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l'Afrique et le Moyen-Orient plus vulnérables
Flambée des prix alimentaires et pauvreté
Publié dans Le Midi Libre le 03 - 09 - 2012

Entre juin et juillet, les prix du maïs et du blé ont progressé de 25 % et ceux du soja de 17 %, les prix du riz sont les seuls à avoir diminué, de 4 %. Globalement, l'indice mondial des prix alimentaires de la Banque mondiale, qui suit l'évolution des cours des produits alimentaires faisant l'objet d'échanges internationaux, a été en juillet supérieur de 6 % à ce qu'il était en juillet 2011, et de 1 % à son record historique de février 2011.
Entre juin et juillet, les prix du maïs et du blé ont progressé de 25 % et ceux du soja de 17 %, les prix du riz sont les seuls à avoir diminué, de 4 %. Globalement, l'indice mondial des prix alimentaires de la Banque mondiale, qui suit l'évolution des cours des produits alimentaires faisant l'objet d'échanges internationaux, a été en juillet supérieur de 6 % à ce qu'il était en juillet 2011, et de 1 % à son record historique de février 2011.
Les prix alimentaires mondiaux ont augmenté de 10 % en juillet par rapport au mois précédent, ceux du maïs et du soja atteignant mêmes des plafonds historiques, sous l'effet des niveaux de température et de sécheresse sans précédent que connaissent cet été les Etats-Unis de même que l'Europe de l'Est. Tel est le bilan que dresse le Groupe de la Banque mondiale dans la dernière édition de son rapport Food Price Watch.
"Les prix alimentaires ont à nouveau fortement augmenté, menaçant la santé et le bien-être de millions d'individus", a déclaré à ce sujet le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. "L'Afrique et le Moyen-Orient sont particulièrement vulnérables, mais cela vaut aussi pour les habitants d'autres pays où les prix des céréales ont grimpé en flèche".
Dans l'ensemble, les prix ont continué de suivre, entre avril et juillet, la tendance volatile qu'ils avaient présentée au cours des 12 mois précédents et qui avait mis fin aux hausses continues de la période allant du milieu de 2010 à février 2011. Après avoir augmenté en avril, ils ont baissé en mai et juin, pour se redresser fortement en juillet.
Les fortes hausses de prix sur les marchés intérieurs se sont poursuivies ce trimestre, surtout en Afrique. C'est en Afrique subsaharienne notamment que les prix du maïs ont le plus fortement augmenté, y compris de 113 % sur certains marchés au Mozambique. Par ailleurs, les pays du Sahel et d'Afrique de l'Est ont enregistré de fortes hausses dans le prix du sorgho — de 220 % au Soudan du Sud et de 180 % au Soudan, par exemple.
Selon Food Price Watch, les conditions météorologiques sont le facteur essentiel à la base des flambées de prix soudaines du maïs de juillet. La sécheresse, qui sévit aux Etats-Unis, a gravement porté atteinte aux récoltes d'été de maïs et de soja, deux produits pour lesquels ce pays est le plus gros exportateur mondial. Mais les Fédérations de Russie, d'Ukraine et du Kazakhstan connaissent elles aussi aussi un été plus sec qu'à l'ordinaire, ce qui a contribué aux pertes que les projections actuelles laissent présager dans leur production de blé.
Ces subites flambées des prix alimentaires ont totalement inversé les perspectives favorables qui s'étaient dessinées pour cette année dans le secteur. Les experts de la Banque ne prévoient pas de répétition des événements de 2008 en l'état actuel des choses ; mais d'autres hausses de prix significatives analogues à celles d'il y a quatre ans pourraient se produire sous l'effet de facteurs négatifs tels que des réactions de panique au niveau des politiques adoptées par les pays exportateurs, un phénomène El Niño particulièrement marqué, des récoltes décevantes dans l'hémisphère Sud, où de fortes hausses des prix énergétiques.
Les sécheresses ont de graves répercussions sur le plan économique et nutritionnel et en matière de pauvreté. Dans le cas du Malawi, par exemple, certaines projections indiquent que de graves sécheresses du type de celles observées tous les 25 ans dans ce pays pourraient accroître le niveau de pauvreté de 17 %, ce dont pâtiraient particulièrement les communautés rurales défavorisées. Et en Inde, les pertes colossales causées par les sécheresses intervenues entre 1970 et 2002 se sont apparemment traduites par une baisse de l'ordre de 60 à 80 % des revenus annuels normaux des ménages dans les communautés touchées.
"On ne peut laisser ces flambées des prix historiques se muer en facteurs menaçant les individus pendant des vies entières, les familles touchées cherchant à y parer en retirant leurs enfants de l'école et en consommant une nourriture moins nutritive", a souligné M. Kim. "Les pays doivent renforcer leurs programmes ciblés pour atténuer les pressions subies par leurs groupes de population les plus vulnérables, et mettre en œuvre les politiques appropriées".
L'appui de la Banque mondiale à l'agriculture a été supérieur à 9 milliards de dollars au cours de l'exercice 12, ce qui constitue un niveau sans précédent pour les deux dernières décennies. La Banque coordonne par ailleurs son action avec celle des agences des Nations unies dans le cadre du Groupe de travail de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale, de même qu'avec celle des organisations non gouvernementales. Elle apporte son appui au Système d'information sur les marchés agricoles (Amis), avec l'objectif d'améliorer la transparence des marchés des produits alimentaires et d'aider les pays à prendre des mesures adaptées face aux flambées des cours internationaux.
Si la situation actuelle devait s'aggraver, le Groupe de la Banque se tient prêt à aller encore plus loin pour aider ses pays clients à protéger leurs populations les plus vulnérables contre d'autres chocs futurs. Les mesures d'appui qu'il peut prendre sont multiples : accroissement des investissements en agriculture et dans les secteurs connexes, conseils de politique générale, recours aux mécanismes de financement rapide, soutien aux filets de protection, recours au Programme mondial multidonateurs pour l'agriculture et la sécurité alimentaire, et instruments de gestion des risques.
Divers programmes et politiques permettent d'aider à atténuer les effets des flambées des prix alimentaires. Il s'agit par exemple des filets de protection sociale, destinés à faire en sorte que les denrées alimentaires de base soient à la portée des familles pauvres ; des programmes d'investissements soutenus dans l'agriculture ; de l'introduction de variétés culturales résistantes à la sécheresse, source d'importantes avancées en termes de rendements et de production ; et de mesures destinées à assurer l'ouverture des courants d'échange internationaux aux exportations et importations de produits alimentaires. Selon Food Price Watch, il faut s'attendre à ce que les prix restent à un niveau élevé et sujets à des fluctuations sur le long terme, du fait d'incertitudes grandissantes au niveau de l'offre, d'une demande croissante due à l'augmentation de la population et d'une faible capacité de réaction du système alimentaire.
Sécurité alimentaire : Plan d'action pour l'Afrique (2011-2015)
L'agriculture joue un rôle clé dans le développement de l'Afrique en termes de croissance économique, d'amélioration du niveau de vie, de réduction de la pauvreté et de la sécurité alimentaire. Raisons pour lesquelles, les chefs d'Etat et de gouvernement ont adopté une initiative africaine, visant à aider les pays africains à relancer la croissance agricole, en vue de combattre la faim et la pauvreté. En réponse à la baisse de la qualité et de la quantité des statistiques agricoles dans les pays en voie de développement, la Commission des Nations unies pour la Statistique (CSNU) a élaboré une stratégie globale pour l'amélioration des statistiques agricoles et rurales en février 2010. L'objectif de la Stratégie globale était de fournir un cadre et une méthodologie qui permettrait d'améliorer la disponibilité et la qualité des statistiques internationales en matière d'alimentation et d'agriculture.
L'Afrique a été la première région à mettre en œuvre la Stratégie mondiale et le Plan d'action pour l'Afrique, conçu par la Banque africaine de développement (Bad), en partenariat avec la
Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture des Nations unies (FAO) et l'Union africaine (CUA). Le plan d'action s'inscrit dans une perspective à long terme de 10 à 15 ans, avec une approche graduelle, la première phase couvrant la période 2011-2015. La disponibilité de données précises et cohérentes aura certains effets positifs. Il permettra aux agriculteurs d'effectuer de meilleurs choix dans l'ensemencement et dans les ventes, et d'accroître la productivité agricole ainsi que les revenus. Il permettra également aux gouvernements d'élaborer des plans socio-économiques et de suivre les progrès accomplis. La mise en œuvre du plan procédera d'une double approche : une première approche consistera à l'évaluation des pays, le renforcement des capacités, le développement de l'infrastructure statistique durable et de la recherche. La seconde approche portera sur la formation et l'assistance technique.
Un programme de travail du Plan d'action pour l'Afrique a été mis en place pour assurer de meilleurs résultats, la réduction des coûts et des efforts harmonisés et créer des synergies entre les institutions phares. Le plan d'exécution global sera finance par un fonds d'affectation spéciale multi donateurs mondiale de la statistique agricole (GMDTFAS), hébergé par la FAO et la Banque mondiale. Ce fonds permettra d'allouer des ressources à des régions où la mobilisation de fonds est plus faible. Un Fonds fiduciaire régional pour l'Afrique sera géré par la Banque africaine de développement. L'estimation initiale pour la première phase (2011-2015) devrait être en moyenne de 13,2 millions de dollars par année pour soutenir tous les pays africains sur cinq ans.
Le financement total requis devrait être mobilisé par les donateurs. Les structures régionales de mise en œuvre peut être en mesure de fournir entre 15 et 20 pour cent du budget. Le Secrétariat régional de mise en œuvre sera hébergé par la BAD et le Bureau mondial par la FAO.
Les prix alimentaires mondiaux ont augmenté de 10 % en juillet par rapport au mois précédent, ceux du maïs et du soja atteignant mêmes des plafonds historiques, sous l'effet des niveaux de température et de sécheresse sans précédent que connaissent cet été les Etats-Unis de même que l'Europe de l'Est. Tel est le bilan que dresse le Groupe de la Banque mondiale dans la dernière édition de son rapport Food Price Watch.
"Les prix alimentaires ont à nouveau fortement augmenté, menaçant la santé et le bien-être de millions d'individus", a déclaré à ce sujet le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. "L'Afrique et le Moyen-Orient sont particulièrement vulnérables, mais cela vaut aussi pour les habitants d'autres pays où les prix des céréales ont grimpé en flèche".
Dans l'ensemble, les prix ont continué de suivre, entre avril et juillet, la tendance volatile qu'ils avaient présentée au cours des 12 mois précédents et qui avait mis fin aux hausses continues de la période allant du milieu de 2010 à février 2011. Après avoir augmenté en avril, ils ont baissé en mai et juin, pour se redresser fortement en juillet.
Les fortes hausses de prix sur les marchés intérieurs se sont poursuivies ce trimestre, surtout en Afrique. C'est en Afrique subsaharienne notamment que les prix du maïs ont le plus fortement augmenté, y compris de 113 % sur certains marchés au Mozambique. Par ailleurs, les pays du Sahel et d'Afrique de l'Est ont enregistré de fortes hausses dans le prix du sorgho — de 220 % au Soudan du Sud et de 180 % au Soudan, par exemple.
Selon Food Price Watch, les conditions météorologiques sont le facteur essentiel à la base des flambées de prix soudaines du maïs de juillet. La sécheresse, qui sévit aux Etats-Unis, a gravement porté atteinte aux récoltes d'été de maïs et de soja, deux produits pour lesquels ce pays est le plus gros exportateur mondial. Mais les Fédérations de Russie, d'Ukraine et du Kazakhstan connaissent elles aussi aussi un été plus sec qu'à l'ordinaire, ce qui a contribué aux pertes que les projections actuelles laissent présager dans leur production de blé.
Ces subites flambées des prix alimentaires ont totalement inversé les perspectives favorables qui s'étaient dessinées pour cette année dans le secteur. Les experts de la Banque ne prévoient pas de répétition des événements de 2008 en l'état actuel des choses ; mais d'autres hausses de prix significatives analogues à celles d'il y a quatre ans pourraient se produire sous l'effet de facteurs négatifs tels que des réactions de panique au niveau des politiques adoptées par les pays exportateurs, un phénomène El Niño particulièrement marqué, des récoltes décevantes dans l'hémisphère Sud, où de fortes hausses des prix énergétiques.
Les sécheresses ont de graves répercussions sur le plan économique et nutritionnel et en matière de pauvreté. Dans le cas du Malawi, par exemple, certaines projections indiquent que de graves sécheresses du type de celles observées tous les 25 ans dans ce pays pourraient accroître le niveau de pauvreté de 17 %, ce dont pâtiraient particulièrement les communautés rurales défavorisées. Et en Inde, les pertes colossales causées par les sécheresses intervenues entre 1970 et 2002 se sont apparemment traduites par une baisse de l'ordre de 60 à 80 % des revenus annuels normaux des ménages dans les communautés touchées.
"On ne peut laisser ces flambées des prix historiques se muer en facteurs menaçant les individus pendant des vies entières, les familles touchées cherchant à y parer en retirant leurs enfants de l'école et en consommant une nourriture moins nutritive", a souligné M. Kim. "Les pays doivent renforcer leurs programmes ciblés pour atténuer les pressions subies par leurs groupes de population les plus vulnérables, et mettre en œuvre les politiques appropriées".
L'appui de la Banque mondiale à l'agriculture a été supérieur à 9 milliards de dollars au cours de l'exercice 12, ce qui constitue un niveau sans précédent pour les deux dernières décennies. La Banque coordonne par ailleurs son action avec celle des agences des Nations unies dans le cadre du Groupe de travail de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale, de même qu'avec celle des organisations non gouvernementales. Elle apporte son appui au Système d'information sur les marchés agricoles (Amis), avec l'objectif d'améliorer la transparence des marchés des produits alimentaires et d'aider les pays à prendre des mesures adaptées face aux flambées des cours internationaux.
Si la situation actuelle devait s'aggraver, le Groupe de la Banque se tient prêt à aller encore plus loin pour aider ses pays clients à protéger leurs populations les plus vulnérables contre d'autres chocs futurs. Les mesures d'appui qu'il peut prendre sont multiples : accroissement des investissements en agriculture et dans les secteurs connexes, conseils de politique générale, recours aux mécanismes de financement rapide, soutien aux filets de protection, recours au Programme mondial multidonateurs pour l'agriculture et la sécurité alimentaire, et instruments de gestion des risques.
Divers programmes et politiques permettent d'aider à atténuer les effets des flambées des prix alimentaires. Il s'agit par exemple des filets de protection sociale, destinés à faire en sorte que les denrées alimentaires de base soient à la portée des familles pauvres ; des programmes d'investissements soutenus dans l'agriculture ; de l'introduction de variétés culturales résistantes à la sécheresse, source d'importantes avancées en termes de rendements et de production ; et de mesures destinées à assurer l'ouverture des courants d'échange internationaux aux exportations et importations de produits alimentaires. Selon Food Price Watch, il faut s'attendre à ce que les prix restent à un niveau élevé et sujets à des fluctuations sur le long terme, du fait d'incertitudes grandissantes au niveau de l'offre, d'une demande croissante due à l'augmentation de la population et d'une faible capacité de réaction du système alimentaire.
Sécurité alimentaire : Plan d'action pour l'Afrique (2011-2015)
L'agriculture joue un rôle clé dans le développement de l'Afrique en termes de croissance économique, d'amélioration du niveau de vie, de réduction de la pauvreté et de la sécurité alimentaire. Raisons pour lesquelles, les chefs d'Etat et de gouvernement ont adopté une initiative africaine, visant à aider les pays africains à relancer la croissance agricole, en vue de combattre la faim et la pauvreté. En réponse à la baisse de la qualité et de la quantité des statistiques agricoles dans les pays en voie de développement, la Commission des Nations unies pour la Statistique (CSNU) a élaboré une stratégie globale pour l'amélioration des statistiques agricoles et rurales en février 2010. L'objectif de la Stratégie globale était de fournir un cadre et une méthodologie qui permettrait d'améliorer la disponibilité et la qualité des statistiques internationales en matière d'alimentation et d'agriculture.
L'Afrique a été la première région à mettre en œuvre la Stratégie mondiale et le Plan d'action pour l'Afrique, conçu par la Banque africaine de développement (Bad), en partenariat avec la
Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture des Nations unies (FAO) et l'Union africaine (CUA). Le plan d'action s'inscrit dans une perspective à long terme de 10 à 15 ans, avec une approche graduelle, la première phase couvrant la période 2011-2015. La disponibilité de données précises et cohérentes aura certains effets positifs. Il permettra aux agriculteurs d'effectuer de meilleurs choix dans l'ensemencement et dans les ventes, et d'accroître la productivité agricole ainsi que les revenus. Il permettra également aux gouvernements d'élaborer des plans socio-économiques et de suivre les progrès accomplis. La mise en œuvre du plan procédera d'une double approche : une première approche consistera à l'évaluation des pays, le renforcement des capacités, le développement de l'infrastructure statistique durable et de la recherche. La seconde approche portera sur la formation et l'assistance technique.
Un programme de travail du Plan d'action pour l'Afrique a été mis en place pour assurer de meilleurs résultats, la réduction des coûts et des efforts harmonisés et créer des synergies entre les institutions phares. Le plan d'exécution global sera finance par un fonds d'affectation spéciale multi donateurs mondiale de la statistique agricole (GMDTFAS), hébergé par la FAO et la Banque mondiale. Ce fonds permettra d'allouer des ressources à des régions où la mobilisation de fonds est plus faible. Un Fonds fiduciaire régional pour l'Afrique sera géré par la Banque africaine de développement. L'estimation initiale pour la première phase (2011-2015) devrait être en moyenne de 13,2 millions de dollars par année pour soutenir tous les pays africains sur cinq ans.
Le financement total requis devrait être mobilisé par les donateurs. Les structures régionales de mise en œuvre peut être en mesure de fournir entre 15 et 20 pour cent du budget. Le Secrétariat régional de mise en œuvre sera hébergé par la BAD et le Bureau mondial par la FAO.


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