L'attentat qui a coûté la vie à Wissam al Hassan, chef d'une branche des services de renseignement libanais, restera sans doute comme l'acte le plus déstabilisant depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, en février 2005. Reste à savoir s'il s'agit de représailles ponctuelles ou du début d'une nouvelle campagne de violences. Damas est soupçonnée par beaucoup de Libanais de vouloir exporter un conflit syrien de plus en plus proche de celui qu'ils ont eux-mêmes vécu. Toujours marqué par les tensions confessionnelles héritées de la guerre civile qui a fait rage de 1975 à 1990, le pays du Cèdre reste trop fragile pour faire face à une telle situation. Les obsèques de Wissam al Hassan, qui se sont déroulées dimanche à la mosquée Rafic-Hariri, ont tourné à la mobilisation contre le régime de Bachar al Assad et ses alliés locaux. En août, les services de renseignement des forces intérieures qu'il dirigeait ont arrêté Michel Samaha, ancien membre du gouvernement libanais et proche du président syrien, ce qui serait à l'origine de l'attentat de vendredi. Soupçonné d'avoir transporté des bombes assemblées en Syrie et destinées à attiser les tensions religieuses au Liban, Michel Samaha a été mis en examen, tout comme deux militaires syriens, dont le général Ali Mamlouk. Il s'agissait d'une humiliation sans précédent pour l'ancienne puissance tutélaire. Wissam al Hassan, qui était en outre chargé de l'enquête sur l'assassinat d'Hariri, a par ailleurs découvert des éléments confondants à la fois pour Damas et ses alliés du Hezbollah libanais, dont plusieurs membres ont été mis en cause par la justice internationale. Les assassins de Hassan n'ont pas seulement éliminé le plus haut responsable des services de renseignement, qui s'intéressait à tous les acteurs de la région et avait déjoué plusieurs complots ces dernières années. Ils ont adressé un avertissement à tous ceux qui seraient tentés de s'en prendre aux intérêts syriens. "Wissam al Hassan avait un ennemi : Bachar al Assad", affirme Nouhad Machnouk, membre du Mouvement du 14 mars, parti d'opposition dirigé Saad Hariri, le fils de l'ex-premier ministre. "Il y a une histoire difficile entre Wissam al Hassan et la Syrie, l'Iran et leurs allés libanais", confirme un membre des services de sécurité locaux. "Tous les services d'espionnage et de renseignement du monde sont présents au Liban. Ils versent de grosses sommes d'argent pour obtenir des informations et de nombreuses gâchettes locales proposent leurs services". Deuxième étape La colère, manifestée dimanche lors des obsèques de Wissam al Hassan, a donné un premier aperçu des risques que son assassinat fait courir au Liban. Après son inhumation, la foule a tenté de prendre d'assaut les bureaux du Premier ministre, Nadjib Mikati. "Mikati, démission !", ont scandé les manifestants, accusant le gouvernement, où prosyriens et pro-iraniens sont majoritaires, d'avoir manqué à son devoir en matière de sécurité. Le Premier ministre, un sunnite que beaucoup jugent trop conciliant envers le Hezbollah chiite, a présenté sa démission, mais le président Michel Souleimane l'a refusée et l'a invité à "rester à son poste pour empêcher le Liban de sombrer dans le chaos". La guerre civile syrienne a d'ores et déjà débordé à Tripoli, dans le nord du Liban, théâtre d'affrontements entre sunnites et alaouites, branche du chiisme à laquelle appartient Bachar al Assad. Des villages frontaliers ont été bombardés à plusieurs reprises par les forces syriennes, qui soupçonnent l'existence d'un trafic d'armes et de combattants via le Liban. "La violence n'a cessé de croître et on passe maintenant à l'étape suivante, celle des assassinats, des attentats et, peut-être, des affrontements. C'est terrible, mais ce n'est pas une surprise", observe Rami Khouri, selon lequel Hassan a été tué parce que son enquête menaçait certaines hautes personnalités L'attentat qui a coûté la vie à Wissam al Hassan, chef d'une branche des services de renseignement libanais, restera sans doute comme l'acte le plus déstabilisant depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, en février 2005. Reste à savoir s'il s'agit de représailles ponctuelles ou du début d'une nouvelle campagne de violences. Damas est soupçonnée par beaucoup de Libanais de vouloir exporter un conflit syrien de plus en plus proche de celui qu'ils ont eux-mêmes vécu. Toujours marqué par les tensions confessionnelles héritées de la guerre civile qui a fait rage de 1975 à 1990, le pays du Cèdre reste trop fragile pour faire face à une telle situation. Les obsèques de Wissam al Hassan, qui se sont déroulées dimanche à la mosquée Rafic-Hariri, ont tourné à la mobilisation contre le régime de Bachar al Assad et ses alliés locaux. En août, les services de renseignement des forces intérieures qu'il dirigeait ont arrêté Michel Samaha, ancien membre du gouvernement libanais et proche du président syrien, ce qui serait à l'origine de l'attentat de vendredi. Soupçonné d'avoir transporté des bombes assemblées en Syrie et destinées à attiser les tensions religieuses au Liban, Michel Samaha a été mis en examen, tout comme deux militaires syriens, dont le général Ali Mamlouk. Il s'agissait d'une humiliation sans précédent pour l'ancienne puissance tutélaire. Wissam al Hassan, qui était en outre chargé de l'enquête sur l'assassinat d'Hariri, a par ailleurs découvert des éléments confondants à la fois pour Damas et ses alliés du Hezbollah libanais, dont plusieurs membres ont été mis en cause par la justice internationale. Les assassins de Hassan n'ont pas seulement éliminé le plus haut responsable des services de renseignement, qui s'intéressait à tous les acteurs de la région et avait déjoué plusieurs complots ces dernières années. Ils ont adressé un avertissement à tous ceux qui seraient tentés de s'en prendre aux intérêts syriens. "Wissam al Hassan avait un ennemi : Bachar al Assad", affirme Nouhad Machnouk, membre du Mouvement du 14 mars, parti d'opposition dirigé Saad Hariri, le fils de l'ex-premier ministre. "Il y a une histoire difficile entre Wissam al Hassan et la Syrie, l'Iran et leurs allés libanais", confirme un membre des services de sécurité locaux. "Tous les services d'espionnage et de renseignement du monde sont présents au Liban. Ils versent de grosses sommes d'argent pour obtenir des informations et de nombreuses gâchettes locales proposent leurs services". Deuxième étape La colère, manifestée dimanche lors des obsèques de Wissam al Hassan, a donné un premier aperçu des risques que son assassinat fait courir au Liban. Après son inhumation, la foule a tenté de prendre d'assaut les bureaux du Premier ministre, Nadjib Mikati. "Mikati, démission !", ont scandé les manifestants, accusant le gouvernement, où prosyriens et pro-iraniens sont majoritaires, d'avoir manqué à son devoir en matière de sécurité. Le Premier ministre, un sunnite que beaucoup jugent trop conciliant envers le Hezbollah chiite, a présenté sa démission, mais le président Michel Souleimane l'a refusée et l'a invité à "rester à son poste pour empêcher le Liban de sombrer dans le chaos". La guerre civile syrienne a d'ores et déjà débordé à Tripoli, dans le nord du Liban, théâtre d'affrontements entre sunnites et alaouites, branche du chiisme à laquelle appartient Bachar al Assad. Des villages frontaliers ont été bombardés à plusieurs reprises par les forces syriennes, qui soupçonnent l'existence d'un trafic d'armes et de combattants via le Liban. "La violence n'a cessé de croître et on passe maintenant à l'étape suivante, celle des assassinats, des attentats et, peut-être, des affrontements. C'est terrible, mais ce n'est pas une surprise", observe Rami Khouri, selon lequel Hassan a été tué parce que son enquête menaçait certaines hautes personnalités