Les experts de l'Observatoire économique euroméditerranéen estiment que pour un Marocain, un Algérien ou un Libanais, l'alimentation représente toujours entre 40 à 60 % de ses dépenses mensuelles. Les experts de l'Observatoire économique euroméditerranéen estiment que pour un Marocain, un Algérien ou un Libanais, l'alimentation représente toujours entre 40 à 60 % de ses dépenses mensuelles. " L ' année 2015 marquera le 20e anniversaire de la Déclaration de Barcelone. Celle-ci a donné naissance au Partenariat euro-méditerranéen. Il s'agit d'une étape majeure dans l'histoire des relations de l'UE avec les pays du bassin méditerranéen" rappellent les experts. Un triple partenariat, politique, économique et socioculturel promettait de faire de la Méditerranée un espace de dialogue, d'échange et de solidarité. Porter les efforts et les politiques en misant sur les enjeux de l'eau, de la terre, du climat, des espaces intérieurs trop longtemps oubliés et de ce quotidien vital que constitue l'alimentation des individus. Un tiers des habitants au sud et à l'est de la Méditerranée sont des ruraux. L'agriculture emploie environ 1 personne sur 5 selon les données officielles, mais son rôle socio-économique va bien audelà puisque nombreuses sont les femmes à assurer une fonction essentielle dans l'activité de production alimentaire. Alors que la croissance s'est ralentie et que de nombreux secteurs ont souffert des événements révolutionnaires, plusieurs pays arabes de la région ont colmaté les brèches grâce aux performances de leurs filières agricoles, dont certaines sont désormais parées pour participer au commerce international. Sur la Rive-Nord, où la crise financière et sociale a provoqué un retour à la terre de nombreux déçus du mirage urbain, il faudra suivre l'évolution d'un milieu rural qui ne demande qu'à participer aux processus de développement, mais dans lequel l'agriculture demeure la première des activités. Cessons donc de vouloir diversifier à n'importe quel prix l'économie de ces territoires alors que leur valeur intrinsèque réside précisément dans le maintien de systèmes agricoles différenciés, où des savoir-faire traditionnels méritent préservation et où des produits de qualité donnent sens à cette fameuse diète méditerranéenne encensée partout dans le monde. Pour la cultiver, il faut protéger la diversité agricole en Méditerranée et éviter que les produits mis sur les marchés ou consommés soient standardisés à l'excès. Sans abandonner la promotion d'un tourisme rural, il conviendrait surtout d'assurer une meilleure position des produits typiques régionaux dans les assiettes des millions de touristes qui séjournent chaque année dans les établissements littoralisés du Bassin méditerranéen, indique cette source. Cette agriculture, incontournable sur le plan social et économique, qui ne saurait être oubliée dans des démarches visant à développer une croissance plus inclusive, ne doit pas masquer une brutale réalité : la dépendance alimentaire croissante dans cette région. Hormis la France et la Turquie, tous les pays méditerranéens sont de grands importateurs agricoles. Pour les pays arabes du sud et de l'est de cet espace, le montant et le volume de ces achats alimentaires ne cesse de croître, atteignant plus de 50 milliards de dollars désormais. Malgré la proximité géographique, les pays du sud et de l'est de la Méditerranée importent deux tiers de leurs aliments en dehors de l'Union européenne et simultanément, la moitié des produits qu'ils exportent sont vendus ailleurs qu'en Europe et en Méditerranée. Et pourtant des complémentarités évidentes existent ! C'est ici qu'une réflexion géopolitique et agricole conviendrait d'être menée pour savoir si la prochaine étape dans la réforme de la politique agricole commune en Europe ne serait pas d'ouvrir de vastes pans de coopération et d'échanges renforcés avec les régions de son voisinage à l'Est et au Sud. Les céréales de la mer Noire, les agrumes du Maghreb, l'huile d'olive de Méditerranée, le lait d'Europe du Nord... La hausse des prix des denrées de base, pour lesquels ces pays sont vulnérables, à commencer par les céréales, a contribué ces dernières années à renforcer les inquiétudes quant à l'état de la sécurité alimentaire en Méditerranée. Pour ces Etats, les factures d'importation deviennent insoutenables dans un contexte politique et financier dégradé, accentuant davantage la pression sur les mécanismes de subventions alimentaires dont le coût et l'efficacité font débat. Or comment réduire la dépendance envers les marchés alors que le nombre de bouches à nourrir continue à augmenter, que la raréfaction des ressources naturelles que sont l'eau et la terre obère la production agricole et que les changements climatiques compromettent les perspectives de meilleurs rendements ? Comment réformer les subventions alimentaires dans des pays où de telles mesures sont sociopolitiquement stratégiques ? Le cas de l'Egypte révèle à quel point ces enjeux s'avèrent immenses, à plus forte raison si moins d'eau venait à couler demain vers ce géant du continent africain où 85 millions de personnes vivent sur moins de 5% du territoire. Le Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) a été conçu pour favoriser la coopération régionale et offrir un espace de dialogue à des pays soucieux de travailler ensemble pour faire face aux enjeux agricoles, alimentaires et ruraux. Plus que jamais, le CIHEAM est à la disposition de ces pays et de l'Union européenne pour participer à cette nouvelle étape de la construction euro-méditerranéenne. En 2015, ce sont les 20 ans de Barcelone, mais c'est également l'année où les objectifs mondiaux de développement durable post-2015 seront définis et où se tiendra l'exposition universelle de Milan sous le thème "Nourrir le monde. Une énergie pour la planète". Autant d'opportunités pour revitaliser l'idée euro-méditerranéenne au travers d'enjeux essentiels sinon vitaux. " L ' année 2015 marquera le 20e anniversaire de la Déclaration de Barcelone. Celle-ci a donné naissance au Partenariat euro-méditerranéen. Il s'agit d'une étape majeure dans l'histoire des relations de l'UE avec les pays du bassin méditerranéen" rappellent les experts. Un triple partenariat, politique, économique et socioculturel promettait de faire de la Méditerranée un espace de dialogue, d'échange et de solidarité. Porter les efforts et les politiques en misant sur les enjeux de l'eau, de la terre, du climat, des espaces intérieurs trop longtemps oubliés et de ce quotidien vital que constitue l'alimentation des individus. Un tiers des habitants au sud et à l'est de la Méditerranée sont des ruraux. L'agriculture emploie environ 1 personne sur 5 selon les données officielles, mais son rôle socio-économique va bien audelà puisque nombreuses sont les femmes à assurer une fonction essentielle dans l'activité de production alimentaire. Alors que la croissance s'est ralentie et que de nombreux secteurs ont souffert des événements révolutionnaires, plusieurs pays arabes de la région ont colmaté les brèches grâce aux performances de leurs filières agricoles, dont certaines sont désormais parées pour participer au commerce international. Sur la Rive-Nord, où la crise financière et sociale a provoqué un retour à la terre de nombreux déçus du mirage urbain, il faudra suivre l'évolution d'un milieu rural qui ne demande qu'à participer aux processus de développement, mais dans lequel l'agriculture demeure la première des activités. Cessons donc de vouloir diversifier à n'importe quel prix l'économie de ces territoires alors que leur valeur intrinsèque réside précisément dans le maintien de systèmes agricoles différenciés, où des savoir-faire traditionnels méritent préservation et où des produits de qualité donnent sens à cette fameuse diète méditerranéenne encensée partout dans le monde. Pour la cultiver, il faut protéger la diversité agricole en Méditerranée et éviter que les produits mis sur les marchés ou consommés soient standardisés à l'excès. Sans abandonner la promotion d'un tourisme rural, il conviendrait surtout d'assurer une meilleure position des produits typiques régionaux dans les assiettes des millions de touristes qui séjournent chaque année dans les établissements littoralisés du Bassin méditerranéen, indique cette source. Cette agriculture, incontournable sur le plan social et économique, qui ne saurait être oubliée dans des démarches visant à développer une croissance plus inclusive, ne doit pas masquer une brutale réalité : la dépendance alimentaire croissante dans cette région. Hormis la France et la Turquie, tous les pays méditerranéens sont de grands importateurs agricoles. Pour les pays arabes du sud et de l'est de cet espace, le montant et le volume de ces achats alimentaires ne cesse de croître, atteignant plus de 50 milliards de dollars désormais. Malgré la proximité géographique, les pays du sud et de l'est de la Méditerranée importent deux tiers de leurs aliments en dehors de l'Union européenne et simultanément, la moitié des produits qu'ils exportent sont vendus ailleurs qu'en Europe et en Méditerranée. Et pourtant des complémentarités évidentes existent ! C'est ici qu'une réflexion géopolitique et agricole conviendrait d'être menée pour savoir si la prochaine étape dans la réforme de la politique agricole commune en Europe ne serait pas d'ouvrir de vastes pans de coopération et d'échanges renforcés avec les régions de son voisinage à l'Est et au Sud. Les céréales de la mer Noire, les agrumes du Maghreb, l'huile d'olive de Méditerranée, le lait d'Europe du Nord... La hausse des prix des denrées de base, pour lesquels ces pays sont vulnérables, à commencer par les céréales, a contribué ces dernières années à renforcer les inquiétudes quant à l'état de la sécurité alimentaire en Méditerranée. Pour ces Etats, les factures d'importation deviennent insoutenables dans un contexte politique et financier dégradé, accentuant davantage la pression sur les mécanismes de subventions alimentaires dont le coût et l'efficacité font débat. Or comment réduire la dépendance envers les marchés alors que le nombre de bouches à nourrir continue à augmenter, que la raréfaction des ressources naturelles que sont l'eau et la terre obère la production agricole et que les changements climatiques compromettent les perspectives de meilleurs rendements ? Comment réformer les subventions alimentaires dans des pays où de telles mesures sont sociopolitiquement stratégiques ? Le cas de l'Egypte révèle à quel point ces enjeux s'avèrent immenses, à plus forte raison si moins d'eau venait à couler demain vers ce géant du continent africain où 85 millions de personnes vivent sur moins de 5% du territoire. Le Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) a été conçu pour favoriser la coopération régionale et offrir un espace de dialogue à des pays soucieux de travailler ensemble pour faire face aux enjeux agricoles, alimentaires et ruraux. Plus que jamais, le CIHEAM est à la disposition de ces pays et de l'Union européenne pour participer à cette nouvelle étape de la construction euro-méditerranéenne. En 2015, ce sont les 20 ans de Barcelone, mais c'est également l'année où les objectifs mondiaux de développement durable post-2015 seront définis et où se tiendra l'exposition universelle de Milan sous le thème "Nourrir le monde. Une énergie pour la planète". Autant d'opportunités pour revitaliser l'idée euro-méditerranéenne au travers d'enjeux essentiels sinon vitaux.