RFI et Libération ont découvert à Tombouctou un document écrit de la main du numéro un d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel, sur la stratégie de la filiale africaine du groupe terroriste Al-Qaïda dans le Sahel. Daté du 20 juillet 2012, quatre mois après la conquête du Nord-Mali par des groupes djihadistes, le texte de 79 pages, retrouvé dans les locaux saccagés de la radio télévision nationale ORTM, était destiné aux dirigeants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'Ançar Dine. Afin de donner naissance au territoire islamique de l'Azawad, problématique centrale du document, Abou Moussab Abdelwadoud, alias Abdelmalek Droukdel, prône une approche progressive et condamne la destruction des mausolées qui ont choqué la population de Tombouctou, la ville aux 333 saints, et les lapidations décidées par ses frères. "Vous avez commis une erreur" "Vous avez commis une grave erreur. La population risque de se retourner contre nous, et nous ne pouvons combattre tout un peuple, vous risquez, donc, de provoquer la mort de notre expérience, de notre bébé, de notre bel arbre", prévient le chef terroriste qui file souvent la métaphore. "Il faut éviter de mettre en œuvre des solutions globales sans tenir compte de l'environnement local", suggère-t-il. "La charia prévoit le recours au fouet pour punir l'adultère, mais il nous faut d'abord commencer par sensibiliser la communauté et l'éduquer à l'Islam, alors seulement nous pourrons envisager les punitions", propose-t-il. Droukdel se prononce en faveur de l'établissement d'un Haut-Conseil islamique indépendant pour assurer l'application de la charia à travers le territoire. "Les alliances sont essentielles" Le document est, par ailleurs, riche en enseignements sur la stratégie d'Aqmi vis-à-vis de ses alliés locaux. Il décrit comment Aqmi compte instrumentaliser le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), mais aussi dans une moindre mesure, le groupe Ançar Dine mené par Iyad Ag Ghali. "Les alliances sont essentielles, écrit Droukdel. Cela nous procure trois avantages. Si nous sommes agressés, nous ne serons pas seuls. Aussi, la communauté internationale ne concentrera pas ses pressions uniquement sur nous, mais aussi sur nos alliés. Enfin, nous ne serons pas seuls à assumer la responsabilité d'un éventuel échec." RFI et Libération ont découvert à Tombouctou un document écrit de la main du numéro un d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel, sur la stratégie de la filiale africaine du groupe terroriste Al-Qaïda dans le Sahel. Daté du 20 juillet 2012, quatre mois après la conquête du Nord-Mali par des groupes djihadistes, le texte de 79 pages, retrouvé dans les locaux saccagés de la radio télévision nationale ORTM, était destiné aux dirigeants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'Ançar Dine. Afin de donner naissance au territoire islamique de l'Azawad, problématique centrale du document, Abou Moussab Abdelwadoud, alias Abdelmalek Droukdel, prône une approche progressive et condamne la destruction des mausolées qui ont choqué la population de Tombouctou, la ville aux 333 saints, et les lapidations décidées par ses frères. "Vous avez commis une erreur" "Vous avez commis une grave erreur. La population risque de se retourner contre nous, et nous ne pouvons combattre tout un peuple, vous risquez, donc, de provoquer la mort de notre expérience, de notre bébé, de notre bel arbre", prévient le chef terroriste qui file souvent la métaphore. "Il faut éviter de mettre en œuvre des solutions globales sans tenir compte de l'environnement local", suggère-t-il. "La charia prévoit le recours au fouet pour punir l'adultère, mais il nous faut d'abord commencer par sensibiliser la communauté et l'éduquer à l'Islam, alors seulement nous pourrons envisager les punitions", propose-t-il. Droukdel se prononce en faveur de l'établissement d'un Haut-Conseil islamique indépendant pour assurer l'application de la charia à travers le territoire. "Les alliances sont essentielles" Le document est, par ailleurs, riche en enseignements sur la stratégie d'Aqmi vis-à-vis de ses alliés locaux. Il décrit comment Aqmi compte instrumentaliser le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), mais aussi dans une moindre mesure, le groupe Ançar Dine mené par Iyad Ag Ghali. "Les alliances sont essentielles, écrit Droukdel. Cela nous procure trois avantages. Si nous sommes agressés, nous ne serons pas seuls. Aussi, la communauté internationale ne concentrera pas ses pressions uniquement sur nous, mais aussi sur nos alliés. Enfin, nous ne serons pas seuls à assumer la responsabilité d'un éventuel échec."