Dans son appartement de Tours, Hugues Vassal manipule soigneusement, avec ses gants blancs, de vieux tirages noir et blanc, les plus beaux clichés d'Edith Piaf dont il était devenu, tout jeune, le photographe personnel. Dans son appartement de Tours, Hugues Vassal manipule soigneusement, avec ses gants blancs, de vieux tirages noir et blanc, les plus beaux clichés d'Edith Piaf dont il était devenu, tout jeune, le photographe personnel. "Elle savait qu'elle resterait dans la postérité et voulait maîtriser les images qu'on garderait d'elle", dit le photographe pour expliquer sa présence quasi quotidienne, entre 1957 et 1963, aux côtés de la chanteuse. Entouré de clichés soigneusement accrochés aux murs, de classeurs renfermant de nombreuses planches contact, l'homme, aujourd'hui âgé de 80 ans, n'a rien perdu de son énergie. Sur sa carrière de photographe au service de Piaf, mais aussi de co-fondateur de Gamma en 1967, il est intarissable. "J'étais jeune stagiaire, la chance a voulu que Piaf me prenne dans ses cartons", raconte-il au moment où les hommages se multiplient à l'occasion du cinquantième anniversaire de la mort de la chanteuse. En 1957, lors de leur première rencontre, Hugues Vassal était photographe stagiaire à France Dimanche, où il couvrait principalement les faits divers. Faute de reporter disponible, la rédaction lui demanda d'aller photographier Piaf à Dijon où elle se produisait. Leur rencontre peu banale va sceller à jamais leur amitié. "Rends-moi service !", me dit-elle. "Tu vas aller voir mon guitariste, le moustachu là-bas (son ami de l'époque) et tu lui diras qu'il me lâche le mollet ! Et, ensuite tu inviteras le grand brun (son futur amant Félix Marten) à dîner avec nous." raconte Hugues Vassal. Le contrat entre la chanteuse et le photographe est dès lors très simple : "La prendre en photo sans artifice, n'importe où, n'importe comment. Elle voulait que je la restitue telle quelle." Des milliers de clichés Il produit alors des milliers de clichés noir et blanc, avec son Leica 24X36 ou son Rolleiflex 6X6. Le jeune photographe va suivre la star dans les moments les plus difficiles de sa vie mais aussi les plus créatifs. Il assiste à la création de Milord, La Foule ou de Non je ne regrette rien. Admis parmi les proches, il l'a immortalisée dans son dernier domicile à Paris, 67 boulevard Lannes, sur scène, mais aussi en coulisses. Quand elle était au plus mal, elle demandait aussi à Hugues Vassal d'être là. Il la prendra même en photo jusque sur son lit de mort. "Elle m'a fait promettre de le faire. Elle voulait qu'on aille jusqu'au bout. Cette dernière photo a été dure à réaliser, mais j'avais promis ! Je l'ai faite", dit-il les larmes aux yeux. "Elle aurait aimé être aussi grande que Marlène Dietrich ou avoir le maintien d'une Amalia Rodriguez", dit-il. Pour expliquer le penchant de la chanteuse pour les hommes, il dit : "Elle voulait prouver qu'elle pouvait plaire." Entre deux clichés, elle se confiait au photographe, sur sa fille morte à deux ans, sur la perte de son amant Marcel Cerdan, mais aussi sur ses années de misère, lorsque gamine, elle chantait dans la rue devant la maison close que dirigeait sa grand-mère. "Elle me racontait qu'à cinq ans, les passants lui donnaient du vin chaud pour la réchauffer. Cette vie de galère l'a usée prématurément. Elle est morte à 48 ans, mais son corps en avait 100. Elle ne s'était pas remise de la mort de Cerdan", raconte le confident. A la mort de la diva nationale, Hugues Vassal devient le photographe d'autres stars. Il photographie, notamment, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, Serge Gainsbourg, Françoise Hardy. Mais toujours il rend hommage à Piaf : "C'est grâce à elle que j'ai pu co-fonder Gamma en 1967." Il entame ensuite une deuxième carrière davantage tournée vers l'actualité internationale, ce qui le fait voyager notamment en Chine, au Moyen-Orient et en Afrique. "Elle savait qu'elle resterait dans la postérité et voulait maîtriser les images qu'on garderait d'elle", dit le photographe pour expliquer sa présence quasi quotidienne, entre 1957 et 1963, aux côtés de la chanteuse. Entouré de clichés soigneusement accrochés aux murs, de classeurs renfermant de nombreuses planches contact, l'homme, aujourd'hui âgé de 80 ans, n'a rien perdu de son énergie. Sur sa carrière de photographe au service de Piaf, mais aussi de co-fondateur de Gamma en 1967, il est intarissable. "J'étais jeune stagiaire, la chance a voulu que Piaf me prenne dans ses cartons", raconte-il au moment où les hommages se multiplient à l'occasion du cinquantième anniversaire de la mort de la chanteuse. En 1957, lors de leur première rencontre, Hugues Vassal était photographe stagiaire à France Dimanche, où il couvrait principalement les faits divers. Faute de reporter disponible, la rédaction lui demanda d'aller photographier Piaf à Dijon où elle se produisait. Leur rencontre peu banale va sceller à jamais leur amitié. "Rends-moi service !", me dit-elle. "Tu vas aller voir mon guitariste, le moustachu là-bas (son ami de l'époque) et tu lui diras qu'il me lâche le mollet ! Et, ensuite tu inviteras le grand brun (son futur amant Félix Marten) à dîner avec nous." raconte Hugues Vassal. Le contrat entre la chanteuse et le photographe est dès lors très simple : "La prendre en photo sans artifice, n'importe où, n'importe comment. Elle voulait que je la restitue telle quelle." Des milliers de clichés Il produit alors des milliers de clichés noir et blanc, avec son Leica 24X36 ou son Rolleiflex 6X6. Le jeune photographe va suivre la star dans les moments les plus difficiles de sa vie mais aussi les plus créatifs. Il assiste à la création de Milord, La Foule ou de Non je ne regrette rien. Admis parmi les proches, il l'a immortalisée dans son dernier domicile à Paris, 67 boulevard Lannes, sur scène, mais aussi en coulisses. Quand elle était au plus mal, elle demandait aussi à Hugues Vassal d'être là. Il la prendra même en photo jusque sur son lit de mort. "Elle m'a fait promettre de le faire. Elle voulait qu'on aille jusqu'au bout. Cette dernière photo a été dure à réaliser, mais j'avais promis ! Je l'ai faite", dit-il les larmes aux yeux. "Elle aurait aimé être aussi grande que Marlène Dietrich ou avoir le maintien d'une Amalia Rodriguez", dit-il. Pour expliquer le penchant de la chanteuse pour les hommes, il dit : "Elle voulait prouver qu'elle pouvait plaire." Entre deux clichés, elle se confiait au photographe, sur sa fille morte à deux ans, sur la perte de son amant Marcel Cerdan, mais aussi sur ses années de misère, lorsque gamine, elle chantait dans la rue devant la maison close que dirigeait sa grand-mère. "Elle me racontait qu'à cinq ans, les passants lui donnaient du vin chaud pour la réchauffer. Cette vie de galère l'a usée prématurément. Elle est morte à 48 ans, mais son corps en avait 100. Elle ne s'était pas remise de la mort de Cerdan", raconte le confident. A la mort de la diva nationale, Hugues Vassal devient le photographe d'autres stars. Il photographie, notamment, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, Serge Gainsbourg, Françoise Hardy. Mais toujours il rend hommage à Piaf : "C'est grâce à elle que j'ai pu co-fonder Gamma en 1967." Il entame ensuite une deuxième carrière davantage tournée vers l'actualité internationale, ce qui le fait voyager notamment en Chine, au Moyen-Orient et en Afrique.