Angela Merkel puis de rejoindre Paris après demain pour un rendez-vous avec le président français François Hollande.